Rock en Seine 2023 : au dernier jour du festival, Zed Yun Pavarotti, Amyl and the Sniffers et Wet Leg déchaînent les foules

La fièvre du jeune stéphanois, la fougue des punks australiens et la joie du duo britannique ont marqué cette dernière journée de festival. Franceinfo Culture s’est glissé dans la fosse et vous partage ses coups de cœur.
Article rédigé par Léa Beaudufe-Hamelin, Juliette Pommier
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4 min
Les artistes punks Amyl and the Sniffers se sont produit sur la Grande scène de Rock en Seine, lors du dernier jour du festival, dimanche 27 août 2023. (LOUIS COMAR)

Rock en Seine a fêté ses 20 ans en grand. Pendant quatre jours, 144 000 festivaliers se sont pressés aux 76 concerts programmés. Après s'être ouvert avec le concert de Billie Eilish, le festival s'est achevé dimanche 27 août sur une note de déception avec le concert catastrophe des Strokes, pourtant très attendu. Avant eux, la révélation Zed Yun Pavarotti, le groupe punk Amyl and the Sniffers et le duo Wet Leg ont électrisé la pelouse du domaine de Saint-Cloud.

La bombe Zed Yun Pavarotti

Zed Yun Pavarotti en concert sur la scène du bosquet de Rock en Seine, dimanche 27 août 2023. (VICTOR PICON)

Zed Yun Pavarotti a fait du chemin depuis son premier passage à Rock en Seine en 2019. En ce dimanche après-midi ensoleillé, le jeune homme de 26 ans, cigarette à la main, impressionne par sa maîtrise de la scène. Très à l’aise, le natif de Saint-Etienne se réjouit de retrouver le domaine de Saint-Cloud. “C'est pas mal hein, pour un p'tit gars de Saint-Etienne comme moi ça fait plaisir.”

Aux côtés de la chansigneuse Perrine Diot, chargée d’interpréter les morceaux en langue des signes, l’artiste chante et rappe ses textes empreints de violence et de mélancolie. "Donne-moi la légende, donne-moi tout c'que je veux, donne [...] Des morts à ma table, des gens qui vivent heureux" scande le titre Lalaland. Le public, majoritairement jeune, connaît déjà par cœur certains classiques tels que Beauseigne ou Julia, tiré de son dernier album Encore (avril 2023).

Mais c’est le final magistral, sur le tube House, qui confirme le talent de cette étoile montante de la chanson française et du pop-rock. Même si Zed Yun Pavarotti a rejoint les coulisses, ses paroles entêtantes, “Acheter ma putain d'house / J'veux juste ma putain d'house…”, habitent encore nos oreilles pour quelques minutes.

Amyl and The Sniffers, la tornade punk

Le groupe de punk australien Amyl and the Sniffers a donné un concert mémorable à Rock en Seine, le 27 août 2023. (OLIVIER HOFFSCHIR)

Without me de Eminem explose dans les haut-parleurs. Immédiatement, le public entonne le désormais légendaire "Guess who’s back, back again". C’est sur ces bonnes paroles que le groupe punk Amyl and The Sniffers, venu tout droit de Melbourne en Australie, déboule sur la grande scène. Un verre dans chaque main et toute sourire, la chanteuse Amy Taylor lance à la foule : "Si quelqu’un tombe, vous l’aidez à se relever, ok ?" Le ton est donné et ça n’a pas loupé : slam (se faire porter par la foule NDLR), pogo (danser en se bousculant NDLR) et circle pit (courir en cercle NDLR) ont accompagné la performance.

Il faut dire que le public était chauffé à blanc par la fougue d’Amy Taylor. Parée d’un brushing rétro, elle rugit, bondit d’un bout à l’autre de la scène, grimpe sur les amplis, descend au contact des spectateurs. Sa présence est telle que la grande scène semble presque trop petite pour elle. Alors qu’elle interprète Security, elle tourne autour des agents de sécurité postés en contrebas, l’air mutin.

Quand elle interagit avec le public, il ne semble pas tout saisir, l’accent australien n’aidant pas les spectateurs français : « Si vous ne comprenez pas ce que je dis, applaudissez juste quand je dis des trucs », s’amuse-t-elle. Mais elle reçoit une vague d’approbation lorsqu’elle dédie le dernier morceau du concert Knifey "à toutes les femmes" : "Portez ce que vous voulez, pensez ce que vous voulez !" Elle quitte la scène en sautillant sur un air country, le menton barbouillé de rouge à lèvres à force d’avoir tiré la langue.

Danse sous la pluie avec Wet Leg

Le groupe de rock britannique Wet Leg en concert à Rock en Seine, le dimanche 27 août 2023. (LOUIS COMAR)

L’orage n’est pas bien loin. Depuis les haut-parleurs de la scène cascade, quelques notes de piano résonnent. “La famille Adams ?”, croit reconnaître un spectateur. “Dracula ?”, essaie un autre. La Toccata et Fugue en Ré mineur, répond Shazam. Wet Leg (“jambe mouillée”) aime surprendre son public, à l’image de cette entrée en matière bien accordée avec la météo du jour. Découvertes par leur tube Chaise Longue (2021), Rhian Teasdale et Hester Chambers forment un duo indie-rock plein d’humour et de spontanéité, à l’image des paroles de Supermarket. “Je veux t’emmener au supermarché / Je veux t'acheter toute la merde dont tu as besoin [...] Mais maintenant, la sécurité continue de nous demander de partir”.

Les deux jeunes femmes prennent plaisir à enfin rencontrer leur public français. Programmées à WeLoveGreen en 2022, elles avaient dû annuler leur concert à la dernière minute, surprises par des trombes d’eau. Et le duo ne va pas y couper aujourd’hui non plus : une pluie torrentielle s’abat sur Saint-Cloud en plein milieu du show. La pelouse se vide mais les festivaliers restant entament une danse frénétique. Protégés par un parapluie, un imperméable ou s’offrant à l’averse, ils se déhanchent sur Wet Dream. Le groupe n’a jamais aussi bien porté son nom.

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