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Le blues-rock épicé de Red Beans & Pepper Sauce pimente leur dernier album "Red"

Les haricots rouges, c'est le liant dans la cuisine tex-mex. Dans la musique du groupe Red Beans & Pepper Sauce, c'est le blues qui tient le fil rouge entre tous les styles qui vont du classic-rock au hard en passant par le funk. Ce cocktail épicé monte les vu-mètres un peu plus dans le rouge pour leur quatrième album "Red" qui sort ce 21 septembre.
Article rédigé par Jean-François Convert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Red Beans & Pepper Sauce (DR)

En France aussi on a notre "Southern rock" : il vient de la région de Béziers et s'appelle Red Beans & Pepper Sauce. Des influences qui vont de Led Zeppelin et Deep Purple à Jimi Hendrix en passant par ZZ Top, les Allman Brothers ou plus récemment Gary Clark Jr. Un signe distinctif toutefois : le chant est assuré par la féline Jessyka Aké, en contrepoint du leader-guitariste Laurent Galichon qui était l'invité de France 3 Languedoc, mercredi 13 septembre :

Le blues en filigrane

A l'écoute du premier morceau "Bad quarter moon", avec son tempo rapide et son riff saturé, on ne peut pas dire que l'influence du blues à proprement parler soit limpide. On est plutôt dans du hard-rock lourd pour cylindrées rutilantes. La voix haut-perchée de Jessyka Aké évoque des intonations entre Robert Plant et Ian Gilian, tandis que la guitare, le clavier et la rythmique font imédiatement penser au Deep Purple de la grande époque, quelque part entre "In rock" et "Fireball". Et puis le titre suivant "No saint today" nous ramène tout de suite aux origines et nous rappelle que tous les mouvements du rock des sixties et seventies puisent à la source : le rythme redevient ternaire, le bottleneck glisse sur les cordes, et l'harmonica souffle un vent d'outre-atlantique ; le groupe connait ses classiques. A l'écoute de "Half world Changeling", on ne peut s'empêcher de penser au riff de "La grange" de ZZ Top. Du shuffle texan comme on l'aime, mais ici avec des accents plus hard.

C'est ainsi qu'on ressent le blues dans la musique de Red Beans & Pepper Sauce : pas directement, mais en filigrane, par petites touches. C'est sur le morceau "Dead spell" qu'il ressort le plus : de la guitare dobro jouée en slide et un harmonica haletant, mais le rock électrique reprend le dessus pour un final au riff saturé. L'album explore divers horizons avec un rythme funky sur "Smiling child", de très beau arpèges à mi-chemin entre Hendrix et les Red Hot Chili Peppers sur la ballade "Flyin' high", ou le hard-blues sur "The black panther", un titre qui colle bien avec le style de la chanteuse. Le disque se termine sur le crépusculaire "Sinkin down " ("Naufrage") avec un très beau solo de guitare qui cite le riff de "1983...a Merman I should turn to be" d'un certain...Jimi Hendrix.

De la musique taillée pour le live

Comme l'explique Laurent Galichon, même s'il se fait plaisir en studio, c'est sur scène que le groupe exprime toute son énergie et son plaisir de jouer. Créé en 2010, Red Beans & Pepper Sauce a commencé à vraiment décoller avec le deuxième album, autoproduit (comme les suivants), "Who made the sauce ?". Mais c'est aussi en se forgeant une solide réputation dans différents festivals, et notamment avec leur victoire au tremplin du Cahors Blues Festival en 2013. Ils ont ainsi partagé la scène d'artistes tels Dr Feelgood, Animals ou encore Earth, Wind & Fire.

Pour lancer ce nouvel album qui sort jeudi, une série de concerts débute le jour même dans leur ville natale de Béziers, puis dans la région du sud, avant d'autres dates partout en France, et même une aux Pays-Bas. Allez les voir sur scène, histoire de vous réchauffer à l'approche du climat automnal, et de mettre un peu de piquant dans votre quotidien.

La pochette de l'album "Red"

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