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"On voulait montrer la palette de propositions rock" : le groupe français Last Train monte son premier festival à Lyon, La Messe de Minuit

Mettre la performance live à l'honneur, mais aussi initier une dynamique dans le rock français : c'est l'objectif que se sont fixés les organisateurs du festival La Messe de Minuit dont la première édition débute jeudi à Lyon.

Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le groupe français Last Train sur scène aux "Primeurs de Massy", le 11 janvier 2017 à Massy-Palaiseau. (SADAKA EDMOND/SIPA)

Trois salles lyonnaises vont trembler tour à tour ces jours-ci sous les assauts du rock : L'Epicerie Moderne, Le Periscope et Le Transbordeur accueillent successivement de jeudi 19 à samedi 21 septembre le festival La Messe de Minuit.

De drôles de paroissiens adeptes du Do it Yourself en sont les organisateurs: les musiciens de Last Train, le groupe de rock alsacien relocalisé à Lyon, en partenariat avec Cold Fame, l'agence de production de spectacles qu'ils ont montée en 2015. Le festival s'exportera ensuite en Ile-de-France du 11 au 18 octobre, dans différentes salles de la région parisienne, à Sannois et au Plan à Ris Orangis notamment.

Une seule religion : "le rock qui ne triche pas"

Au menu, pas de vin de messe mais de la bière qui tache et toute la palette du rock. Avec des noms connus du circuit international comme les inclassables fous furieux anglais de Fat White Family, qu'on a vu se réinventer sur le dernier album Serfs Up !, ou les Américains Night Beats et leur psyché-R'n'B. Mais aussi les fers de lance de l'indie rock français comme Lysistrata, les Lyonnaises noisy punk de Decibelles produites par Steve Albini, le post-punk de Structures et le psyché rock de Bandit Bandit. Une poignée de formations anglaises à suivre de près comme les incendiaires Bad Nerves, Yak et The Psychotic Monks, complètent cet office rock'n'roll.



Les quatre membres de Last Train, connus pour leurs concerts intenses, viendront quant à eux présenter leur tout nouvel album, le fiévreux The Big Picture sorti le 13 septembre, sur lequel leur style s'épanouit et prend de l'ampleur. 
L'occasion de porter sur scène la bonne parole en vue de convertir les festivaliers à leur religion, celle du rock qui ne triche pas.

La ligne éditoriale de La Messe de Minuit ce sont des groupes rock qui jouent live de façon organique, avec une certaine prise de risques – surtout pas d'ordis, pas de samples, pas de filet

Jean-Noël, chanteur et guitariste de Last Train.

à france info Culture


"Tous ces jeunes groupes qu'on défend tournent énormément, comme nous, donc on s'est rencontrés plein de fois sur la route", raconte-t-il. "Or on s'est rendu compte que cette scène est hyper dynamique mais aussi que tous ces groupes n'ont rien à voir les uns avec les autres. Avec le festival, on voulait donc montrer qu'il faut aborder le rock sans oeillères parce qu'il y a toute une palette de propositions différentes. Ce n'est pas parce que tu es fan de rock psyché que la pop rock ne va pas te parler. Et si tu aimes le hardcore, le math rock pourrait bien te plaire aussi."


Rassembler et faire rayonner la scène rock

Avec ce festival, Last Train n'entend pas seulement proposer un tremplin ou une vitrine. Le quatuor veut surtout initier une dynamique positive entre les groupes de rock français. "Dans la pop ou le hip-hop il y a de l'entraide, ils font des featurings, ils additionnent les forces", remarque Jean-Noël. "Mais dans le rock tout le monde joue dans son coin, ça n'a pas de sens. Il faudrait faire des plateaux communs, monter des tournées ensemble, partager des choses. C'est ce dont on avait envie".



Mis en sourdine, écrasé par le rap et l'électronique, le rock n'a pas le vent en poupe ces-temps-ci. "C'est vrai mais il y a toujours une scène et un public, c'est juste qu'ils ne sont pas mis en lumière par les médias", observe Jean-Noël, qui se dit très fan de hip-hop par ailleurs.

"Certes le rock streame moins, le rock vend moins mais il sera toujours là parce qu'il est intemporel. Je ne sais pas si, lassés de voir des gars en concert avec un petit boitier électronique, les gens vont revenir au rock. Mais le rock en attendant, il continue. Il est petit, il est fragile, mais il est là. C'est un vrai combat au quotidien d'exister mais ça vaut le coup quand à la fin des concerts les gens viennent te dire "putain ça faisait longtemps que je n'avais plus ressenti des trucs comme ça". Les gens kifferont toujours de venir voir un concert de rock parce que c'est honnête, parce que ça ne triche pas."

Le programme de La Messe de Minuit à Lyon en un clin d'oeil
Jeudi 19 septembre à L'Epicerie Moderne (20h30):
Last Train, Night Beats
Vendredi 20 septembre au Periscope (21h00) (complet) : 
Bad Nerves, Structures
Samedi 21 septembre au Transbordeur (20h à 2h du matin) :
Fat White Family, Lysistrata, Yak, The Psychotic Monks, Decibelles, Bandit Bandit

Festival La Messe de Minuit, du 19 au 21 septembre 2019 à Lyon. Puis en région parisienne du 11 au 18 octobre avec Last Train, MNNQNS, Crocodiles, Fabulous Sheep, Kristel, Marble Arch etc. 

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