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Hanni El Khatib de retour avec "Moonlight", un 3e album introspectif
Révélé avec un premier album de garage rock fiévreux en 2011, puis parti deux ans plus tard à la conquête du grand public sous la houlette d'un des deux Black Keys, l'Américain Hanni El Khatib revient avec son album le plus équilibré et le plus introspectif à ce jour, "Moonlight".
Publié
Temps de lecture : 4min
Deux précédents albums différents
De ce natif de San Francisco établi à Los Angeles, on avait adoré le premier album, "Will The Guns Come Out", pour son mélange explosif de rockab, de garage et de blues servi par un son primitif et une morgue de bad boy torride. Sur scène, Hanni El Khatib, au micro et à la guitare, n'était épaulé que d'un batteur, Nicky, mais à deux ils retournaient avec insolence tous les salles qui voulaient bien d'eux.
Sans vraiment nous décevoir, son second album enregistré à Nashville et sur lequel Dan Auerbach des Black Keys avait pris les commandes, ne nous avait pas convaincu. Moins sauvage, plus lisse, "Head in the dirt" (2013) sentait la contrainte, la retenue – le style éruptif de la guitare et la sauvagerie de la voix cadrés, tenus en laisse.
Si Hanni El Khatib y avait vu l'occasion de complexifier son travail et de proposer un rock plus abouti, on n'avait pas manqué d'y déceler quelques arrière-pensées (stades, succès de masse). Séduit, Johnny Hallyday l'avait d'ailleurs choisi pour assurer ses premières parties à Bercy en juin 2013. Sur "Moonlight", Hanni El Khatib fait preuve de liberté
Aujourd'hui, avec "Moonlight", Hanni El Khatib semble avoir trouvé le point d'équilibre entre l'urgence du premier album et la maturité du second. Surtout, le musicien américain semble se lâcher, libre d'essayer de nouvelles choses – jouer des claviers et de la basse notamment - et exprimer une facette plus sombre où on ne l'attendait pas.
"C'est un album plus introspectif et expérimental", souligne Hanni El Khatib. "Je me disais que c'était l'occasion de prendre des risques et d'en faire prendre à mes auditeurs en même temps." Plus introspectif
Cette liberté le pousse à creuser ses émotions et à s'exposer davantage. Sur "Melt Me" par exemple, la chanson la plus réussie du disque (et la plus sexy) au feeling rétro, il a travaillé sur la nostalgie de l'époque où il était au collège dans les années 90. Sur le surprenant "Two Brothers", le titre discoïde et mélancolique qui referme l'album, il raconte la perte de ses deux oncles l'an passé.
"J'ai choisi de puiser dans davantage de choses personnelles, car je savais que je n'avais pas vraiment de pression, pour ce troisième album, pour aller dans une certaine direction", explique le musicien qui a trouvé en Europe, et particulièrement en France, son public le plus fervent.
"A mi-chemin entre RZA et Iggy Pop"
Tout n'est pas forcément réussi sur cet album varié qui manque parfois d'homogénéité, mais il n'est pas simple de faire cohabiter tous les styles qu'il aime, du rockab au heavy en passant par le garage, la fusion, le blues ou le psychédélisme.
"Même si les chansons ont des styles différents, je pense que l'ambiance générale est là donc il me paraît cohérent", estime le musicien, qui situe la chanson-titre "Moonlight" à mi-chemin entre "RZA (du Wu-Tang Clan) et Iggy Pop".
Et pour tordre définitivement le cou à ce cliché qui l'a figé en modèle de beau rocker tatoué certifié vintage, ce skateur de culture multiplie en parallèle les clins d'œil au hip-hop, qu'il adore.
Après avoir enregistré un remix de "Moonlight" avec GZA du Wu-Tang Clan, il a fait équipe avec un autre mc, Freedie Gibbs, sur le titre "Satin Black". Pour couronner le tout, le légendaire JRocc a mixé son album à sa sauce pour Okayplayer. Ne jamais se fier aux apparences.
