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Meurtre du rappeur Jam Master Jay de Run-DMC : deux suspects inculpés après 18 ans d'enquête

Jam Master Jay, de son vrai nom Jason Mizell était l'un des pionniers du rap à New York, co-fondateur du trio Run-DMC.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
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Le rappeur Jam Master Jay, au centre, pose avec les deux autres membres du groupe Run-DMC en octobre 1986 à New-York.  (G. PAUL BURNETT/AP/SIPA / AP)

Après 18 ans d'enquête, une piste a enfin été remontée jusqu'au bout. L'affaire concerne le meurtre de Jam Master Jay, de son vrai nom Jason Mizell, l'un des pionniers du rap, co-fondateur du trio Run-DMC avant d'être abattu à New York en 2002. Lundi 17 août, les procureurs new-yorkais ont inculpé deux hommes de ce meurtre spectaculaire, apparemment motivé par des histoires de drogue.

Le musicien new-yorkais, âgé de 37 ans, avait été abattu d'une balle dans la tête le 30 octobre 2002 dans un studio d'enregistrement du district de Queens. Ses funérailles, dans la cathédrale d'Allen avaient été grandioses, réunissant le gratin du rap américain de l'époque - dont LL Kool J ou Queen Latifa - et plusieurs milliers de personnes.

Le cercueil du rappeur Jam Master Jay, du groupe Run DMC, est porté hors de la cathédrale d'Allen, à New York, où ont eu lieu ses funérailles en novembre 2002.  (HENNY RAY ABRAMS / AFP)

Inculpés pour homicide lié à un trafic de cocaïne

Lundi, le procureur fédéral des quartiers de Brooklyn et Queens a annoncé que Karl Jordan Jr., 36 ans, et Ronald Washington, 56 ans, soupçonnés de longue date d'implication dans ce qui était apparu d'emblée comme un règlement de compte, avaient été inculpés pour homicide lié à un trafic de cocaïne.

Karl Jordan Jr. est également accusé de huit autres chefs liés à la vente de cocaïne. Interpellé dimanche, il a plaidé non coupable lundi des accusations portées contre lui, lors d'une brève audience par téléconférence. Ronald Washington, déjà incarcéré, devait comparaître plus tard, à une date encore non précisée. Les deux hommes risquent un minimum de 20 ans de prison et jusqu'à la perpétuité ou la peine de mort en cas de condamnation, selon le procureur Seth DuCharme.

Un rappeur contre la culture de gang

A en croire ce dernier, le 30 octobre 2002, les deux hommes pénétraient, armés, dans le studio d'enregistrement du quartier de Jamaica, à Queens. Tandis que Ronald Washington maintenait au sol un témoin, Karl Jordan, alors âgé de 18 ans, se serait approché de Jam Master Jay et aurait tiré deux fois à bout portant, "de sang froid", tuant le rappeur et blessant un autre individu à la jambe. "Les inculpations d'aujourd'hui commencent à apporter un peu de justice à la famille et aux amis de la victime, et montrent que la loi s'applique toujours, que cela prenne des jours, des mois ou des années", a indiqué Seth DuCharme.

La mort de Jason Mizell, qui avait créé une école de DJ et inspiré de nombreux jeunes, avait d'autant plus frappé les esprits que Run-DMC, connu notamment pour sa reprise de Walk this Way d'Aerosmith, s'était élevé contre la culture de gang qui prévalait alors dans l'univers des rappeurs. Une série de stars du rap américain étaient ainsi tombées sous les balles entre 1995 et 2002, dont Tupac Shakur en 1996 et Notorious B.I.G. en 1997.

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