: Interview De Téléphone aux Insus, retour sur un groupe mythique du rock français
Si l'on vous dit : groupe mythique qui a électrisé des millions d'adolescents français dans les années 80. Vous répondez immédiatement : Téléphone. Si l'on vous dit : groupe mythique reconstitué sans sa bassiste qui revient 40 ans après ses premiers pas. Vous lancez sans hésiter : Les Insus.
Lorsqu'ils décident de remonter sur scène avec un autre nom, Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac, Richard Kolinka, trois des membres fondateurs de Téléphone, c'est avant tout pour se retrouver et faire la fête avec des anciens fans. Dès l'annonce du concert, le 11 septembre 2015 dans la petite salle du Point Ephémère à Paris, le groupe affiche complet.
Invités du 20h30 de Laurent Delahousse, les trois rockeurs et le bassiste "remplaçant" de Corine Marienneau, Aleksander Angelov, retracent l'histoire d'un groupe en constante évolution. De Téléphone aux Insus... portables, 40 ans de rock, d'histoires et d'amour servis sur le plateau de France 2.
Une histoire d'amitié ravivée par la scène
Remonter sur scène avec son ancien répertoire, c'est toujours un peu risqué pour un groupe de rock qui a eu son succès dans les années 1980. La plus grande critique étant de s'entendre dire : "c'est du réchauffé", ou bien "c'est démodé". Et pourtant, pour les fans de la première heure de Téléphone, il semble que l'alchimie ait bien fonctionné. Une grande joie que Jean-Louis Aubert, Richard Kolinka et Louis Bertignac savourent avec leur public.C'était bien de continuer à raconter cette histoire
Jean-Louis AubertMalgré les hauts et les bas, malgré les absences des uns et des autres, le départ définitif de Corine Marienneau en 1986, les trois autres membres fondateurs de Téléphone ressentent surtout cette histoire forte liée par l'amitié.
On a redécouvert nos propres chansons, on a été heureux tout le temps pendant la tournée
Génération Téléphone
"La Bombe humaine", "Au cœur de la nuit", "New York avec toi", "Cendrillon"... Durant 20 ans, Téléphone hurle la colère d'adolescents nés dans les Trente Glorieuses et passés à la moulinette de la crise pétrolière. Une période délicate où les quatre enfants du rock (trois garçons et une fille) transforment leur révolte en créativité.L'adolescence à cette époque, c'était principalement l’impossibilité de s'exprimer et d'être à l'aise au milieu des autres. Créer un groupe de rock c'était un moyen de communiquer
JL. AubertPulsé par l'énergie et la fougue de la jeunesse, leur répertoire prolifique s'écrit et s'écoute en français. C'est dans la cave des Kolinka que le groupe répète à l'époque grâce au soutien indéfectible de la mère de Richard, le batteur. Fan des premières heures, elle s'apprête aujourd’hui à assister au concert du Stade de France.
Réussir ma vie c'était faire de la musique, c'était toute ma révolte
Richard Kolinka 1979, le groupe est invité à la Fête de l'Huma mais ose le petit croche-pied aux politiques. Les quatre trublions débarquent sur la scène de La Courneuve avec des masques des hommes politiques de l'époque. Bouche barrée d'une croix rouge, Giscard, Chirac, Mitterrand et surtout Georges Marchais s'agitent sur des riffs de guitares énervés.
Téléphone raccroche
Dans les années 1980, les platines tournent en boucle avec les hits des quatre Français. La machine à tubes part en tournée aux quatre coins du monde, mais la fin s'annonce déjà. En 1986, la bassiste historique, Corine Marienneau, raccroche et signe l'arrêt du groupe. En cause : l'argent, les histoires d'amour qui finissent mal (la jeune femme a eu une liaison avec Bertignac et avec Aubert) mais surtout l'usure. La musicienne laisse les trois autres membres du groupe orphelins avec un laconique, "il n'y a plus d'amour".
Les Insus, l'autre numéro de Téléphone
Chacun part faire (plutôt bien) son petit bout de chemin, mais trente ans après, la tentation était trop forte. Jean-Louis Aubert, Richard Kolinka et Louis Bertignac se retrouvent pour raconter la plus belle histoire de Téléphone. Un peu comme avant, mais plus tout à fait pareil, porteurs d'une nouvelle ère, c'est sous le nom des Insus (portables) qu'ils foulent les scènes.
Avec le temps on apprend à dire les choses autrement et surtout à accepter que l'autre n'est pas parfait
Louis Bertignac-> A suivre sur la chaine Youtube des Insus toutes les vidéos du groupe
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