Musique : St. Vincent, arme d'inspiration massive

Annie Clark ne ressemble à personne, c'est une certitude. St. Vincent, son identité artistique depuis plus de dix ans, est aussi mystérieuse que fascinante.

Originaire du Texas, l'artiste de 35 ans s'est construite à New York, avant de s'installer récemment à Los Angeles. Elle était sur la scène du Trianon, à Paris mardi soir, magnétique, cuissardes en vinyle rose fuschia, toujours une guitare en bandoulière. Fière, électrique, seule face au public pendant une heure et demie : plus qu'un concert, une performance.

Vous pouvez me mettre n’importe où, j’essaierai toujours de fabriquer des choses

Annie Clark, alias St. Vincent

Elle ne ressemble à personne, vraiment. Au point de jouer en concert, dans l'ordre, l'intégralité d'un album sorti il y a à peine deux semaines...

Sa musique ressemble à ce qu'elle veut en faire, jamais pareille, jamais au même endroit. Elle était plutôt rock à ses débuts, aujourd'hui St. Vincent habille ses idées d'un manteau sonore. Sur Masseduction, ce cinquième et nouvel album, elle parle d'oppression des peuples, de séduction, de sexe, de drogues, tout ça dans le désordre. C'est parfois cryptique mais c'est assumé : "C’est la musique le plus important… Je n’aime pas expliquer mes chansons, parce que je trouve que ça les abîme vis-à-vis de ceux qui les écoutent".

La majeure partie de mes chansons est mystérieuse et intuitive même pour moi

St. Vincent

Il existe aujourd'hui une forme de culte autour de St. Vincent, avec des cohortes de fans et des paparazzis qui la suivent, d'accord surtout pour ses amours passées avec les stars Cara Delevingne et Kristen Stewart. Un statut d'icône que cette touche-à-tout - films, musique, mode - transformera certainement en art à un moment donné.

St. Vincent, Masseduction (Caroline). Album disponible.