Les 10 meilleurs clips de février 2018, de Orelsan à l'Impératrice, Janelle Monáe ou Kendrick Lamar
Ce clip était l'un des plus attendus à l'écoute de l'album "La Fête est finie": avec sa rimbambelle de personnages caricaturaux (tata autoritaire, tonton raciste, beau-frère alcoolo etc) on se demandait bien comment il allait être traité. Orelsan a eu l'idée géniale d'incarner lui-même tous les personnages (27) de cette fête de famille déprimante. Et de filmer le tout à la verticale avec un smartphone. Si le rappeur a réalisé ce clip lui-même, il faut rendre hommage a toutes celles et ceux qui l'ont épaulé au maquillage (15h de maquillage sur 3 jours de tournage quand même !), au coiffage et aux costumes. Il fait sans doute plus "light" pour sa tournée entamée le mois dernier qui se poursuit dans les jours prochains par Bordeaux, Toulouse, Lille, Nantes, Paris (Bercy les 15 et 26 mars) etc.
Le tandem français The Blaze s'est fait connaître grâce à ses clips magistraux, deux jusqu'ici, toujours ajustés sur-mesure à la musique. Dans le premier, "Virile", deux garçons se tournaient autour avec une sensualité et une tendresse viriles dans un appartement de cité. Dans le second, "Territory", un garçon rentrait chez lui, en Algérie, charriant une kyrielle d'émotions diverses. Aujourd'hui, "Heaven" raconte une journée idyllique autour d'un pic-nic entre amis. Il fait beau, l'été est là, un bébé est assoupi, et l'on peut presque sentir la brise tiède caresser le torse nu du héros, jeune père emporté par sa tendresse, sa liberté et son euphorie. Divin.
Venues du sud de Londres (oui, comme Shame) les quatre filles de Goat Girl constituent notre dernier coup de coeur rock. En attendant leur premier album à paraître en avril, ce clip est la meilleure porte d'entrée dans leur univers, y compris musical (ici très Gun Club). Dans le clip, pour une fois, les rôles sont inversés et ce sont les hommes qui pleurent hystériquement devant nos quatre héroïnes déchaînées dans un décor so british et rétro façon Beatlemania. Jubilatoire.
Après la vidéo ultra graphique et élégante pour "We Choose" en janvier, le groupe rennais Her change d'atmosphère avec ce clip qui questionne le concept de frontière, comme la chanson elle-même. Le réalisateur Cédric Dubourg nous a expliqué que sa "base de travail c'était toutes ces photos de migrants vus ces derniers mois derrière des grillages. Puis est venue l'idée du mur où personne ne se voit de part et d'autre contrairement au grillage." Un clip dépouillé au message limpide, en attendant l'album promis le 30 mars.
En clair obscur, dans une forêt de pins enneigée, un couple est en cavale. Dans "Ginger", le chanteur de Feu! Chatterton Arthur Teboul semble télescoper une romance d'aujourd'hui avec la fuite de deux amants poursuivis par la lave du Vésuve en éruption à Pompei, il y a plus de 2000 ans. Musicalement, on se rapproche aussi d'une fuite cinématique, très seventies. "Ginger" est un des 13 titres du second album très attendu du groupe parisien, "L'Oiseleur", à paraître vendredi 9 mars.
Après le très réussi "La loi de Murphy", la prometteuse chanteuse belge Angèle revient avec la même vidéaste pour son second single. Dans la même veine esthétique, stylée, pop et pétillante, Charlotte Abramow multiplie les trouvailles autour des yeux d'une multitude d'observateurs et de la bouche d'Angèle qui évoque dans ses paroles le lien de séduction trouble et narcissique qui peut se tisser via les réseaux sociaux. Une danse en ombres chinoises escorte aussi la jolie mélopée inattendue au coeur de la chanson. On attend la suite de la petite soeur de Roméo Elvis avec impatience.
On le sait, Kendrick Lamar a supervisé la bande originale du dernier film de Marvel "Black Panther", un doublé aux Etats-Unis en tête à la fois du box-office et des charts musicaux. Ce titre, extrait du soundtrack, a le mérite de ne pas se contenter des images du film. Il s'agit plutôt d'une vidéo inspirée du film et du royaume de Wakanda. Où l'on voit Kendrick Lamar en costume rose saumon entouré de danseurs, évoluer au crépuscule dans un ghetto de tole ondulée. Puis dans une forêt calcinée au sol cendré, escorté d'un gang de félins. Mais aussi SZA chanter telle une déesse au milieu des constellations de la sphère céleste. A regretter de n'avoir pas vu ces deux super héros au casting du film.
Le sextet parisien qui se cache derrière cette altesse cultive le mystère. Et le nom de leur nouvel album sorti la semaine passée, celui d'une espionne de légende insaisissable, Mata Hari, ne va pas contribuer à dissiper l'écran de fumée. Musicalement, le groupe assume en tout cas de gommer "les frontières entre french touch des nineties, variété moderne ou disco galactique." Dans ce clip, ils nous téléportent clairement du côté de la disco eighties, avec classe et ironie. Pour lever un vrai coin du voile, il faudra aller les voir en tournée, notamment au Casino de Paris (3 et 4 avril, complet) et au Printemps de Bourges le 26 avril.
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