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"La Petite Boutique des horreurs" à l’Opéra Comique : une comédie musicale avec une plante carnivore qui dépote !

Une partition musicale qui mélange tous les styles boostée par Maxime Pascal, des paroles complétement déjantées, une mise en scène à la sauce Lesort-Hecq, cette "Petite Boutique des horreurs" est un bijou d’humour noir.
Article rédigé par Sophie Jouve
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Judith Fa (Audrey), Marc Mauillon (Seymour) dans "La Petite boutique des horreurs" (DR)

Attention, elle est partout la plante carnivore et sanguinaire à l’Opéra Comique ! Dès l’entrée, elle s’enroule sur les colonnes de ce bâtiment du XIXe siècle, coiffe les têtes du personnel d’accueil…Inspiré par le film de Roger Corman de 1960, La Petite Boutique des horreurs devient une comédie musicale en 1982 mise en musique par Alan Menken, le grand compositeur des films Disney. L’adaptation française d’Alain Marcel proposée à l’Opéra Comique par Maxime Pascal et son orchestre Le Balcon amusera beaucoup les grands et les petits à partir de 10 ans, quand on est capable de "rire d’horreur" ! 

Mais commençons par le début, c’est l’histoire d’un fleuriste, Mushnik (Lionel Peintre), dont les affaires ne sont pas très florissantes. Alors qu’il s’apprête à renvoyer Seymour (Marc Mauillon plus connu des amateurs de musique baroque, ici aussi bon chanteur que comédien), un jeune homme maladroit et un peu simplet, celui-ci présente une mystérieuse plante qu’il a baptisé Audrey II par amour pour sa jolie collègue (Judith Fa impeccable potiche), qui elle en pince pour un dentiste psychopathe (Damien Bigourdan qui endosse avec talent une multitude de personnages). La plante devient alors l’attraction de la boutique mais bientôt Seymour découvre qu’elle parle et qu’elle réclame, pour se développer, une dose quotidienne de sang humain…

 

"Psychédélique" 

Valérie Lesort et Christian Hecq affirment vouloir nous "embarquer dans une histoire psychédélique", et c’est peu dire. Dans un décor très années 60, l’inoffensive plante verte va se transformer en monstre une création de Carole Allemand), entraînant son créateur dans une spirale de crimes. Illusion, burlesque, comique et horreur cohabitent dans ce drôle de cauchemar qui évoque le mythe de Frankenstein et dessine en filigrane une satire très noire de la société américaine.

Mais le spectacle est bien sûr et surtout musical. Au big band d’origine, le chef Maxime Pascal ajoute une dimension symphonique. La grande réussite est surtout de donner un univers sonore différent à chaque personnage : la plante est jazzy (Daniel Njo Lobé est la voix de la plante) et le chœur des femmes alterne doo-wop, soul et gospel… 

Lionel Peintre (Mr Mushnik), Daniel Njo Lobé (le client) dans "La Petite boutique des horreurs" (DR)



Les paroles des chansons sont drôles et déjantées (adaptation française d'Alain Marcel), les chorégraphies parfaitement réglées (Rémi Boissy), les costumes très cartoonesques (Vanessa Sannino). Parmi les saynètes qui s’enchaînent, on a particulièrement savouré celle du téléphone qui ne cesse de sonner lorsque les affaires reprennent, ou bien celle où Audrey rêve d’un petit pavillon de banlieue, avec une batterie d'électroménagers... vivants.

Judith Fa (Audrey), Joël-Élisée Konan (danseur) dans "La Petite boutique des horreurs" (DR)

Bref, cet ovni qui se termine sur un cri d’alarme pas du tout dans l’air du temps -"par pitié soyez forts, laissez crever vos plantes"- fait partie de ces découvertes qu’on recommande chaudement pour passer de bonnes fêtes… sanglantes.

Lionel Peintre (Mr Mushnik) dans "La Petite boutique des horreurs" (DR)

"La Petite Boutique des horreurs" de Howard Ashman et Alan Menken
Direction musicale Maxime Pascal avec l'orchestre Le Balcon
Mise en scène : Valérie Lesort et Christian Hecq
Opéra Comique 
1 Place Boieldieu, Paris IIe
01 70 23 01 31 

10, 11, 13, 14, 16, 18, 20, 21, 24, 25 décembre
2h15, entracte compris 

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