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Eminem prépare un album et publie un brûlot anti-Trump

Eminem est de retour et il frappe fort d'emblée. Le rappeur américain a annoncé mercredi qu'il travaillait à un nouvel album et mis sur la table aussitôt un premier titre, "Campaign Speech" ("Discours de campagne"). À moins de trois semaines de l'élection présidentielle américaine, il s'en prend de façon virulente à Donald Trump et défend le mouvement Black Lives Matters. Écoutez-le ci-dessous.
Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Eminem en juillet 2015 à New York.
 (Dennis Van Tine/Geisler-Fotopress/AFP )

Brûlot provocateur

Dans cette chanson minimaliste, un freestyle de presque 8 minutes, la voix d'Eminem cavale comme toujours à toute allure et les punch lines et références à l'actualité américaine abondent. Comme souvent avec le rappeur provocateur, l'utilisation trouble du "je", fait qu'on ne sait jamais vraiment qui parle. Donne-t-il son sentiment (notamment mysogyne, violentissime, égocentrique et trash) sur l'Amérique ou bien se met-il dans la peau d'un candidat, réel ou fictionnel ? Sans doute un peu des deux, en alternance, comme dans le cerveau dérangé d'un schizophrène.

Des noms lâchés en rafale

Dans ce freestyle, le name-dropping est phénoménal. Le rappeur de Detroit cite ainsi dans un même souffle Donald Trump, George Zimmerman (l'assassin de Trayvon Martin), la présentatrice de Fox News Stacey Dash (ridiculisée pour ses propos sur le Black History Month) et Dylann Roof (le tueur de l'église noire de Charleston qui a abattu 9 personnes en juin 2015).

Mais aussi sur un mode plus léger et pour l'amour de la rime, il cite le personnage Piper Chapman de la série "Orange is the New Black", Prince ("iller than Prince in a chinchilla"), le chanteur Robin Thicke, les rappeurs Treacherous Three, ou les acteurs Christopher Reeve (Superman), Edward Norton ou Ben Stiller.

Il mentionne aussi Colin Kaepernick,  quaterback chez les 49ers de San Francisco. Le footballeur américain a posé en août dernier un genou à terre durant l'hymne américain pour protester contre les violences policières, s'attirant les critiques de... Donald Trump. 

Trump en ligne de mire

C'est bien sûr à ce dernier et à ses supporters qu'Eminem réserve ses piques les plus brûlantes, assurant que ses concitoyens devraient craindre le candidat républicain à la présidentielle car il est "imprévisible" et "n'a réponse à rien". "Vous devriez être effrayé par ce candidat / Vous dites que Trump ne lèche pas les culs comme une marionnette ? / Parce qu'il finance sa campagne avec son propre cash ? / Et c'est ce que vous voulez ? / Un putain de danger public avec le doigt sur le bouton (nucléaire)? / Qui n'a de comptes à rendre à personne ?/ Bonne idée !". 

George Zimmerman, vigile de quartier qui a tué Trayvon Martin, un jeune afro-américain non armé de 17 ans en Floride en avril 2012, est aussi l'objet d'un de ses couplets les plus virulents. Eminem imagine l'habiller en robe orange fluo avec des talons de 10 cm, face à la cour, avec une cible dans le dos, avant que son torse ne soit laissé sur le pas de la porte de Trayvon Martin "en guise de cadeau".

Mais la bonne nouvelle pour les fans c'est que le rappeur de Detroit prépare un album, successeur de "The Marshall Matters LP 2" paru en 2013. Ce "Discours de campagne" n'en est qu'un aperçu, "en attendant".
https://twitter.com/Eminem/status/788776034590199809

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