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Rock en Seine : la bombe Ebony Bones!

Inconnue outre-Manche il y a encore un an, la furie londonienne est la découverte de l'année. Sur la grande scène de Rock en Seine, et malgré quelques petits pépins techniques, la jeune Britannique de 28 ans prouve qu'elle est déjà une grande...
Article rédigé par franceinfo
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Ebony Bones!, c'est d'abord un choc visuel: maquillage fluo, coupe afro blonde, vêtements barriolés, bijoux fantaisie faits-maison en mousse d'Ebony Thomas.

C'est aussi un groupe, aussi délirant que sa chanteuse et leader: deux choristes déglinguées, affublées de perruques flashy, qui déambulent en ouvrant et fermant leurs ombrelles, telles des geishas punk ; une claviériste tout droit sortie d'un film de Tim Burton, un guitariste déguisé en grand prêtre égyptien... Bref, un vrai film à eux tout seuls. Et une énergie folle...

Enfin et surtout, Ebony Bones!, c'est un choc sonore, un véritable trip psychédélique et musical, entre punk, funk, transe vaudou et rock pop... Inclassable autant qu'inoubliable. Ebony, ce serait un peu l'enfant illégitime de George Clinton et de Siouxsie, sans ses Banshees. Une filiation improbable qu'elle accepte avec bonheur.

Un métissage de sons et d'influences qui vient tout droit de son enfance. Ebony Thomas a grandi à Brixton, quartier multiculturel de Londres marqué par les émeutes raciales et le mélange musical. Son père, un Carribéen, y tenait un magasin de disques rock. "Quand j'étais gamine, à l'école, j'écoutais Clash ou Damned quand mes copines (parmi lesquelles Amy Winehouse) se pâmaient pour Vanilla Ice. Forcément, je n'étais déjà pas dans le moule..." A l'adolescence, elle se lance dans le théâtre et est vite remarquée par les producteurs d'une sitcom anglaise, "Family Affairs". Pendant sept ans, les Britanniques voient cette jeune fille sage à la télé. Elle fait partie de leur quotidien.

"Je m'ennuyais à mourir. Tout était trop cadré. Je n'avais aucune place pour exprimer ma créativité." Alors elle se rebelle, musicalement. Elle commence à composer sur son ordinateur et à publier ses morceaux sur le Net, anonymement. Elle s'entoure ensuite d'une bande d'amis et tente l'expérience de la scène, avec un look en totale contradiction avec son personnage de série. Elle conçoit et fabrique elle-même ses costumes, ses accessoires. "J'ai réalisé que j'étais enfin moi-même et je me suis complètement extériorisée : une vraie sauvage!"

Depuis un an, Ebony enchaîne les concerts, avec une générosité imparable et une maîtrise impressionnante. Quand elle apparaît sur scène, la magie opère, la transe s'empare du public. A Saint-Cloud, sur la grande scène boudée la veille par Oasis, elle se donne à 100%. Perfectionniste, elle ne se laisse pas abattre quand la sono montre quelques signes de faiblesse et se lance dans une reprise de Pink Floyd, entraînant les 15.000 spectateurs dans son sillage déjanté.

Suite et fin de la programmation aujourd'hui, avec Sliimy, Macy Gray, Eagles of Death Metal, les énigmatiques Petits Pois, MGMT ou Prodigy...

 Anne Jocteur Monrozier

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