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On y était : la fête vaudoue d'Arcade Fire au Pavillon Baltard
Les fans qui s'étaient donné rendez-vous vendredi au pavillon Baltard de Nogent-sur-Marne pour applaudir Arcade Fire n'ont pas seulement assisté à un concert. Ils ont participé activement à une véritable fête digne d'un carnaval d'Halloween. C'est ce que souhaitait le groupe montréalais pour cette première halte en France depuis la sortie il y a un mois de leur 4e album, le formidable "Reflektor".
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C'est carnaval avant l'heure
Pour cette tournée de mise en jambes dans des salles atypiques, Arcade Fire officie sous le nom de "The Reflektors" (c'est même écrit sur le billet) et invite le public à venir déguisé. Malgré une polémique orchestrée par quelques grincheux (me déguiser, moi ? Jamais !), la plupart des 2.300 personnes présentes vendredi à Nogent-sur-Marne avaient joué le jeu.
On y croisait des indiens emplumés, des fées vertes, des têtes de loup ou de gorilles, des looks tout droit sortis de la Famille Adams, ou des déguisements intégrals de bon gros tigres en peluche pour anniversaires d'enfants. Mais aussi beaucoup de tenues normales agrémentées d'un simple loup. Pour ceux qui n'avaient eu ni le temps ni le courage, une séance de la dernière chance avec des maquilleuses était même prévue à l'entrée au son d'un groupe de mariachis.
Arcade Fire, dont l'objectif affiché sur "Reflektor" est de faire danser, avait vu juste. En passant de spectateur à acteur, le public s'implique davantage, fait monter la fièvre et démultiplie l'effet de transe proposé sur scène par le groupe.
Tout pour la danse
Si le concert est essentiellement consacré au nouvel album, l'arrivée du groupe, lui aussi déguisé - Win Butler en costume blanc brodé de motifs rouges et Régine Chassagne en robe pailletée - se fait sur les paroles acapella de "My Body is a Cage". Une chanson d'introduction parfaite extraite de leur second album "Neon Bible" (2007), dont les paroles déplorent : "Mon corps est une cage qui m'empêche de danser".
Un clin d'oeil soulignant combien cette inhibition est désormais révolue : Arcade Fire a en effet concocté avec "Reflektor" son album le plus dansant à ce jour, inspiré et nourri de rythmiques haitiennes, la famille de Régine Chassagne étant originaire d'Haïti. En retour ce soir, cette audacieuse troupe de chercheurs qui n'en oublie pas sa profondeur, compte bien voir son public se lâcher.
Sous la boule à facettes et les jets de cotillons féériques, le groupe, qui se monte sur scène à une dizaine de musiciens dont une section de percussionnistes haïtiens, met vraiment le feu. La foule motivée, dont certains ont déboursé jusqu'à 400 euros pour une place au marché noir, les 2.300 billets s'étant arrachés en moins de 15 minutes en début de mois, n'a qu'à se laisser porter par les rythmes pour danser.
"J'adore les émeutes"
Au milieu des nouveaux morceaux repris en choeur, les vieux titres comme "Neighborhood #3" (extrait de "Funeral") ou ""Sprawl II Mountains Beyond Mountains" (extrait de "The Suburbs") ne détonnent pas, glissés avec fluidité dans une setlist très organique, irrésistible pour les jambes.
A plusieurs reprises, Win Butler et son épouse Régine Chassagne s'avancent au contact du public, serrant des mains, sourire aux lèvres. Win Butler fait chavirer la salle lorsqu'il évoque avec fierté au micro le fait qu'ils ont "un bébé de 7 mois qui parlera français" (ils sont Québecois) et déplore avec un humour acide le racisme en France - "j'adore les émeutes au nord de Paris, c'est relaxant, j'apprécie le racisme profond bouillonnant sous la surface"... Régine Chassagne émeut elle aussi lorsqu'elle chante en Français, sur "Haïti", puis sur "Reflektor".
Alors que certains titres de l'album rappellent la flamboyance de Clash, Arcade Fire reprend justement "I'm So Bored With The USA" du groupe anglais, avant d'attaquer l'un des sommets du disque "Here Comes The Night Time", Win Butler recouvert jusqu'aux épaules de son énorme double en papier mâché.
Au rappel, "Reflektor", qui manquait à l'appel, précède le final "Wake Up" (extrait de "The Funeral"), hymne à la vie censé néanmoins sonner la fin de la récré pour les danseurs. Ils n'en ont cure. Qu'ils s'éternisent au Pavillon Baltard ou qu'ils prennent le chemin du retour en RER, tous continuent à sautiller et à chanter jusqu'au bout de la nuit.
