"L'Ange de feu" de Prokoviev à l'Opéra de Lyon, voyage aux confins de la folie
Adapté du roman de Valeri Brioussov, chef de file de l’Ecole symboliste russe, "L’Ange de Feu" est le quatrième des huit ouvrages lyriques de Serge Prokofiev. Le compositeur russe commença son écriture (en français) en 1922 et l’acheva sept ans plus tard, en 1927. Mais ce n'est qu'en 1954, soit un an après la mort de Prokofiev, qu'il fut créé en version de concert, à Paris, puis encore un an plus tard, à Venise en version scénique. Et il fallut attendre 1981 pour que l'opéra soit monté en russe ! C'est d'ailleurs cette version qui a été choisi à L'Opéra de Lyon.
Une intrigue marquée par la folie
La période d'écriture - les années 20 - est importante : elle correspond à la naissance de la psychanalyse et aux premières études sur l’hystérie féminine. "L’Ange de feu" est clairement marqué par ces recherches autour des soubresauts de l’âme humaine, naviguant sans cesse entre réalité, fantasme et folie.L'histoire : durant son enfance, Renata voit apparaître un mystérieux ange de feu, Madiel, qui lui prédit martyre et sainteté. Il lui promet aussi de revenir sous une forme humaine quand elle aura 16 ans. Elle croit reconnaître cet ange dans le comte Heinrich et se lance à sa recherche avec l’aide du chevalier Ruprecht qui s’est épris d’elle. Magie, sorcellerie, tout sera bon pour retrouver cet ange de feu.
Reportage : O. Denoyelle / A. Jacques / C. Tremosa / O. Bodson "L’Ange de feu" est un opéra en 5 actes rarement joué car il s’avère très exigeant vocalement et délicat à mettre en scène en raison de la complexité de l’intrigue. Prokofiev avait installé son intrigue au XVIe siècle ; le metteur en scène australien Benedict Andrews la transpose en 2016. Dans les rôles titres, il a choisi la soprano d’origine lituanienne Ausrine Stundyte (Renata) et le baryton français Laurent Naouri (le chevalier Ruprecht). La direction musicale a été confiée à Kazushi Ono.
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