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La pop jazzy de Youn Sun Nah envoûte le théâtre antique de Vienne

Entre jazz et psyché pop, Youn Sun Nah a littéralement envoûté le théâtre antique de Jazz à Vienne dimanche soir. Fidèle à son style, elle a proposé un subtil cocktail de groove entraînant et de vocalises hallucinantes. Un mélange des genres qui a conquis le public.
Article rédigé par Jean-François Convert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Youn Sun Nah (Arthur Viguier)
Vêtue d'une longue robe rouge, la chanteuse coréenne débute le concert en parlant en français de sa douce voix fluette et timide : "Bonsoir Vienne. Je suis très heureuse d'être ici ce soir, et j'espère que vous allez passer un bon moment". le public est conquis d'avance avec cette artiste, devenue une des chouchous du festival depuis plusieurs années.
Après une introduction intimiste avec "Traveller", le concert démarre vraiment avec la reprise de "Teach the gifted children" de Lou Reed, dans une ambiance soul rock avec solos de guitare et piano électrique Rhodes :

S'ensuit une autre reprise : "The Dawntreader" de Joni Mitchell, qui mélange jazz et pop, typique de son répertoire.

Entre chaque chanson, elle sussure de très mignons "merci beaucoup ", telle une petite poupée de porcelaine. Son timide "je voudrais vous présenter les musiciens " suscite la tendresse du public. Elle se trompe d'ailleurs en présentant le batteur, l'annonçant d'abord "à la contrebasse" puis se reprennant immédiatement, avec toute la sympathie du public.
Le contraste est saisissant entre ses interventions timides et ses envolées lyriques et puissantes.

Une reprise de "Drifting" de Jimi Hendrix offre un duo final guitare/voix époustouflant : les vocalises de la chanteuse surpassent la guitare. Youn Sun Nah met KO la guitare en surfant sur les aigus avec une aisance déconcertante.

Et puis de nouveau un merci de petite fille qui nous fait fondre littéralement. Il en va de même pour le public, qui sur certains morceaux n'hésite pas à danser.
  (Arthur Viguier)

Un des grands moments du concert arrive lorsque Youn Sun Nah se met à chanter le traditionnel "Black is the color of my true love's hair", d'abord seule, accompagnée uniquement de son piano à pouce. Puis vient la contrebasse utilisant l'archet et des effets, et enfin des percussions singulières, le tout créant ainsi une atmosphère hypnotique et envoûtante.

Un atmosphère envoûtante
 (Arthur Viguier)
A peine remis de nos émotions, nous nous laissons alors transporter par le pianiste prodige virtuose qui évoque aussi bien la Corée natale de la chanteuse que les "Les jeux d'eau à la villa d'este" de Franz Liszt. Mais ce n'était que l'introduction du morceau, et la chanteuse laisse éclater sa voix impressionnante avec des sauts de 3 octaves.
Preuve de son éclectisme, elle entamme ce qu'elle annonce comme le dernier morceau : la reprise de "Jockey full of Nourbon" de Tom Waits en se pinçant le nez pour obtenir une voix nasillarde à la Amy Winehouse. 
  (Arthur Viguier)
C'est ce mélange de mélopées aux vapeurs orientales et éthéres avec des accompagnements pop-rock ou psyché rock qui résume le style indéfinissable de Youn Sun Nah, chanteuse impressionante et touchante à la fois.
Un artiste touchante
 (Arthur Viguier)

 


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