La Brésilienne Tânia Maria présente son album "Canto" à Paris
Tânia Maria entretient une relation particulière avec la France. Elle y a lancé sa carrière en 1974, quand Eddie Barclay l'a invitée à enregistrer son disque "Via Brazil" après un spectacle dans un cabaret de la tour Montparnasse, à Paris. L'artiste, pianiste de formation, a ensuite passé plusieurs années aux Etats-Unis, entre 1981 et 1996, avant de revenir dans l'Hexagone où elle est mariée à un Français - qui est également son manager.
Son nouvel album, "Canto", a été réalisé en deux volets, dans deux contextes différents : une partie durant une résidence à São Paulo. "Le Brésil m'a donné l'opportunité de jouer pendant trois semaines dans un théâtre, avec certains musiciens que je ne connaissais pas", nous a confié Tânia Maria par téléphone ce vendredi. "En marge de cette résidence, nous avons passé une journée en studio d'enregistrement, et les chansons ont été enregistrées en un soir, c'est comme cela que j'aime les choses !" Une autre partie du disque avait été enregistrée auparavant en France, où Tania Maria s'est installée en 1996.
Rencontres musicales et dédicaces mystérieuses
L'album comporte toutefois des dédicaces plus ciblées et des témoignages de rencontres musicales, comme "Carlos Song", écrite avec le musicien brésilien Carlos Werneck, avec qui elle entretient une complicité artistique de dix ans. Il l'avait invitée sur un projet, elle lui a renvoyé l'ascenseur. Tânia Maria a par ailleurs réarrangé une partition du musicien japonais électro Shinichi Osawa, "Samba do gato" (samba du chat). Plus mystérieux, ce "Thanks Mr. G", dont elle ne veut pas nommer le dédicataire. "Il s'agit de quelqu'un de très cher. Comme je ne souhaite pas en dire plus, vous n'avez qu'à dire qu'il s'agit du point G d'une femme !"
Une reprise de Sidney Bechet
L'album comporte enfin deux reprises. D'abord une version samba, festive, de "Petite fleur", le fameux standard de Sidney Bechet, titrée "Florzinha" pour l'occasion. Ensuite la reprise d'une chanson de carnaval, "Zé Marmita". "C'est une chanson très ancienne, très intéressante. Un jour je regardais un match de football. Un orchestre jouait ce morceau en version instrumentale, ça m'a donné envie de le reprendre !"
Tânia Maria présentera des pièces de ce répertoire lundi 25 et mardi 26 mars à Paris, au Duc des Lombards, avant d'autres dates hexagonales en avril, à Mende et Le Vigan (son agenda ici). Fait-elle une distinction entre les publics de France et du Brésil ? "Je ne fais pas trop de différence. Au Brésil, les gens vont bien sûr recevoir les choses différemment puisqu'ils comprendront les paroles. En France, les gens vont me voir d'une façon plus technique, ils sont fascinés par mon côté jazzistique. Et j'en suis très contente !" Tânia Maria sur scène, c'est effectivement un sacré rendez-vous musical, de la virtuosité, du swing, entre rythmes brésiliens et improvisations jazz au piano, avec la complicité du très charismatique percussionniste Edmundo Carneiro, et enfin, un grand moment de partage, intimiste, avec le public.
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