La rappeuse Shay investit un strip-club pour la sortie de son nouvel album "Pourvu qu’il pleuve"

La star du rap Shay a pris possession du Pink Paradise, un club de striptease parisien rebaptisé "Jolie Strip Club", pour la sortie de son nouvel album très attendu "Pourvu qu’il pleuve" disponible ce vendredi 19 janvier.
Article rédigé par Yemcel Sadou
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 5min
La rappeuse Shay lors de la fête accompagnant la sortie de son album "Pourvu qu'il pleuve" dans la nuit de jeudi 18 janvier 2024. (DR)

Barres de pole dance, fauteuils en velours rouge, lumières tamisées et twerks dans tous les coins, le Pink Paradise, club de striptease situé sur les Champs-Elysées, était investi le temps d’une soirée par la rappeuse Shay. Elle fêtait hier soir la sortie de son nouvel album Pourvu qu’il pleuve, disponible depuis vendredi 19 janvier. Rebaptisé "Jolie Strip Club", le lieu est jonché de références à l’esthétique de "Jolie Garce" prônée par Shay. Des filles qui assument leur sexualité débridée, voire leur vulgarité, et revendiquent l’abandon des diktats autour du corps féminin.

Dans ce club à l’ambiance de film de gangster américain, les femmes assument leurs formes plantureuses qu’elles exhibent à moitié nues, en tournoyant sur les barres de pole dance. En équilibre sur leurs talons transparents de 20 centimètres, elles reçoivent des billets à l’effigie de Shay et de son Jolie Garce Gang, nom qu’elle donne à son clan de fans depuis son premier album Jolie Garce (2016).

"C'est moi la boss"

À l’entrée du club, Fred Musa l’animateur emblématique de Planète Rap, salue le rappeur Koba LaD en Porsche Cayenne qui demande si le club dispose d’un voiturier. Au même moment, la maquilleuse de Shay fait son entrée. L’essentiel de cette soirée est composé des proches et des collaborateurs de l’artiste comme le rappeur Kalash ou le dénicheur de talents, Oumar Samaké. Producteurs, stylistes, compositeurs, vidéastes, danseuses… la capacité maximale de 280 personnes était atteinte. En attendant la star, ces invités spéciaux ont eu le temps de se déhancher sur des musiques urbaines aux influences caribéennes. Certaines nouveautés de Shay se sont glissées au fur et à mesure de la soirée.

lors de la fête accompagnant la sortie de son album "Pourvu qu'il pleuve" dans la nuit de jeudi 18 janvier 2024.
La rappeuse Shay lors de la fête accompagnant la sortie de son album "Pourvu qu'il pleuve" dans la nuit de jeudi 18 janvier 2024. (FRANCEINFO Yemcel Sadou)

22h55. Shay fait enfin son entrée sous les ovations. "Est-ce qu’il y a des Jolies Garces ce soir ? Ce soir, c’est 'Pourvu qu’il pleuve', on est tellement chaudes !", assène-t-elle au micro. La salle se chauffe donc avec Oh oui issu de son album Antidote (2019), avant d’écouter une nouveauté, JGG, les initiales de Jolie Garce Gang. "Yeux de biche, maléfique. Il veut palper mon boul'. Moi, j'aime palper mon fric'. Dis-leur bien, j'vais les goumer. Dis-leur bien, j'vais les fumer. Indétrônable, c'est moi la boss", enchaîne-t-elle dans ce titre rythmé et dansant qui résonne comme un appel au twerk. "L'équipe la plus bonne, c'est qui ? C'est JGG", crient déjà les invités.

Bad bitch

Dans ce nouvel album, Shay a laissé tomber la mélancolie qui imprégnait son dernier album Antidote pour revenir plus forte. Elle continue de revendiquer son identité et son esthétique de "bad bitch", un qualificatif popularisé par les rappeuses américaines qui prônent leur assurance à travers leur sexualité. Loin d’être dépréciative, l’image qui accompagne cette expression a encore du mal à être acceptée en France.

Associées à la vulgarité, la prostitution et la décadence, les "bad bitch" dans le rap francophone sont quasi absentes et Shay le rappelle bien en citant exclusivement des Américaines dans Santa Fe (Bad Gyal). "Ici y a pas d'go, venez pas m'combattre. J'suis Lil' Kim, Aaliyah, Ri'Ri', bad gyal".

Produit essentiellement par Jo A Touch, qui a déjà collaboré sur son précédent album, Pourvu qu’il pleuve joue avec les sonorités du zouk, les rythmes qui déhanchent du dancehall avec en toile de fond l’éternelle trap. Shay collabore avec des compositeurs considérés comme des pointures du milieu du rap et du hip hop. On retrouve Denza, sollicité par Booba, Maes, Niska ou SCH, sur le titre 17, mais aussi le musicien Latimer prisé de Naza, Dadju ou Djadja & Dinaz.

On retrouve les très attendues collaborations avec les rappeurs Gazo et SCH, après celle déjà dévoilée en novembre avec Niska sur Sans Cœur. Shay reste fidèle à elle-même et joue la dure à cuire. Elle combat ses détracteurs et répond aux polémiques dans ses chansons. Beaucoup d’internautes lui reprochent souvent des absences trop longues entre ces différents albums. Son dernier en date était il y a presque cinq ans "Pour moi c'est comme si j'tais partie hier. J'ai pas perdu bonnes manières. J'les baise encore, c'est comme hier", rappe-t-elle dans Partie Hier. "J'suis redoutée comme mauvais garçon. J'suis au dessus du plafond d'verre. J’porte mes couilles sans porter d'caleçon", poursuit-elle. Sur le podium de son Jolie Strip Club, Shay enchaîne les danses lascives et prouve encore qu’elle est la première rappeuse francophone encore en exercice.

"Pourvu qu'il pleuve", le nouvel album de Shay disponible sur toutes les plateformes et en live au festival We Love Green 2024

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