Cet article date de plus de quatre ans.

Elvis Costello : un album, "Hey Clockface", pour octobre 2020 et de nouvelles chansons dévoilées

Depuis début juin, le songwriter anglais distille sur YouTube et les réseaux sociaux des chansons inédites et mini-teasers de morceaux inédits. Cette musique fait partie d'un album à paraître le 30 octobre prochain, "Hey Clockface". Un nouveau titre rageur, "We All Are Cowards Now", a été dévoilé il y a quelques jours.

Article rédigé par Annie Yanbekian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Elvis Costello le 17 septembre 2018 à New York (MATT LICARI / AP / SIPA)

Le 13 août dernier, Elvis Costello, rocker au demi-siècle de carrière, a annoncé sur son site la sortie d'un nouvel album, Hey Clockface, sur le label Concord Records, pour le 30 octobre prochain. Cet album a été enregistré "à Helsinki, Paris et New York" et mixé à Los Angeles par l'ingénieur du son et coproducteur Sebastian Krys. Les morceaux dévoilés sur YouTube depuis début juin sont issus de la session d'enregistrement réalisée à Helsinki, en Finlande, au mois de février 2020, avant le confinement. Le dernier titre dévoilé, We All Are Cowards Now ("Nous sommes tous des lâches maintenant"), a été posté le jour même de l'annonce de la sortie prochaine de l'album.

Au fil de ce titre imprégné d'une colère froide, de mots féroces sur les renoncements d'une civilisation en perte d'humanité (Costello évoque "le vide des bras, l'ouverture des cuisses, la pornographie des balles"), le chanteur âgé de 65 ans mentionne au passage deux dictateurs romains, Néron ("au moins il avait une oreille pour la musique") - allusion voilée à des dirigeants actuels incultes ? - et Caligula, et il nous appelle à réfléchir sur notre propre "lâcheté".

Le 5 juin, puis le 10 juillet, le songwriter avait dévoilé deux premières chansons, respectivement No Flag, titre au texte désabusé, et Hetty O’Hara Confidential, fable sarcastique sur une redoutable colporteuse de ragots.

Juste après les sessions finlandaises du Suomenlinnan Studio, le chanteur britannique a enregistré la suite de son album lors d'un week-end à Paris, aux Studios Saint-Germain. Dans son site, Elvis Costello raconte : "J'ai chanté en live, sur le sol du studio. Nous avons bouclé neuf chansons en deux jours. Nous avons très peu parlé. Presque tout ce que les musiciens ont joué constituait une réponse spontanée à ce que je chantais. J’avais fait le rêve que j'enregistrerais à Paris comme ça, un jour."

Pour cette session parisienne, le musicien Steve Nieve, pianiste et collaborateur historique de Costello, a réuni et animé un groupe baptisé pour l'occasion "Quintette de Saint-Germain" et réunissant Mickaël Gasche (trompette, bugle, serpent), Pierre-François Dufour (violoncelle), Ajuq (batterie, percussions) et Renaud-Gabriel Pion (clarinettes et autres instruments à vent).

Bill Frisell parmi les invités du l'album

Enfin, les sessions de New York se sont tenues - ou terminées - en confinement, comme le laisse entendre le communiqué, précisant qu'elles ont été "complétées, lyriquement et vocalement par Costello via câble électrique". Produites par le compositeur, trompettiste et arrangeur Michael Leonhart, ces séances new-yorkaises se sont déroulées avec deux guitaristes, le célèbre jazzman Bill Frisell (avec qui Costello a sorti deux disques dans les années 90) et le rocker Nels Cline (du groupe Wilco).

Il y a deux ans, en juillet 2018, Elvis Costello avait dû interrompre une tournée européenne pour se remettre d'une intervention chirurgicale qui a permis le retrait d'une tumeur cancéreuse. Dans la foulée, en octobre 2018, il avait fait son retour avec un trentième album studio, Look Now (déjà coproduit par Sebastian Krys), distingué par un Grammy Award. Deux ans plus tard, et après des mois de crise sanitaire, la sortie prochaine de Hey Clockface constitue une nouvelle réponse, cinglante, à l'adversité. Costello souligne sur son site : "Je voulais que le disque soit vivant, que les chansons exigent un jeu fort et irrégulier ou intime et beau."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.