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Francofolies de La Rochelle : la tornade Grand Corps Malade déchaîne les foules à l'ouverture du festival

Le chanteur a déchaîné le public des Francos mais il a aussi  profité de son passage sur la scène des Francofolies de La Rochelle pour dénoncer en chanson  l'absurdité des propos tenus par Fabien Lecoeuvre envers la chanteuse Hoshi.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le chanteur Grand Corps Malade sur la scène des Francofolies, à La Rochelle, le 10 juillet. (GAIZKA IROZ / AFP)

Il a provoqué les premières vagues dansantes aux Francofolies : en ouverture du festival, ce week-end, plusieurs milliers de personnes (la billetterie du festival a finalement fait le plein au début) ont assisté au concert de Grand Corps Malade.  Il parle aux jambes mais aussi à la tête comme quand il défend en chanson Hoshi, jeune chanteuse attaquée sur son physique par un chroniqueur goujat.

Les spectateurs ont donc hué Fabien Lecoeuvre, jamais cité mais dont on entend les propos en fond de cette toute nouvelle chanson de GCM, Des gens beaux.

Dénoncer l'absurdité

Pour rappel, ce chroniqueur musical, par ailleurs attaché de presse et auteur d'ouvrages sur la chanson française, s'en était pris au physique de Hoshi et d'autres chanteurs, dans un entretien diffusé sur la webradio Arts-Mada.

Il avait notamment qualifiée d'"effrayante" la musicienne nommée dans la catégorie "révélation scène" aux Victoires de la musique 2020. Et lui avait même avait suggéré, pour vendre plus d'albums, qu'elle donne ses chansons à des "filles sublimes"... Devant le tollé suscité, Fabien Lecoeuvre avait demandé "pardon" à l'artiste.

"Je vous propose qu'on sépare la foule, avec d'un côté les gens beaux, et de l'autre, euh, les autres...", s'est amusé Grand Corps Malade sur la grande scène des Francos, au milieu de son morceau, pour surligner l'absurdité du discours du chroniqueur. Des gens beaux a été lâché sur les plateformes en cette fin de semaine, juste avant le festival en Charente-Maritime. Une opération coup de poing/mise au point, bien préparée.

"Réponse en musique"

"Suite aux propos hallucinants d'un célèbre journaliste sur sa conception des chanteuses et des chanteurs, et ses propos honteux sur Hoshi, voici ma réponse en musique !", a présenté GCM sur ses réseaux sociaux. Avant de lâcher un clip où les traits du chanteur sont retouchés façon mannequin pour défilé, avant qu'il n'arbore le chignon stylisé d'Hoshi.

Le message est d'autant plus fort qu'il est livré, sur scène, dans un écrin aux allures de tubes de l'été, sur une trame électro qui fait penser à l'efficacité du Alors on danse de Stromae.

GCM avait déjà procédé de la sorte avec Pas essentiel, morceau qui se faisait avocat de la culture, en général, et du spectacle vivant, en particulier, alors que ces secteurs étaient cadenassés par les autorités, en pleine crise sanitaire, contrairement aux grandes surfaces commerciales. C'est une des cordes à l'arc du quadragénaire, à l'aise pour rebondir sur l'actualité avec des chansons qui visent juste et font remuer les hanches

"Renouvellement perpétuel" 

Et on réalise alors que l'homme découvert grâce au slam (prose rap), il y a 15 ans, s'est sans cesse réinventé pour toujours avancer artistiquement. "Il est dans le renouvellement perpétuel", acquiesce auprès de l'AFP, Pierre Pauly, programmateur des Francos.

Le grand gaillard (1,96 m), qui se déplace toujours à l'aide de béquilles (séquelle d'un plongeon dans une piscine pas assez remplie qui l'a laissé tétraplégique incomplet), s'est fait aussi, entre autres, scénariste et réalisateur de deux films remarqués (Patients et La vie scolaire, qui a réuni 1,8 million de spectateurs en salle).

Son dernier album, Mesdames (sorti en 2020) fut une belle surprise, riche en duos avec chanteuses (Véronique Sanson, Suzane, etc), musiciennes (Julie et Camille Berthollet) et comédiennes (Camille Lellouche et Laura Smet).

"On l'a revu sur scène la dernière fois en mars 2020, juste avant le premier confinement, et on a pris une claque, c'était une évidence, on s'est dit on le met sur la grande scène (celle des têtes d'affiche), ce qu'il n'avait jamais fait", complète Pierre Pauly.

"Et encore, on n'avait pas vu la version qu'il a proposé aux Francos, avec ce set plus électro (peaufiné avec son complice Mosimann, DJ-producteur, chanteur et multi-instrumentiste), il a transporté le public", se réjouit le responsable du festival rochelais.

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