A Londres, les fans d'ABBA conquis par le spectacle qui montre les membres du groupe en hologrammes

Jeudi 26 mai, dans une salle de 3000 places de l'est de Londres (Royaume-Uni) spécialement aménagée, des fans ont pu assister à un concert exceptionnel d'ABBA, assuré par des hologrammes. "J'ai pleuré quatre fois, quand j'ai vu le visage d'Agnetha", confie un homme. "C'était tellement ressemblant ! Encore mieux que ce que j'imaginais", s'enthousiasme une femme.

Quatre avatars et douze vrais musiciens sur scène

Accompagnés d'une douzaine de musiciens, les hologrammes d'"Abba Voyage" ont enflammé la scène, pour un concert d'une heure trente plus vrai que nature. Les avatars reconstituent les mouvements et les visages du quatuor tels qu'ils étaient en 1979. Mais ce sont bien les voix de Anni-Frid, Björn, Benny, et Agnetha que l'on entend. Ils interprètent les tubes du groupe suédois des années 1970 et 80 -Waterloo, SOS, Knowing Me Knowing You, Dancing Queen- mais aussi des chansons sorties l'année dernière, lorsqu'Abba s'est réuni pour enregistrer un nouvel album, Voyage.

Les hologrammes sont le fruit d'un projet de plusieurs années, conçu en partenariat avec une société d'effets spéciaux fondée par le créateur de Star Wars, George Lucas. Les mouvements des septuagénaires ont été captés en studio pour les reproduire sur scène.

Critique et public conquis

Contrairement à de précédentes expériences de spectacles "ressuscitant" des artistes décédés par le biais des hologrammes, jugées peu convaincantes, voire effrayantes, Abba Voyage a ravi les critiques. Cette fois, il n'y avait "rien de macabre", a écrit The Times (article en anglais). Le Guardian a estimé de son côté que les effets numériques étaient à tomber à la renverse et que "l'effet est véritablement époustouflant". Au point que le journaliste pense que ce spectacle sera forcément copié à l'avenir pour d'autres stars - au hasard, Queen. Quant aux fans, ils ont eu l'impression d'avoir assisté à un spectacle en direct.

Les membres d'ABBA, aujourd'hui septuagénaires, sont heureux de ce succès. Les spectacles numériques vont se poursuivre à Londres tous les jours jusqu'à début octobre.

"À partir des années 90, il va y avoir la comédie musicale Mamma Mia, puis deux films. Tout ça va alimenter un phénomène qui ne s'éteint pas", explique Jean-Marie Potiez, biographe d'ABBA. Des années plus tard, Madonna, Carla Bruni… tout le monde chante les tubes iconiques du groupe.