Lukas Nelson perpétue la tradition de la musique americana avec son nouvel album "Sticks and Stones"

"Sticks and Stones", le nouvel album du fils de Willie Nelson, Lukas Nelson et son groupe Promise of the Real est sorti le 14 juillet. Douze chansons qui s'inscrivent parfaitement dans la lignée de la culture musicale américaine.
Article rédigé par Jean-François Convert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4 min
Lukas Nelson (Shervin Lainez)

La filiation artistique a ses avantages et ses inconvénients. Être affublé d'un nom connu peut ouvrir des portes, mais le défi de se faire un prénom à part entière devient d'autant plus difficile. Et quand on est le fils d'une légende vivante de la musique country, il ne semble pas évident de prime abord que l'entreprise soit aisée.

Pourtant, Lukas Nelson, fils du célèbre Wilie Nelson qui a fêté ses 90 ans fin avril, mène son bonhomme de chemin depuis plusieurs années et s'il est déjà bien installé dans le paysage musical américain, il est en bonne voie pour conquérir le reste de la planète. Son nouvel album Sticks and Stones sorti le 14 juillet vient le remettre sur le devant de la scène alors qu'il a déjà acquis une certaine notoriété en Europe depuis 2016 où il accompagnait un certain Neil Young.

De Neil Young à la reconnaissance

En 2015, le Loner avait enrôlé le groupe Promise of the Real pour enregistrer son album The Monsanto Years et les avait embarqués sur sa tournée mondiale qui avait suivi en 2016. Il en est sorti l'album live Earth. La collaboration a récidivé l'année suivante sur le disque The Visitor, puis la bande originale du film Paradox réalisé par Darryl Hannah, la compagne de Young, et enfin l'album live Noise & Flowers. Quatuor puis quintet californien fondé il y a une quinzaine d'années, Promise of the Real a immédiatement collé à l'univers musical du songwriter américano-canadien.

Même si le groupe avait déjà enregistré deux albums avant de travailler avec Neil Young, cette nouvelle exposition médiatique lui a clairement donné des ailes. Et surtout à son leader Lukas Nelson qui a profité de l'occasion pour se rebaptiser sous son propre nom. Le disque suivant en 2017 est ainsi sorti sous le titre Lukas Nelson & Promise of the Real. La participation à la bande originale du film à succès A star is born en 2018 a fini d'asseoir la reconnaissance de Nelson par ses pairs. Et en 2019, la contribution du papa Willie au disque de son fils Turn Of The News (Build A Garden) a en quelque sorte définitivement entériné la légitimité du fiston à figurer parmi les musiciens du moment dans le style country-rock très populaire aux Etats-Unis.

Pour parachever le tour, en digne successeur de son père préoccupé par les droits des minorités, Lukas Nelson a publié en 2022 une composition en réaction à la décision de la Cour suprême concernant le droit à l’avortement, apportant ainsi son soutien aux femmes victimes de grossesses non désirées, la chanson évoquant un viol par une connaissance, un inceste et une fausse couche.

Un nouvel album toujours dans la lignée americana

Musicalement, Lukas Nelson ne cherche pas à réinventer la roue et ce nouvel opus Sticks and Stones ne révolutionne pas le genre, mais donne instantanément un sentiment de liberté. Dès le morceau-titre qui ouvre le disque, on est transporté dans les grands espaces américains. Mélodie aérienne, guitares au son typique, et cette voix nasillarde de Lukas à mi-chemin entre celle de son père et Stephen Stills. La deuxième chanson Alcohallelujah sortie en single rappelle également son attachement au gospel avec de très beaux chœurs en intro.

La culture américaine est bien présente tout au long des douze morceaux. Que ce soit à travers le piano honkytonk de Every Time I Drink et son thème inusable de chanson à boire, l'ambiance cowboys chevauchant à toute vitesse du triptyque Ladder Of Love, Wrong House et Icarus, les incontournables ballades amoureuses comme If I Didn't Love You, le nostalgique Overpass qui scrute le quotidien des petites gens à travers le prisme du jour qui tombe sur les paysages et notamment un viaduc au symbolisme fort, ou encore le voyage aux accents initiatiques All four winds qui nous emmène "aux quatre vents".

En parallèle de ces rythmes souvent entraînants, on est touché par la mélancolie que suscite l'épure acoustique guitare-voix de Lying et The View. Quant à l'autre single More Than Friends, il offre l'occasion d'un beau duo avec la chanteuse country Lainey Wilson.

La musique américaine a encore de beaux jours devant elle et des artistes tels Lukas Nelson ne sont pas près de la laisser tomber. On regrette juste que le musicien ait récemment traversé l'Atlantique pour venir jouer en Irlande et en Anglettere mais n'ait pas daigné nous rendre visite en France. Espérons que ce n'est que partie remise.

La pochette de l'album "Sitcks and stones" de Lukas Nelson & Promise of the Real (Thirty Tigers)

Sticks and Stones de Lukas Nelson & Promise of the Real est sorti le 14 juillet chez Thirty Tigers

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