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Breakbot de retour avec "Still Waters", un album de pop-funky ensoleillée

Depuis l'inusable "Baby I'm Yours", le titre de pop funky pétillant et addictif qui l'a fait connaître en 2010, Breakbot a fait du chemin. Devenu une valeur sûre du label Ed Banger, le dandy chevelu sort son second album, "Still Waters". Une bande-son voluptueuse et festive pour ensoleiller l'hiver, composée avec le chanteur Irfane, qu'ils emmènent en tournée ces jours-ci. Nous leur avons parlé.
Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Breakbot se jette à l'eau : Irfane (à gauche) et Thibaut (assis).
 (Ludovic Zuili)

Irfane, capitaine en second à bord du funky Breakbot

Il a troqué les shorts et les chaussettes hautes de son avatar d'origine pour des costumes aux teintes pastel mais la coupe de cheveux, la barbe et l'esprit rétro-futuriste restent les mêmes. Avec "Still Waters", Thibaut Berland continue de creuser le sillon d'une pop disco-funky aussi ingénue et festive qu'un vieux Michael Jackson.

Mais à y regarder de plus près, il y a des différences. La première c'est que Thibaut n'est plus seul à bord du funky Breakbot. Le chanteur Irfane, déjà présent sur plusieurs titres du précédent album, l'a rejoint à temps plein durant la composition de ce disque démarrée sur la route, durant la dernière tournée il y a deux ans.

"Le précédent était un album solo et celui là est davantage un projet de collaboration avec Irfane", explique le musicien. "Sur le premier, Irfane écrivait déjà ses paroles et les mélodies de son chant mais cette fois il a participé aussi à l'instrumentation et à la production", précise-t-il.


On s'est bien amusés et j'espère que ça se reflète sur le disque

Dans ce binôme idéal, les rôles sont déjà bien distribués : à Irfane, interlocuteur concentré et posé, celui du rassurant beau gosse et gendre idéal. A Thibaut, grand duduche au look singulier, celui du taiseux pince-sans-rire jamais à court d'auto-dérision vacharde. "Il y a beaucoup d'interrogations philosophiques sur cet album", coupe-t-il si l'on veut creuser les paroles. Ou bien "On est ultra big aux States", à la question de savoir s'ils ont des propositions outre-Atlantique.

"Ce qui est cool c'est que nous avons une vision commune des choses, et puis c'est bien plus rigolo de bosser à deux", remarque-t-il plus sérieusement. "On s'est bien amusés et j'espère que ça se reflète sur le disque." De fait, l'harmonie du duo transpire sur cet album exquis, cette "feel good" music qui fond délicieusement entre les oreilles et fait gentiment onduler les arrière-trains.

Le son a gagné en profondeur et sent bon le sable chaud

Seconde nouveauté : le son. Il a gagné en rondeur et en profondeur. Cette avancée, on la doit au frère de Thibaut, directeur musical de live télévisés et de tournées, qui leur a ouvert tout grand son studio personnel et a donné un gros coup de main en terme de production et de mixage.

"David est ultra talentueux, il m'aide sur tout ce que je ne sais pas faire", explique Thibaut, admiratif. Le frangin a poussé en particulier à remplacer les plug-ins par de vrais instruments, ce qui "donne le petit supplément d'âme par rapport à la froideur de l'ordinateur", souligne Irfane.

Bien que l'euphorie soit désormais tempérée ici et là d'une douce mélancolie, les chansons restent prodigieusement ensoleillées, du genre à faire claquer spontanément des doigts par moins cinq sous la grêle.

Dans ce disque gorgé de sonorités funk et disco à l'ancienne, l'influence de Michael Jackson plane tout du long. Mais on perçoit aussi des échos de Prince - "My Toy" convoque le climat torride de l'album "Dirty Mind" – et même de rock californien - "The sweetest romance" a de faux airs de Steely Dan. Quant au tempo ralenti de "2Good4Me", il constitue un gros clin d'oeil très réussi au R&B actuel.

Les paroles elles-mêmes cultivent une délicieuse forme d'innocence romantique - "The sweetest romance", "My Toy" et "Wet Dreams", résument bien le programme – qui nous ramène direct à nos quinze ans, à ces cœurs purs démangés par le futur.

Une formation Live qui fait une place aux filles 

Pour la première fois, Breakbot fait également monter à bord des voix féminines. Celles d'une dj rencontrée à Hong Kong, Yasmin (sur "My Toy", Too soon" et en duo sur"Arrested") et celle de la fiancée d'Irfane, Sarah (sur "Turning Around" et en duo sur "Back for More"). "Ca fait deux registres complètement différents", s'enthousiasme Irfane, "Il y a une voix plus soul et une voix plus fragile".

L'ultime différence avec le Breakbot d'hier, c'est sur scène qu'on peut désormais la toucher du doigt. Les premiers temps, Thibaut se produisait en tant que dj et apparaissait seul derrière ses platines. Sur la dernière tournée, Irfane faisait une apparition sur trois ou quatre morceaux au micro.

Puis, sur la fin de la tournée, un guitariste et une basse les avaient rejoints. Cette fois, l'album étant plus organique, la tournée a été pensée sur une base live forte et un batteur a été recruté. "Du coup c'est une vraie formation de groupe, un vrai backing-band avec Thibaut aux claviers. Nous sommes six sur scène en comptant Yasmin qui a finalement accepté de nous accompagner sur cette tournée", détaille Irfane. Interdit de louper cette caravane du bonheur : elle passe bientôt près de chez vous.


Breakbot est en tournée : le 20 février à Ramonville, le 27 février à Audincourt, le 2 mars à Paris (La Cigale), le 4 mars à Rouen, le 5 mars à Nantes, le 11 mars à Reims, le 12 mars à Montpellier, le 17 mars à Grenoble, le 18 mars à Strasbourg, le 19 mars à Lille, le 25 mars à Saint-Etienne, le 26 mars à Cenon, le 2 avril à Caen, le 3 avril à Clermont-Ferrand et le 4 juin au festival This is not a love Song à Nîmes.

L'album de Breakbot "Still Waters" (Ed Banger/Because Music) est sorti le 5 février 2016

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