L'opéra de Limoges revisite la Grande Messe en ut mineur de Mozart avec une mise en scène contemporaine qui rend hommage à la terre
C'est une œuvre majeure du répertoire de la musique sacrée, la Grande Messe en ut mineur de Mozart a inspiré le plasticien Olivier de Sagazan et le metteur en scène Roland Auzet. Leur version intitulée Nous sommes de la terre, sera jouée pour la première fois sur la scène de l'opéra de Limoges les 4 et 5 avril 2024.
Un spectacle étonnant, entre musique et arts plastiques qui mêle la vidéo, l'argile et les voix et porte un message écologique. Bien qu’inachevée, la portée spirituelle et musicale de cette messe de Mozart reste colossale. "Elle a été composée et arrangée au fil des années, donc finalement on ne fait que suivre le cours de l'histoire, on se met en vis-à-vis avec une visibilité absolue avec cette musique et ce génie et on le fait pivoter pour le mettre face à l'histoire", détaille le metteur en scène Roland Auzet.
"Elle a été composée et arrangée au fil des années, donc finalement on ne fait que suivre le cours de l'histoire, on se met en vis-à-vis avec une visibilité absolue avec cette musique et ce génie et on le fait pivoter pour le mettre face à l'histoire", détaille le metteur en scène Roland Auzet.
Sur le plateau, de l'opéra de Limoges, les artistes s’enduisent d’argile, tout en chantant la partition de Mozart, un pari original pour ces artistes plus habitués à des maquillages et costumes classiques. Ils n’ont pas hésité à sortir des conventions pour questionner le spectateur. "C'est une performance inédite qui demande une adaptabilité hors-norme pour pouvoir chanter avec toutes ces choses sur le visage, en plus l'argile ralentit un peu le rythme cardiaque", raconte la choriste Marine Boustie.
Opéra écologique
Créer un art total, c’est l’ambition du plasticien et performeur Olivier de Sagazan, Nous sommes de la terre propose de réconcilier la musique et la matière, l’âme et le corps. Une fois encore, il joue et malaxe l’argile, l'un de ses matériaux privilégiés. Il apporte aussi un message éminemment engagé et militant pour la planète.
"Le personnage christique dit en soulevant de la terre : ceci est mon corps. Ça n'est pas une phrase sortie de nulle part. Dans l'ambiance actuelle où notre planète est en perdition du fait d'une vision capitalistique où l'on pense que la terre peut être exploitée et violée à loisir, là on dit : Attention, ceci est mon corps", confie-t-il.
"Nous sommes de la terre" à l’opéra de Limoges, jeudi 4 et vendredi 5 avril 2024.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.