NI LE CIEL NI LA TERRE
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SYNOPSIS
Afghanistan 2014.
A l’approche du retrait des troupes, le capitaine Antarès Bonassieu et sa section sont affectés à une mission de contrôle et de surveillance dans une vallée reculée du Wakhan, frontalière du Pakistan.
Malgré la détermination d’Antarès et de ses hommes, le contrôle de ce secteur supposé calme va progressivement leur échapper.
Une nuit, des soldats se mettent à disparaître mystérieusement dans la vallée.
EXTRAIT D’ENTRETIEN AVEC CLÉMENT COGITORE
Ni le ciel ni la terre est au croisement de plusieurs genres. Comment est né le désir premier de ce film ?
L’idée première m’est venue un jour dans une gare, devant une affiche de personnes disparues. Je me suis dit que ces personnes n’avaient pas disparu, qu’elles avaient été assassinées ou qu’elles avaient refait leurs vies très loin, mais que dans ce bas monde personne ne disparaissait jamais vraiment. Ces personnes manquaient simplement à la communauté humaine.
Je me suis demandé ce qu’il se passerait si ces personnes avaient vraiment, purement et simplement, disparu de la surface de la terre. Et j’ai eu envie de faire une sorte de polar métaphysique pourparler de la disparition, traiter du deuil par
l’irrationnel.
© ÔêÅKAZAK PRODUCTIONS
Pourquoi le contexte de la guerre ?
Parce que la guerre, c’est des hommes directement confrontés à la mort. Et je voulais raconter l’art de la guerre aujourd’hui, qui utilise les nouvelles technologies pour être dans un contrôle absolu des corps et du paysage qui passe souvent par l’image.
Comment le principe de la disparition, de ce manque, peut-il survenir dans un tel dispositif ? Quels enjeux cela soulève-t-il ?
La manière dont nous faisons la guerre raconte aussi qui nous sommes.
D’autant plus qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle guerre…
Oui, en parlant de la guerre d’Afghanistan je voulais qu’il y ait confrontation de croyances. Ni le ciel ni la terre est un film sur la croyance. Au sens très large. Ça commence avec la croyance de ce qui est vu ou n’est pas vu.
Ce qu’on croit s’être passé, est-il vraiment ce qui s’est passé ? Puis avec la croyance de l’identité : est-ce qu’on est bien face au bon ennemi, au bon intermédiaire qui va négocier ?
Petit à petit, les soldats voient qu’on peut détourner ces sommets de la technologie que sont leurs dispositifs de surveillance, que toujours quelque chose leur échappe.
Leur système de croyance est dévié, on bascule dans une autre forme de perception et d’intuition. Ces soldats vont, peu à peu, cesser de réagir à des faits pour réagir à ce qu’ils considèrent comme des signes, glissant ainsi du domaine du protocole à celui de la foi. En résumé, c’est comme si l’on partait d’un film de guerre pour aller vers le genre policier, avec une bascule dans le fantastique…
… pour finir sur un ton métaphysique.
Dans le dernier tiers du film, je voulais emmener le spectateur vers ce qui est vraiment ce que je voulais raconter : comment se construit la croyance, quel sens elle a pour chacun et comment elle fonde une communauté. Ici, les soldats aussi bien que les talibans, qu’ils soient tatoués, barbus ou surarmés sont chacun à leur manière des enfants perdus. C’est-à-dire des gens comme vous et moi : des êtres qui ont besoin d’amour et peur de la mort. Leur chemin consiste à mettre des mots sur quelque chose qui ne s’explique pas et les met en danger, de construire un système de croyance et de fiction – au sens nécessaire et beau du terme – pour parvenir à combler ce manque d’amour et combattre cette peur de la mort. Les communautés, que ce soit une famille, un peuple ou une civilisation, se constituent autour de mythes ou de récits partagés qui permettent de cohabiter avec ce qui nous dépasse.
© ÔêÅKAZAK PRODUCTIONS
Le film s’ouvre sur la disparition d’un animal, pas d’un homme…
Cette fausse piste permet d’ouvrir le sens du film. Ce qui agit dans cette vallée ne s’attaque pas aux hommes mais agit sur le vivant dans son ensemble. C’est un phénomène physique, qui se produit à cet endroit, dans ces conditions-là.
Contrairement aux malédictions ou miracles, ce phénomène n’a pas de morale. Il ne vient pas pour punir ou récompenser.
Dans Ni le ciel ni la terre il n’est pas question de religion mais de sentiment du sacré, c’est-à-dire de rapport au divin ou à l’invisible hors de toute utilisation politique de ce sentiment. Il s’agit ici de mystique. Dans l’islam elle a pour nom soufisme.
Dans le dernier tiers du film, Antarès assiste à une cérémonie soufie, et d’autres références discrètes ou subliminales au soufisme parsèment le film. Par ce qu’elle prône un islam tolérant, spirituel, basé sur une relation directe de l’individu au divin, cette branche très libre de l’islam est depuis la montée de l’islam radical une des premières victimes de son fanatisme.
PARMI NOUS - Fiction - 32min - 35mm - 2011
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BIELUTINE - Doc - 35min – HD - 2011
Quinzaine Des Réalisateurs, Cannes 2011
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UN ARCHIPEL - Exp - 11min – HD - 2011
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VISITÉS - Fiction - 20 min - 35mm 2007
Sélection Officielle – Festival International De Locarno
Prix Du Jury - Festival International Du Film De Vendôme
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CHRONIQUES - Fiction/exp - 30min - 35mm - 2006
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