: Vidéo "Il est dans les nuages, mais il est toujours avec nous" : Montmartre chante "La Bohème" en hommage à Charles Aznavour
Dans les ruelles pavées des hauteurs de Montmartre, là où Charles Aznavour avait passé sa jeunesse, résonne dans le coeur des touristes et des habitants l'air de La Bohème, la chanson la plus connue de son répertoire, écrite en 1965 avec Jacques Plante.
Des touristes du monde entier arpentent en ce début d'octobre les ruelles pavées de Montmartre. Dans la rue Saint-Rustique, où vivait Charles Aznavour au cœur du quartier, chacun y va de son accent pour improviser un bout de La Bohème.
Ici Vladimir, accordéoniste de rue et Biélorusse. Là, Amélie Gomez, 62 ans. "C’est la première chanson que nous apprenons en français, après la Marseillaise…", explique la touriste colombienne de 62 ans. Elle ne sait pas encore que son auteur est mort la veille. "Mort ?", interroge-t-elle, stupéfaite, quand on lui apprend la nouvelle. "Le monde perd un grand artiste", indique-t-elle, émue, en espagnol.
Un peu plus loin, Belkacem, chanteur de rue à Montmartre. Cela fait plus de quarante ans qu’il vient ici. "Il nous a quittés, mais il est toujours présent", sourit-il, même si de son point de vue, du Montmartre d’antan, il ne reste pas grand-chose de plus que dans les dernières strophes de la chanson la plus connue du répertoire d'Aznavour.
Au 22, rue des Saules, au cabaret du Lapin Agile, l’ombre du compositeur franco-arménien flotte encore sur le pavé. "Il s’asseyait là, explique Yves Mathieu, 90 ans, le propriétaire des lieux, en désignant une table. "On l’appelle la table des artistes. Il venait dans les années 1950, avant qu’il soit connu. Il n’aimait pas dire qu’il était poète, et pourtant moi je trouve que c’était un grand poète, justement."
Il lit une dédicace laissée par le chanteur : "Ici, là où ma vie a changé, je me sens heureux, enfant de Paris. J’ai été un moment, un jeune garçon de la Butte…" "Maintenant, conclut Yves Mathieu, il a pris son envol et il est dans les nuages. Mais il est toujours avec nous."
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