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Tété ou la musique des mots : concert pour Aimé Césaire à la Maison de la poésie
A l’occasion du centenaire de la naissance d’Aimé Césaire, Tété établit des ponts entre son univers pop, rock, tendance nostalgie du Sud américain, et les poèmes, à commencer par le célèbre "Cahier d’un retour au pays natal". Rencontre avec ce fils du Sénégal et de la Martinique à la Maison de la poésie à Paris, pour un concert littéraire unique où il était question de "la carte des identités.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Ch. Tortel, J-P Magnaudet, N. Dalban, N. Coisman, S. Tréziny
Sa mère martiniquaise lui racontait des histoires, comme elle lui lisait du Césaire. Au Sénégal de son père, il a pris le mot wolof « Tété » pour dire « guide ».
Sur la scène de la Maison de la poésie, dans le cadre du festival "Paris en toutes lettres", il est tout en humilité, impressionné par Césaire. Il va dire en souriant sept extraits. On n’a jamais entendu du Césaire comme ça. Sans la grandiloquence de quelque poétereau maniéré. C’est tout le contraire, tout en retenue. Trop de déférence pourrait nous détourner. Au contraire, la salle applaudit, en complicité. Il lui suffit d’être là. Car Tété nous propose un joli cocktail, Césaire-le-grave, Tété-la-chansonnette, comme les mots de cette « ritournelle » :
« Comment dit-on déjà
"Sois fier de toi" en sénégaulois...
Comment dit-on "je t'aime"
Dedans la langue de mon papa...
Comment dit-on tout bas
"Ca m'a manqué,
J'ai trouvé ça long"
En wolof ou en wallon
je l'ignore mais
J'en ai fait ma rime de chevet. »
En musique, son pays c’est la Louisiane. Il chante Marie Laveau, figure emblématique du culte vaudou américain. Et lit un bel hommage au poète martiniquais :
Extrait :
« L’homme a toujours été un chantre de la langue française, un chantre d’une certaine solitude exil aussi, une solitude exil qui cherche à dresser la carte des identités créoles des confluences entre l’Afrique, les Antilles et l’Hexagone.
Aucun homme n’est une île, disent les poètes. Césaire c’est un peu toute la Caraïbe à lui seul. Et il y a tant d’Aimé dans mon ADN. La carte du monde faite à mon usage, non pas teinte aux arbitraires couleurs des savants mais à la géométrie de mon sang répandu.
Sous mes airs, résistance créative donc qui se bat pour édifier et non détruire, édifier les esprits tant que les ponts entre les cultures, Césaire poétique du clair-obscur qui fait la part belle au soleil crépusculaire des opprimés. »
Le festival "Paris en toutes lettres", à la Maison de la Poésie de Paris jusqu'au 17 novembre 2013
Sur la scène de la Maison de la poésie, dans le cadre du festival "Paris en toutes lettres", il est tout en humilité, impressionné par Césaire. Il va dire en souriant sept extraits. On n’a jamais entendu du Césaire comme ça. Sans la grandiloquence de quelque poétereau maniéré. C’est tout le contraire, tout en retenue. Trop de déférence pourrait nous détourner. Au contraire, la salle applaudit, en complicité. Il lui suffit d’être là. Car Tété nous propose un joli cocktail, Césaire-le-grave, Tété-la-chansonnette, comme les mots de cette « ritournelle » :
« Comment dit-on déjà
"Sois fier de toi" en sénégaulois...
Comment dit-on "je t'aime"
Dedans la langue de mon papa...
Comment dit-on tout bas
"Ca m'a manqué,
J'ai trouvé ça long"
En wolof ou en wallon
je l'ignore mais
J'en ai fait ma rime de chevet. »
En musique, son pays c’est la Louisiane. Il chante Marie Laveau, figure emblématique du culte vaudou américain. Et lit un bel hommage au poète martiniquais :
Extrait :
« L’homme a toujours été un chantre de la langue française, un chantre d’une certaine solitude exil aussi, une solitude exil qui cherche à dresser la carte des identités créoles des confluences entre l’Afrique, les Antilles et l’Hexagone.
Aucun homme n’est une île, disent les poètes. Césaire c’est un peu toute la Caraïbe à lui seul. Et il y a tant d’Aimé dans mon ADN. La carte du monde faite à mon usage, non pas teinte aux arbitraires couleurs des savants mais à la géométrie de mon sang répandu.
Sous mes airs, résistance créative donc qui se bat pour édifier et non détruire, édifier les esprits tant que les ponts entre les cultures, Césaire poétique du clair-obscur qui fait la part belle au soleil crépusculaire des opprimés. »
Le festival "Paris en toutes lettres", à la Maison de la Poésie de Paris jusqu'au 17 novembre 2013
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