La Setlist:
Pour cette tournée de mise en jambes dans des salles atypiques, Arcade Fire officie sous le nom de "The Reflektors" (c'est même écrit sur le billet) et invite le public à venir déguisé. Malgré une polémique orchestrée par quelques grincheux (me déguiser, moi ? Jamais !), la plupart des 2.300 personnes présentes vendredi à Nogent-sur-Marne avaient joué le jeu.
On y croisait des indiens emplumés, des fées vertes, des têtes de loup ou de gorilles, des looks tout droit sortis de la Famille Adams, ou des déguisements intégrals de bon gros tigres en peluche pour anniversaires d'enfants. Mais aussi beaucoup de tenues normales agrémentées d'un simple loup. Pour ceux qui n'avaient eu ni le temps ni le courage, une séance de la dernière chance avec des maquilleuses était même prévue à l'entrée au son d'un groupe de mariachis.
Arcade Fire, dont l'objectif affiché sur "Reflektor" est de faire danser, avait vu juste. En passant de spectateur à acteur, le public s'implique davantage, fait monter la fièvre et démultiplie l'effet de transe proposé sur scène par le groupe.
Tout pour la danse
Si le concert est essentiellement consacré au nouvel album, l'arrivée du groupe, lui aussi déguisé - Win Butler en costume blanc brodé de motifs rouges et Régine Chassagne en robe pailletée - se fait sur les paroles acapella de "My Body is a Cage". Une chanson d'introduction parfaite extraite de leur second album "Neon Bible" (2007), dont les paroles déplorent : "Mon corps est une cage qui m'empêche de danser".
Un clin d'oeil soulignant combien cette inhibition est désormais révolue : Arcade Fire a en effet concocté avec "Reflektor" son album le plus dansant à ce jour, inspiré et nourri de rythmiques haitiennes, la famille de Régine Chassagne étant originaire d'Haïti. En retour ce soir, cette audacieuse troupe de chercheurs qui n'en oublie pas sa profondeur, compte bien voir son public se lâcher.
Sous la boule à facettes et les jets de cotillons féériques, le groupe, qui se monte sur scène à une dizaine de musiciens dont une section de percussionnistes haïtiens, met vraiment le feu. La foule motivée, dont certains ont déboursé jusqu'à 400 euros pour une place au marché noir, les 2.300 billets s'étant arrachés en moins de 15 minutes en début de mois, n'a qu'à se laisser porter par les rythmes pour danser.
"J'adore les émeutes"
Au milieu des nouveaux morceaux repris en choeur, les vieux titres comme "Neighborhood #3" (extrait de "Funeral") ou ""Sprawl II Mountains Beyond Mountains" (extrait de "The Suburbs") ne détonnent pas, glissés avec fluidité dans une setlist très organique, irrésistible pour les jambes.
A plusieurs reprises, Win Butler et son épouse Régine Chassagne s'avancent au contact du public, serrant des mains, sourire aux lèvres. Win Butler fait chavirer la salle lorsqu'il évoque avec fierté au micro le fait qu'ils ont "un bébé de 7 mois qui parlera français" (ils sont Québecois) et déplore avec un humour acide le racisme en France - "j'adore les émeutes au nord de Paris, c'est relaxant, j'apprécie le racisme profond bouillonnant sous la surface"... Régine Chassagne émeut elle aussi lorsqu'elle chante en Français, sur "Haïti", puis sur "Reflektor".
Alors que certains titres de l'album rappellent la flamboyance de Clash, Arcade Fire reprend justement "I'm So Bored With The USA" du groupe anglais, avant d'attaquer l'un des sommets du disque "Here Comes The Night Time", Win Butler recouvert jusqu'aux épaules de son énorme double en papier mâché.
Au rappel, "Reflektor", qui manquait à l'appel, précède le final "Wake Up" (extrait de "The Funeral"), hymne à la vie censé néanmoins sonner la fin de la récré pour les danseurs. Ils n'en ont cure. Qu'ils s'éternisent au Pavillon Baltard ou qu'ils prennent le chemin du retour en RER, tous continuent à sautiller et à chanter jusqu'au bout de la nuit.
La Setlist:
My Body Is a Cage (A capella lors de l'arrivée sur scène)
It's Never Over (Oh Orpheus)
Neighborhood #3 (Power Out)
Flashbulb Eyes
Joan of Arc
You Already Know
We Exist
Afterlife
Sprawl II (Mountains Beyond Mountains)
Sprawl II (Mountains Beyond Mountains)
Haïti
Normal Person
I'm So Bored With the U.S.A. (Clash)
Here Comes the Night Time
Rappel :
Reflektor
Wake Up
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