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The War On Drugs ou le paradoxe de la célébrité

Devenus l'un des plus grands groupes de rock de ces dernières années, les Américains de The War On Drugs reviennent avec un nouvel album, "I Don't Live Here Anymore". Malgré la gloire, le leader Adam Granduciel, d'un naturel très calme et réservé, souhaite plus que jamais rester en retrait.

Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Adam Granduciel, leader, chanteur et guitariste de The War On Drugs, qui sortent leur nouvel album "I Don't Live Here Anymore". (JAMES BERRY / MAXPPP)

Cela fait désormais un moment, cinq albums très précisément, que l'on essaie de maîtriser l'émotion qui se dégage d'une chanson de The War On Drugs. Invariablement, le groupe américain, originaire de Philadelphie, réussit à saisir en quelques notes ou quelques riffs.

Aujourd'hui, le groupe n'a plus rien à voir avec le petit ensemble indépendant des débuts. Leur dernier album, A Deeper Understanding, a connu le succès mondial et ils ont remporté en 2018 le Grammy Award pour le meilleur album rock. Depuis, le leader et chanteur Adam Granduciel a continué à gratter des textes... en toute humilité : "Vous savez, j’estime toujours avoir des choses à prouver, ne serait-ce qu’à moi-même… Aujourd’hui on est forcé d’être humble, tant de choses nous écrasent dans ce monde. Quand vous faites un disque, ça implique de la compétition, vous espérez de bonnes critiques… Mais là, avec la pandémie, tout le monde réalise que ce n’est pas si important que ça".

Le succès d’un disque ne garantit pas que les suivants seront réussis

Adam Granduciel, leader de The War On Drugs, à franceinfo

Pour autant, le groupe entame une tournée gigantesque, avec un pic en janvier prochain au Madison Square Garden à New York, un temple démesuré. Et là, il y a comme un paradoxe, pour un artiste devenu très connu, là où il ne cherchait pas la gloire. Adam Granduciel, toujours : "Les salles grossissent au fil des albums, c’est épuisant, même si c’est amusant aussi, mais pas pour moi, car après les concerts je ne parle quasiment à personne. Regardez, on joue au Madison Square Garden et après, je vais parler à quelqu’un de mon lycée, que je n’avais pas vu depuis 20 ans, et puis voilà quelqu’un d’autre, et un autre, et un autre : c’est ce que doit ressentir un homme politique ! Mais moi je me sens affreusement mal, j’aimerais ne plus avoir à faire ça, car les lendemains sont toujours horribles pour moi". Dès lors, la seule vérité : la musique.

Un nouvel album pour The War On Drugs | La chronique de Yann Bertrand

The War On Drugs, I Don't Live Here Anymore (Atlantic Records). Album disponible. En concert à Paris le 9 avril, à l'Olympia.

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