Cet article date de plus de neuf ans.

Le vinyle connaît un tel boom que les fabricants n'arrivent plus à suivre

L'année 2014 est à marquer d'une pierre blanche pour le disque vinyle : elle aura été celle de sa véritable résurrection. Mais cette bonne nouvelle pour les fabricants, les disquaires et tous les amoureux du son chaud et profond a son revers : la production n'arrive plus à suivre. Au point qu'un label indépendant américain réputé, Fat Possum, lance sa propre usine pour répondre à la demande.
Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Le premier disque à sortir des presses de Memphis Record Pressing (USA) du label Fat Possum.
 (Saisie écran)

La petite poignée d'usines de pressage qui restent ont le sourire, y compris MPO en France (lire notre interview). Mais la demande étant de plus en plus forte, les délais de commandes deviennent de plus en plus long. Ce qui met en difficulté les labels indépendants.

"J'ai eu 3000 albums de Modest Mouse bloqués en douanes qui m'ont coûté beaucoup d'argent à Noël", déplore au Billboard le fondateur du label américain Fat Possum Matthew Johnson. "Auparavant, on ne se préoccupait pas de la fabrication, maintenant oui.", ajoute-t-il.

Les délais de pressage s'allongent : 5 mois en moyenne actuellement

Les 16 usines américaines ont beau tourner à plein régime, et  l'une des plus grosses, United Record Pressing, avoir racheté des presses cette année et produire actuellement 30.000 à 40.000 galettes par jour, les délais de livraison continuent de s'allonger.

"L'attente est de cinq mois chez United Record Pressing et chez les autres (fabricants) c'est équivalent ou plus long" pour recevoir ses vinyles, détaille Matthew Johnson. "Auparavant, on pouvait les faire presser en sept semaines." 

Memphis Record Pressing pressera de 7.000 à 14.000 vinyles par jour

Fat Possum, hôte notamment des Black Keys, Temples, Iggy Pop & The Stooges, Spiritualized, Dinosaur Jr et de nombreux artistes de blues, a donc décidé de prendre le taureau par les cornes en montant l'usine de pressage Memphis Record Pressing.

Dotée de neuf presses, l'usine, qui vient d'être mise en service, peut produire de 7.000 à 14.000 albums par jour, ce qui économisera au label du temps, des voyages (en Tchécoslovaquie où il faisait fabriquer ces derniers temps) et probablement de l'argent. Matthew Johnson compte aussi faire bénéficier de cette usine d'autres petits labels distribués par Sony Red Distribution, qui a contribué à son financement. 

Premiers disques sorti des presses de Memphis Record Pressing : une réédition de The Year of Hibernation de Youth Lagoon (2011) (dont on peut voir la fabrication en vidéo ici) et bientôt le premier album des anglais siphonnés de Fat White Family "A Flourish and a spoil". 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.