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Léonardo Garcia Alarcon ressuscite "La Finta Pazza" l'opéra oublié de Sacrati

En ce début d'année, l'Opéra de Dijon propose une création "La Finta Pazza" de Sacrati. L'opéra du compositeur italien du 17e siècle était tombé dans l'oubli. Le chef Leonardo Garcia Alarcon a retrouvé et complété la partition. C'est donc la première fois que "La Finta Pazza" est jouée depuis Louis XIV. La mise en scène est signée Jean-Yves Ruf.
Article rédigé par Jean-Michel Ogier
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
La Finta Pazza créée à Dijon
 (France 3 / Culturebox)

Louis XIV avait 7 ans quand "La Finta Pazza" a été jouée devant lui à l'initiative de Mazarin. On ne sait si le futur Roi Soleil a eu conscience que l'opéra de Francesco Sacrati était le premier opéra jamais présenté en France ce 14 décembre 1645. Cette oeuvre créée 4 ans auparavant à Venise avait connu un immense succès, mais pendant trois siècles elle allait tomber dans l'oubli puisque seul en subsistait apparemment le livret de Giulio Strozzi.

En 1983, la découverte inespérée de la partition remettait l'oeuvre dans la lumière. Mais elle était incomplète. Pour pouvoir monter "La Finta Pazza", le chef d'orchestre Leonardo Garcia Alarcon a du complèter la partition de Sacrati.

Si on compare "La Finta pazza" avec le "Don Giovanni" de Mozart, tout est écrit dans Mozart. Ici on doit tout recréer. C'est ce qui nous excite, c'est une nouvelle création. Toutes les émotions du 17e siècle ressuscitent avec cette musique, mais il y a aussi nos émotions actuelles."

Leonardo Garcia Alarcon
Chef d’orchestre

Reportage France 3 Bourgogne : S. Bouillot  / Y. Etienne / D. Cornot

La création de "La Finta Pazza" à Dijon est donc un événement. Les interprètes comme Marcel Beekman, qui tient le rôle de Nodrice, ne connaissaient pas l'oeuvre de Sacrati et l'ont découverte à cette occasion : 

La pièce n'existait pas dans la mémoire des spectateurs, ni des chanteurs. Alors on a pris un risque en disant oui. Je vais y participer sans savoir.

Une page blanche

Le metteur en scène Jean-Yves Ruf est lui aussi parti d'une page blanche. Il a fait le choix d'une vision à la fois poétique et moderne :

"C'est du théâtre dans le sens où la musique va au rythme du livret. Il n'y a pas de grand aria qui dure 10 minutes sur 6 vers comme dans Haëndel. Là c'est bien avant. C'est de l'opéra populaire vénitien et ça avance très vite.


"La Finta Pazza" sera donnée à l'Opéra Royal du Château  de Versailles les 16 et 17 mars prochains.

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