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On y était : Angèle, la révélation pop, charme son public parisien au Trianon

Angèle, la jeune chanteuse belge qui monte, donnait mardi son premier concert parisien. Devant un Trianon complet rempli d’un public très jeune, elle a joué les deux chansons qui lui ont valu sa notoriété fulgurante – "La loi de Murphy" et "Je veux tes yeux" - au milieu d’une foule d’inédits et de quelques reprises. Mc Solaar et son frère Roméo Elvis l'ont rejointe sur scène pour ce baptême.
Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
La jeune chanteuse belge Angèle.
 (capture écran du clip "La loi de Murphy" signé Charlotte Abramow)

Une Alice au Pays de Maintenant

Elle est telle qu’en elle-même. Sa voix douce et juvénile, sans apprêts, sans fausseté, sans forcer. Son visage expressif, sa blondeur lumineuse, sa grâce enfantine. Une princesse 2018, une Alice au pays de maintenant. En guise de tenue de scène, elle a enfilé un pantalon bleu taille haute sur des sneakers et sa chemise couleur du temps, celle avec des éclats de ciel et de nuages dedans (vue dans son clip pour "La Loi de Murphy").

Tout est arrivé très vite pour Angèle, 22 ans. A peine deux titres dévoilés accompagnés de clips pimpants, "La Loi de Murphy" en octobre et "Je veux tes yeux" fin janvier, et les médias se sont emballés. Le jeune public a suivi. Et les maisons de disques se la sont arrachée. C’est Initial (Universal), l’incubateur au flair éclatant (Eddy de Pretto, Lorenzo, Clara Luciani) qui vient d’emporter le morceau. On parle désormais de "phénomène" à son endroit. 

Mc Solaar s'invite sur scène pour "Victime de la mode"

Problème : deux chansons c’est peu pour assurer une heure trente de concert. Mais Angèle, qui écrit et compose elle-même, a de la ressource et nous livre la primeur de nombreux inédits que l’on retrouvera sans doute sur son album promis d’ici la fin de l’année. Pourtant, personne ne connaissant ces nouvelles chansons, elle se retrouve presque sans filet. Alors la chanteuse sème de petits cailloux familiers pour baliser son show.

Il y a d’abord une reprise de "Victime de la mode" en duo avec son auteur, Mc Solaar, venu lui donner la réplique en personne sous les cris de la foule. Puis vient une reprise de "Bruxelles" de Dick Annegan, tout en délicatesse, interprétée seule derrière son clavier. Et enfin "J’ai vu",  la chanson de son frère, le rappeur Roméo Elvis, sur lequel certains ont découvert sa voix de velours, et pour lequel le frangin s’est lui aussi déplacé, comme elle l’avait fait pour lui au Bataclan il y a quelques jours.

Sous le charme

"La loi de Murphy" et "Je veux tes yeux", pour laquelle cette fan de Beyoncé demande au public de s'asseoir et se relever, déchaînent logiquement la foule des teenagers.

Pour le reste, on aime lorsqu’Angèle est en mode sentimental, toute seule derrière ses claviers. On craque devant sa fraîcheur et son humour lorsqu’elle s’exprime entre les morceaux. On se pâme quand elle danse avec une grâce sautillante de faon qui n’appartient qu’à elle. On adore quand elle ne peut cacher son trouble et rougit. On aime aussi lorsque son groupe (un peu léger- basse, batterie, synthé) met la gomme façon électro disco.

Une poignée de titres prometteurs

Tous les morceaux entendus ce soir au Trianon ne sont pas des tubes en puissance. Certains semblent inaboutis, trop précoces, ou manquent d’épaisseur, de songwriting. Mais beaucoup sont prometteurs, notamment "La Thune", un reggae entraînant qui fera l’objet de son prochain clip et dans lequel elle parle "de la thune, du manque de thunes et des trucs idiots sur les réseaux sociaux".

Angèle, dont beaucoup (y compris nous) se sont amourachés en regardant ses posts sur Instagram, évoque souvent les réseaux sociaux de façon lucide et distancée dans ses paroles – "Je veux tes yeux" en était un bon aperçu mais la thématique se retrouve à nouveau au premier plan sur "Big Shit" ("parce que, dit-elle, beaucoup de gens se sentent comme une grosse merde sur les réseaux sociaux") et en filigrane sur quelques autres.
 
Egalement du genre à harponner l’auditeur : une chanson bien balancée que l’on baptisera #balancetonporc ("même si tu parles mal aux filles je sais que tu as compris") et une autre très dansante dans lequel elle raconte la folie de la notoriété soudaine ("c’était la première fois que je le jouais en concert, c’était chouette", nous apprend-elle).
 
Il y aussi la dernière, celle sur laquelle elle nous quitte, un titre où elle use d’une voix de tête et se retrouve quelques secondes au bord du rap en évoquant Paris versus Bruxelles. Elle avoue tout de go "J’ai envie de pleurer", salue en compagnie de tous les participants du show, fait un cœur avec ses doigts et puis s’en va. Dans le registre adorable, on n’en connaît aucune autre de ce calibre.

Angèle est en tournée dans les festivals cet été, notamment à We Love Green (Paris Vincennes) le 2 juin, Le Jardin du Michel (Toul) le 3 juin, La Magnifique Society (Reims) le 17 juin, Garorock (Marmande) le 28 juin, Cabourg Mon Amour (Cabourg) le 30 juin, Europavox (Clermont-Ferrand) le 1er juillet, Les Francofolies (La Rochelle) le 11 juillet, Biarritz en été (Biarritz) le 21 juillet, Les Vieilles Charrues (Carhaix) le 22 juillet ainsi que tous les gros festivals belges et suisses.

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