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Un Oxmo Puccino intime aux Nova Sessions
Oxmo Puccino et ses musiciens ont offert une magnifique soirée au public des Nova Sessions, dans la salle ou devant un écran. Benoît Barnéoud, du blog "à l’écoute", nous la raconte.
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Ce soir, sous la verrière de Nova, c’est Oxmo Puccino qui régale. MC sans DJ, Puccino ne se présente pas pour autant seul face au public. A sa droite, Vincent Segal donnera le tempo tel un véritable cello beat box. A sa gauche, Edouard Ardan offrira le groove tantôt jazzy, tantôt bossa de sa guitare comme support à la voix de stentor du conteur rappeur. Si l’homme a de la carrure, c’est par sa présence qu’il impressionne. Griot des temps modernes, il dit la difficulté de naître et de grandir dans la jungle des villes, de devenir père ou simplement d’être homme. Il dit aussi son amour pour sa ville Capitale, sa peur de la mort ou celle du temps qui passe et efface. Son flow se mêle et s’entremêle à celui des instruments et il convoque les anciens du répertoire français pour réinterpréter des titres de ses 6 albums. Nougaro, Piaf, Bécaud sont autant de parrains posthumes pour ce rappeur repenti dont la reconnaissance dépasse désormais les frontières d’une scène hip hop française devenue trop exiguë pour le talent XXL du bonhomme. Oxmo Puccino s’invite dans notre intimité et nous offre la sienne. Celle qu’il partage avec ses musiciens dont il admire visiblement la virtuosité. Celle qui nait naturellement d’un format - un concert acoustique en trio face à un public réduit d’une soixantaine de fans - où l’artiste ne peut tricher. Et si l’on a pu regretter une audience parfois trop respectueuse et un set légèrement trop réglé, c’est lorsque le géant tombe l’armure que se matérialise l’émotion. Comme lorsque lors du rappel, il se saisit de la guitare d’Edouard et s’essaie à chanter en s’accompagnant lui-même. Il s’y reprend à une fois, deux fois, sous les encouragements du public et de ses fidèles acolytes, puis finit malgré tout par abandonner. Le maître de cérémonie n’est donc pas sans faille, et en se mettant ainsi en danger, il donne à voir son humanité, et nous, heureux, l’acceptons en offrande. Oxmo Puccino a prouvé ce soir encore qu’il était un artiste Majuscule. En réussissant la synthèse de la chanson française et du rap, et en s’inscrivant en héritier de deux cultures que l’on veut trop souvent opposer, il fait un bien fou à une France qui en a tellement besoin ces temps-ci.
Ce soir, sous la verrière de Nova, c’est Oxmo Puccino qui régale. MC sans DJ, Puccino ne se présente pas pour autant seul face au public. A sa droite, Vincent Segal donnera le tempo tel un véritable cello beat box. A sa gauche, Edouard Ardan offrira le groove tantôt jazzy, tantôt bossa de sa guitare comme support à la voix de stentor du conteur rappeur. Si l’homme a de la carrure, c’est par sa présence qu’il impressionne. Griot des temps modernes, il dit la difficulté de naître et de grandir dans la jungle des villes, de devenir père ou simplement d’être homme. Il dit aussi son amour pour sa ville Capitale, sa peur de la mort ou celle du temps qui passe et efface. Son flow se mêle et s’entremêle à celui des instruments et il convoque les anciens du répertoire français pour réinterpréter des titres de ses 6 albums. Nougaro, Piaf, Bécaud sont autant de parrains posthumes pour ce rappeur repenti dont la reconnaissance dépasse désormais les frontières d’une scène hip hop française devenue trop exiguë pour le talent XXL du bonhomme. Oxmo Puccino s’invite dans notre intimité et nous offre la sienne. Celle qu’il partage avec ses musiciens dont il admire visiblement la virtuosité. Celle qui nait naturellement d’un format - un concert acoustique en trio face à un public réduit d’une soixantaine de fans - où l’artiste ne peut tricher. Et si l’on a pu regretter une audience parfois trop respectueuse et un set légèrement trop réglé, c’est lorsque le géant tombe l’armure que se matérialise l’émotion. Comme lorsque lors du rappel, il se saisit de la guitare d’Edouard et s’essaie à chanter en s’accompagnant lui-même. Il s’y reprend à une fois, deux fois, sous les encouragements du public et de ses fidèles acolytes, puis finit malgré tout par abandonner. Le maître de cérémonie n’est donc pas sans faille, et en se mettant ainsi en danger, il donne à voir son humanité, et nous, heureux, l’acceptons en offrande. Oxmo Puccino a prouvé ce soir encore qu’il était un artiste Majuscule. En réussissant la synthèse de la chanson française et du rap, et en s’inscrivant en héritier de deux cultures que l’on veut trop souvent opposer, il fait un bien fou à une France qui en a tellement besoin ces temps-ci.
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