"The Wrong Kind Of War" : le nouvel album d'Imany, d'amour et de colère
Que de chemin parcouru en cinq ans ! En 2011, la France découvrait Imany et sa voix grave qui la rend si particulière posée sur des sonorités entre soul, pop, folk et blues. Instantanément la magie allait opérer. Son premier album "The Shape Of A Broken Heart" allait se vendre à 400 000 exemplaires et l'entraîner dans une farandole de 400 concerts à travers le monde.
Et Culturebox était déjà là au début de cette formidable aventure. Imany, de passage à Lyon nous avait d'ailleurs offert une belle version acoustique de "You will never know" le titre phare de l'album.
En cinq ans, la jeune Imany est devenue maman, a couru le monde, fait des rencontres, connu des joies et des peines. Tout cela se retrouve dans ce second album.
Violences, environnement : un cri d'alarme
"The Wrong Kind Of War" est d'abord un très bel objet. Un CD au format vinyle entre 33 et 45 tours. Un objet dont la photo interpelle. Au premier plan une jeune fille les bras croisés le regard déterminé. Au second plan derrière des barbelés d'autres filles plus jeunes au visage grave. Imany est au milieu d'elles, grave aussi.Pour composer cet album, Imany a choisi de "planter sa plume dans l'histoire réelle, la sienne ou celle des autres". C'est pourquoi "The Wrong Kind Of War" s'ouvre sur un coup de colère et un cri d'alarme. "Save our soul" s'élève contre le flot de violences télévisuelles que nous subissons au quotidien faisant de nous des voyeurs dont il faudra bien sauver l'âme comme celle des acteurs de cette violence.
Coup de colère aussi contre le déni collectif face aux problèmes environnementaux dans "The Rising Tide". Faut-il alors baisser les bras ? Certainement pas, c'est le message de "There Were Tears" qui met en scène Nelson Mandela s'adressant aux nouvelles générations et les encourageant à ne jamais abondonner, à se battre et à ne pas se résigner comme il a su le faire.
Amour et rupture
Mais dans ce nouvel opus, il est aussi beaucoup question d'amour (la superbe ballade d'inspiration dylanienne "I Long For You") et de son corrolaire fréquent la rupture dans "No reason no rhyme" "Nothing to save", "The wrong kind of war", "You don't belong to me" et "I used to cry" qui referme une page de son histoire.Faisant sienne la maxime d'Edmond Rostang : "C'est dans l'obscurité qu'il est beau de croire en la lumière" et forte des combats qu'elle a menés pour arriver où elle est aujourd'hui, Imany a choisi de refermer ce superbe album sur le positif "The Silver Lining" que l'on entend déjà beaucoup.
Et puis, nous ne bouderons pas notre plaisir avec le CD Bonus de cet album.
Cet été, vous ne pouvez pas ne pas avoir entendu "Don't Be So Shy" chanson qu'Imany avait composée pour la BO de "Sous les jupes des filles". Les DJ russes Filatov & Karas en ont fait un remix qui a fait bouger les dance floors et a été vu plus de 160 millions de fois sur Youtube.
Voici un extrait d'une émission polonaise dans laquelle Imany a donné encore une autre version de "Don't Be So Shy"
La track list
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