Lous and The Yakuza, pépite en explosion aux Transmusicales de Rennes
Comme chaque année, les Transmusicales de Rennes révèlent quelques pépites. Parmi celles de cette 41e édition, Lous and the Yakusa, une jeune artiste belge d'origine congolaise au rap entêtant.
Stromae, Benjamin Clementine, Jeanne Added, Aloïse Sauvage... Ces artistes aujourd'hui connus du grand public ont fait leurs premiers pas aux Transmusicales de Rennes. Chaque année ou presque, un/une artiste sort du lot.
Cette année, parmi les plus de 80 artistes présents pour la 41e édition qui s'achève le 8 décembre, on retiendra le nom de Lous and The Yakuza.
A 23 ans, cette artiste belge d'origine congolaise, qui distille un rap doux et entêtant, s'apprête à sortir Gore son premier album au printemps 2020. En résidence à Rennes, elle est en concert jusqu'à ce 8 décembre inclus à L'Aire Libre à St-Jacques-de-la-Lande.
La musique, envers et contre tout
Lous - de son vrai nom Marie-Pierre Kakoma - est née en 1996 au Congo. Elle a quatre ans quand ses parents, médecins, partent en Belgique pour fuire la guerre. Puis direction le Rwanda de 9 ans à 15 ans avant un retour à Namur il a huit ans.
D'aussi loin qu'elle se souvienne, elle a écrit des chansons puis composé ses propres morceaux. Entre des jobs étudiants, elle créé sa musique. Résultat : 7 EP à son actif. "Je testais tout, du metal au reggae" raconte t-elle sur Konbini.com. Et puis un jour, je me suis réveillée en juin 2017, j’ai décidé de faire mon album, et j’ai fini de l’écrire en juillet 2017. À 80 %. J’ai appelé mes potes, on a formé un "band". On a commencé à se faire connaître à Bruxelles et j’ai pu faire au moins 300 concerts dans des bars ces dernières années. En indé, dans l’underground.
En 2016, les fans de Damso ont pu voir Lous dans le clip Bruxelles Vie.
Parcours difficile
Mais la jeune femme a connu son lot de galères : un foyer familial qu'elle quitte, des agressions, une vie dans la rue... Derrière son beau visage aux traits délicats se cache une sacrée guerrière que la musique a tenu debout.
Lous est remarquée après un passage dans l’émission La Chillzone sur Radio Panik (radio associative belge) où elle interprète deux titres en version acoustique. Elle finit par signer chez Sony en France et là, dit-elle, sa vie a "clairement changé. Avant cela, c’était douloureux de faire de la musique en Belgique en tant que femme noire."
Délicat et percutant
Le style de Lous, c'est un mélange de chanson française, de r'n'b et de rythmiques trap. Un mélange à la fois délicat et percutant qu'on peut saisir dans les deux titres extraits de son premier album (pas encore sorti) et qui ont déjà fait l'objet de clips à l'esthétique très travaillé.
Dilemme le premier, publié mi-septembre, a dépassé le million de vues sur YouTube. On y voit Lous dans une succession de mises en scène inspirées d'oeuvres d'art : Le Radeau de la méduse de Géricault, L'Extase de Sainte-Thérèse de Bernini, Mercy and Goodness de la peintre afro-américaine Naudline Pierre.
Gore mais pas désespéré
Tout est Gore, son nouveau clip, vient dêtre publié. C'est aussi le titre de son album qui sortira début 2020. Dans la vidéo, on voit la jeune femme assise sur un escalier où se déversent des flots de sang.
Le gore est un sous genre du cinéma d'horreur, trash et sanglant mais teinté d'humour. C'est à l'image du début de ma vie d'adulte assez brutal en termes d'épreuves. Aujourd'hui, je me dis qu'il vaut mieux en rire qu'en pleurer
Lous
Dualité féconde
Quant au symbole qui s'affiche dans ses concerts, en décor et sur son front - un trait vertical surmonté d'un demi-cercle et d'un point -, elle en donne l'explication sur le site Jeuneafrique.com : "C'est comme des bras levés vers le ciel qui peuvent être le signe de l'extrême joie ou alors de l'extrême lamentation. C'est le symbole de ma versatilité et de la dualité."
Une dualité qui fait aussi la singulairité d'une artiste qui sera sur la scène de La Cigale le 23 mars 2020, après plusieurs dates en France.
En tournée : Cenon le 5 mars, Rouen le 7 mars, Nîmes le 12 mars, Marseille le 13 mars, Strasbourg le 17 mars, Nancy le 18 mars, Bruxelles le 24 mars
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