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Les Bérurier Noir publient le cri "Mourir à Paris" après les attentats

Les Bérurier noir, légendes du punk français, bougent encore. François, désormais historien au CNRS, et Loran ont publié un chant de résistance au lendemain des attentats. Baptisé "Mourir à Paris", il avait été écrit au lendemain de la tuerie à Charlie Hebdo. Mais il n'a été "libéré publiquement" que le 14 novembre, "en hommage aux victimes de cette nuit", ont-ils écrit.
Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les Berurier Noir sur la scène des TransMusicales de Rennes le 5 décembre 2003
 (ANDRE DURAND / AFP)

Les paroles engagées et le style minimaliste des Bérurier Noir (pas de batteur mais une boîte à rythmes baptisée Dédé), groupe profondément anti-raciste et anti-fasciste ont marqué les esprits dans les années 80. On se souvient notamment de l'impérissable "Salut à toi" qui saluait tous les peuples du monde. Ou de "Vietnam, Laos, Cambodge" qui s'intéressait au sort des boat people. 

"Mourir à Paris" reste dans cette veine. "Pour les profanes ou les prophètes, où sont les dieux, où est la fête ? La lumière douce de l'amitié, a disparu dans l'encrier", dit notamment cette chanson (voir les paroles ci-dessous).

Ce chant est dédié 'A nos ami.e.s du Bataclan, du Petit Cambodge, de Charonne et de la Fontaine au Roi... A nos soeurs et frères d'Irak, de Syrie, du Liban, de Libye et d'ailleurs qui vivent ces atrocités au quotidien." ont-il écrit sur leur site internet.


Sous la vidéo, des dizaines de fans se sont félicités de leur retour sur le mode "Revenez, on a besoin de vous!" ou "Un retour avec un album engagé ce serait méga cool". 

Auto-dissous en 1989 et brièvement reformé en 2003

En 1989, après sept ans de concerts et d'agitation, des différences de fond entre Loran et François avaient conduit le groupe à prendre la décision de s'auto-dissoudre. Une rupture jusqu'au-boutiste et joyeuse célébrée par trois concerts mémorables à l'Olympia les 9, 10 et 11 novembre 1989.

Depuis, François est devenu historien au CNRS et Loran sévit dans diverses formations dont les Ramoneurs de Menhirs, groupe de punk celtique. En 2003, le groupe s'est reformé aux Trans Musicales de Rennes. Une reformation baptisée "déformation" marquée ce jour là par des affrontements avec la police, et qui fut prolongée par trois concerts,  notamment au Québec.

Les paroles de "Mourir à Paris"
En un instant tout est parti
Les assassins sont dans Paris
Chargés d'une haine inassouvie
Propagateurs d'une tyrannie

En un instant bref de la vie
Tout est parti, tout est fini
Pourquoi, comment, se sont-ils dits
L'image provoque une telle tuerie ?

Pour les profanes ou les prophètes
Où sont les dieux, où est la fête ?
La lumière douce de l'amitié
A disparu dans l'encrier

Prédicateurs de malheur
Fabrication de la terreur
Ni dieu ni maître ni feu ni fer
Pourquoi les hommes font-ils la guerre ?

Miroir des conflits du Levant
Déracinement de nos enfants
Les va-t-en guerre, aux dents de sang
Se foutent des peuples innocents

Démocratie ou barbarie
Que reste-il de nos vies ?
Ni soumission ni inconscience
Lève le crayon de l'espérance (bis)

Il n'y a pas de guerres saintes
Il n'y a pas de guerres justes
Il n'y a que des guerres sales
Aux frappes chirurgicales

Il n'y a pas de guerres saintes
Il n'y a pas de guerres justes
Il n'y a que des guerres lâches
La souffrance des otages

Il n'y a pas de guerres propres
Il n'y a pas de guerres justes
Demande à tous ces morts
Quel était donc leur tort ?

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