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Les 50 ans du groupe Ange : un concert événement au Trianon a inauguré leur tournée en France

Un concert événement a ouvert la tournée du groupe Ange pour fêter le jubilé de ses 50 ans.

Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le groupe Ange au Trianon le 1er février 2020 pour le concert anniversaire des 50 ans de la formation phare du rock progressif français.  (ERIC CHAMPARNAUD)

Ange, c’est toute une histoire. Très ancrée dans ses racines franc-comtoises, la formation menée par Christian Décamps a francisé le rock progressif britannique en lui greffant des textes dans la langue de Molière, gageure que l’on croyait alors impossible. S’ensuivent six disques d’or et plus de six millions d’exemplaires vendus dans le monde. Un concert au Trianon vendredi 31 janvier a lancé une tournée anniversaire des 50 ans du groupe qui témoigne d’une créativité unique dans le paysage musical français et international.

Epoque classique

Sans couverture médiatique, suivi par un public fidèle qui s’est renouvelé au fil des ans, Ange est, selon les propos de son leader Christian Décamps recueillis par Jean-François Convert pour France Info Culture, "le groupe français le plus connu à être passé inaperçu". Le concert inaugural de leur tournée anniversaire au Trianon a recouvert une carrière qui remonte à 1970, traversée de multiples changements de formations, mais fidèle à son inspirateur Christian Décamps, poète les pieds dans la terre et la tête dans les étoiles.

Le côté libertaire de Christian Décamps s'annonce en ouverture du show avec le poème Caricatures, tout en référence à Verlaine, enchaîné sur le final du Chien, la poubelle et la rose, premier des superbes solos de guitare de Hassan Hadji.

Le guitariste de Ange Hassan Hadji au Trianon, à Paris, le 31 février 2020 pour le concert anniversaire des 50 ans de carrière du groupe.  (ERIC CHAMPARNAUD)

Puis commence la rétrospective avec Dignité extrait du premier album d'Ange, Caricatures (1972), suivi de Le Soir du Diable. Si la voix n’est pas toujours posée, l'énergie est intacte et communicative, tout comme la présence charismatique de Christian Décamps, alors que les musiciens sont au top.

Curieusement, le groupe passe outre leur deuxième album, Le Cimetière des Arlequins (1973), qui pourtant les révéla, passant directement à Fils de lumière extrait de Au-delà du délire (1974). Magnifique concept album aux réminiscences médiévales, racines culturelles du groupe, il propulsa Ange au zénith du rock français alors balbutiant. Du même album, Les longues nuits d'Isaac est interprété par un jeune groupe vocal, "Choeur de chauffe", premier invité du concert. Très belle surprise que cette interprétation adaptée pour les voix, accueillie par un public enthousiaste.

Ange reprend ensuite l'ordre chronologique de ses albums, avec Emile Jacotey (1975) et les titres Sur la trace des fées, puis Ode à Emile. 
Cette première partie dédiée à la période classique du groupe s'achève pour se consacrer à  la carrière du groupe à partir des années 80, plus détachée du Rock Progressif. Mais elle laissera encore une belle place aux instrumentaux sur les lesquels interviennent des musiciens qui ont participé au groupe au fil des ans, jusqu'à leur dernier opus, Heureux (2018). Ainsi Fabrice Bony offre un superbe solo de batterie avec Hervé Rouyer aux percussions, qui prennent le relais de Ben Cazzulini au très beau jeu de cimbales et descentes de toms impressionnantes. 

Ange : Francis, Tristan et Christian Décamps au Trianon, à Paris, le 31 janvier 2020. (ERIC CHAMPARNAUD)

Renouvellement

Cap'tain Coeur de Miel de l'album Get-apens (1978) tient bien la barre, avec un Christian Décamps en vieux loup de mer sirotant son rhum, armé d'une canne. L'auteur et leader du groupe renoue avec ses prestations scéniques théâtrales, image de marque de Ange sur scène. Une prestation qu'il renouvelle sur Réveille-toi du même album et sur Quasimodo

Parmi les titres phares du concert, émergent La Gare de Troyes de l'album éponyme (1983) Fou, pour lequel la chanteuse Caroline Crozat monte sur scène, où elle interprétera également l'excellent Les Collines roses, de Le Bois travaille, même le dimanche (2010). Le groupe n'est pas avare de titres extraits de Heureux, leur dernier opus de 2018, démontrant son renouvellement constant. Cette belle prestation se poursuit jusqu'à Ces gens-là, la fameuse reprise du titre de Jacques Brel qui avait adoubé cette "appropriation" gravée sur Le Cimetière des Arlequins, enfin cité dans cet exceptionnel concert de jubilé. 

Un long rappel prend pour titre central Hymne à la vie, de l'album de 1976 Par les fils de Mandrin, où le groupe est accompagné de tous ses invités, avec un point d'orgue aux accents très symphoniques. Une belle soirée, marquée par la présence sur scène de Christian Décamps, de son frère Francis, tous deux membres fondateurs, et de Tristan, fils de Christian, qui a rejoint la formation, désormais en tournée jusqu'au 7 novembre.

Ange - Tournée 50 ans - Dans toute la France

L'affiche de la tournée (Art Disto / L'autre distribution / Diffusion Prod)
  

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