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PNL ignore les critiques avec superbe à Rock en Seine

Premier groupe de rap à figurer en tête d'affiche de Rock en Seine, PNL a cristallisé ces derniers jours la mauvaise humeur des habitués du festival, et le groupe est devenu l'alibi tout trouvé pour bouder la manifestation. Fidèles à eux-mêmes, dans leur bulle, les deux frères des Tarterêts ont ignoré ces pisse-froid et comblé leurs fans avec un concert en apesanteur, leur seul de l'été.
Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Ademo et N.O.S. de PNL, détendus et souriants sur la Grande scène, vendredi à Rock en Seine.
 (Culturebox)

Ils n'ont pas réussi à faire taire les critiques, celles de ces gardiens du temple qui voudraient ne réserver Rock en Seine qu'au rock à guitares. Ils n'ont pas non plus cloué le bec aux intégristes qui vomissent à la fois le rap et l'autotune, sans se douter que la technologie ultra sophistiquée sur les voix, y compris en live, est aujourd'hui partout et opère discrètement, en toute hypocrisie. Mais les PNL ont malgré tout réussi et honoré le pari qu'avait fait pour eux Rock en Seine de les programmer en tête d'affiche, une première pour un groupe de rap.

A 23h15, heure prévue du concert, la foule des fans est au rendez-vous. On a vu la pelouse de la grande scène plus remplie et plus dense, mais la jauge est tout à fait honorable et rassurante. Sauf qu'à 23h30, Ademo et N.O.S. se sont toujours pas là. Des bruits métalliques se font entendre en coulisses. Se sont-ils perdus ? Font-ils leurs divas ? Ont-ils repris du dessert au catering ? Avec 28 minutes de retard, et alors que le public est captivé par un effet de vagues projeté sur scène, PNL fait son entrée à pas de loup, dans le noir, par là où on ne l'attendait pas, par l'autre bout de l'avancée de scène, en immersion au-dessus de la foule.


Ademo  de PNL fait chanter le public à Rock en Seine vendredi soir.
 (Laure Narlian / Culturebox)

A nouveau seuls dans l'arène

Bob noir enfoncé jusqu'aux yeux pour Ademo, chignon élégant pour N.O.S,  lunettes noires pour les deux, les frangins débutent par "Oh Lala" et les fans reprennent en choeur "J'vois le soleil se lever, se coucher, je mens quand je dis ça va, ohlala". "Les amis je sens qu'on va bien s'amuser ce soir", salue N.O.S avant d'enchainer avec DA, l'un de leurs gros hits, puis Mira

Comme à Bercy AccorHotel Arena en novembre 2017, les deux frères sont seuls sur scène. Pas un dj, pas un musicien. Mais ils sont encore plus à nu car la scénographie spectaculaire qu'ils avaient déployée alors n'est pas là non plus. Il en reste de belles projections capables de définir un climat - chaud, froid, ailé ou cosmique étoilé - et le jeu vidéo réjouissant avec leurs avatars pour dans Dans la légende.

N.O.S. de PNL vendredi à Rock en Seine.
 (Laure Narlian / Culturebox)

Le concert le plus "Love" de la journée

Grâce à eux, la nuit s'achève en douceur avec un concert en apesanteur, le plus cool et le plus "love" de toute la journée, au milieu d'un public à l'unisson, petits et grands mêlés, régulièrement remerciés par N.O.S. qui dit "kiffer" et "espère que vous kiffez aussi".

Humain, Onizuka, Bene, Jusqu'au dernier gramme, les tubes défilent. Le concert s'achève une première fois sur  A l'Ammoniaque, un de leurs derniers singles sorti en juillet censé annoncer un nouvel album, record de vues (un million en seulement 4 heures !)  et que les gosiers connaissent déjà par coeur.

Les nouveaux singles "A l'Ammoniaque" et "91's" en final

Puis ils reviennent, suivis sur l'avant-scène de leur "famille", leur bande d'amis et de proches qui se monte à quelque 25 personnes parmi lesquelles des enfants, et entament leur tout récent morceau 91's, tube instantané sorti il y a quinze jours et devenu le morceau le plus streamé en 24h sur Spotify. Une chanson entraînante qui ne lâche rien sous ses apparences de légereté et ses "envies de cocktails avec petit parasol". Le show s'achève sur l'incontournable Le Monde ou Rien, qui tient lieu chez eux de mot d'ordre et sur les "gros bisous" de N.O.S. adressés au public.


Objet du même procès anti-rap lorsqu'il avait été programmé en tête d'affiche du festival anglais Glastonbury en 2008, Jay-Z s'était essayé à la guitare en reprenant Wonderwall d'Oasis en guise de clin d'oeil vengeur à ses détracteurs. D'un calme olympien, N.O.S. et Ademo n'ont même pas pris cette peine. Pas une allusion à la vindicte dont ils ont fait l'objet, pas une pique, pas le moindre petit "chambrage". PNL a préfèré intelligemment traiter ce casus belli par l'indifférence qu'il mérite, ce qui revient à dire comme dans une de leurs chansons : "Laisse les parler".

PNL ont souvent emprunté l'avancée de scène vendredi.
 (Laure Narlian / Culturebox)

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