Album "Moonlight" (Innovative Leisure) sorti le 20 janvier 2015
Hanni El Khatib est en tournée en France
Le 26 février à Rennes, le 27 février à Lille, le 28 février à Besançon, puis le 3 mars à Rouen, le 4 mars à Paris (Gaîté Lyrique), le 7 mars à St Etienne, le 9 mars à Nantes, le 10 mars à Caen et le 11 mars à Reims.
De ce natif de San Francisco établi à Los Angeles, on avait adoré le premier album, "Will The Guns Come Out", pour son mélange explosif de rockab, de garage et de blues servi par un son primitif et une morgue de bad boy torride. Sur scène, Hanni El Khatib, au micro et à la guitare, n'était épaulé que d'un batteur, Nicky, mais à deux ils retournaient avec insolence tous les salles qui voulaient bien d'eux.
Sans vraiment nous décevoir, son second album enregistré à Nashville et sur lequel Dan Auerbach des Black Keys avait pris les commandes, ne nous avait pas convaincu. Moins sauvage, plus lisse, "Head in the dirt" (2013) sentait la contrainte, la retenue – le style éruptif de la guitare et la sauvagerie de la voix cadrés, tenus en laisse.
Si Hanni El Khatib y avait vu l'occasion de complexifier son travail et de proposer un rock plus abouti, on n'avait pas manqué d'y déceler quelques arrière-pensées (stades, succès de masse). Séduit, Johnny Hallyday l'avait d'ailleurs choisi pour assurer ses premières parties à Bercy en juin 2013. Sur "Moonlight", Hanni El Khatib fait preuve de liberté
Aujourd'hui, avec "Moonlight", Hanni El Khatib semble avoir trouvé le point d'équilibre entre l'urgence du premier album et la maturité du second. Surtout, le musicien américain semble se lâcher, libre d'essayer de nouvelles choses – jouer des claviers et de la basse notamment - et exprimer une facette plus sombre où on ne l'attendait pas.
"C'est un album plus introspectif et expérimental", souligne Hanni El Khatib. "Je me disais que c'était l'occasion de prendre des risques et d'en faire prendre à mes auditeurs en même temps." Plus introspectif
Cette liberté le pousse à creuser ses émotions et à s'exposer davantage. Sur "Melt Me" par exemple, la chanson la plus réussie du disque (et la plus sexy) au feeling rétro, il a travaillé sur la nostalgie de l'époque où il était au collège dans les années 90. Sur le surprenant "Two Brothers", le titre discoïde et mélancolique qui referme l'album, il raconte la perte de ses deux oncles l'an passé.
"J'ai choisi de puiser dans davantage de choses personnelles, car je savais que je n'avais pas vraiment de pression, pour ce troisième album, pour aller dans une certaine direction", explique le musicien qui a trouvé en Europe, et particulièrement en France, son public le plus fervent.
"A mi-chemin entre RZA et Iggy Pop"
Tout n'est pas forcément réussi sur cet album varié qui manque parfois d'homogénéité, mais il n'est pas simple de faire cohabiter tous les styles qu'il aime, du rockab au heavy en passant par le garage, la fusion, le blues ou le psychédélisme.
"Même si les chansons ont des styles différents, je pense que l'ambiance générale est là donc il me paraît cohérent", estime le musicien, qui situe la chanson-titre "Moonlight" à mi-chemin entre "RZA (du Wu-Tang Clan) et Iggy Pop".
Et pour tordre définitivement le cou à ce cliché qui l'a figé en modèle de beau rocker tatoué certifié vintage, ce skateur de culture multiplie en parallèle les clins d'œil au hip-hop, qu'il adore.
Après avoir enregistré un remix de "Moonlight" avec GZA du Wu-Tang Clan, il a fait équipe avec un autre mc, Freedie Gibbs, sur le titre "Satin Black". Pour couronner le tout, le légendaire JRocc a mixé son album à sa sauce pour Okayplayer. Ne jamais se fier aux apparences.
Album "Moonlight" (Innovative Leisure) sorti le 20 janvier 2015
Hanni El Khatib est en tournée en France
Le 26 février à Rennes, le 27 février à Lille, le 28 février à Besançon, puis le 3 mars à Rouen, le 4 mars à Paris (Gaîté Lyrique), le 7 mars à St Etienne, le 9 mars à Nantes, le 10 mars à Caen et le 11 mars à Reims.
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