Moriarty, réunion de famille en ouverture des Nova Sessions
Le groupe Moriarty a présenté lundi soir, sur Radio Nova et Culturebox, des extraits de son album "Epitaph", attendu pour 2015. La première des cinq Nova Sessions de la collection Automne 2014 avait des airs de retrouvailles amicales et familiales avec trois invités : la violoncelliste brésilienne Dom La Nena, le musicien malien Moriba Koïta et Wayne Standley, le père de la chanteuse de Moriarty.
Presque 19h30. Désormais avancé d'une demi-heure par rapport aux précédentes Nova Sessions, le concert démarre dans un climat d'étuve, la moiteur de cette pluvieuse soirée parisienne de fin septembre ayant ostensiblement traversé la verrière de Radio Nova.
Aux sources de la folk
Au menu d'un récital très folk, 14 titres parmi lesquels des extraits du futur album, d'anciens titres de Moriarty, des chansons de Woody Guthrie, des morceaux traditionnels... Rosemary Standley, regard clair, visage concentré, robe rouge vintage à pois et serre-tête dans les cheveux, séduit d'emblée par sa voix claire et chaude, dont les aigus troublants évoquent parfois Debbie Harry, de Blondie.
Après les cinq premières chansons, jolie parenthèse en duo. Le temps de deux titres, Rosemary Standley accueille la violoncelliste et chanteuse brésilienne Dom La Nena, avec laquelle elle a enregistré un disque, "Birds on a Wire". Rosemary au chant, Dom au violoncelle, percussions aux chevilles pour cette dernière, les deux artistes interprètent "Sega Jacquot", une chanson réunionnaise, seul titre en français de la Nova Session, Rosemary Standley n'hésitant pas à jouer de l'archet sur le violoncelle de sa complice. Elles enchaînent avec "The Man who looks like me", belle chanson de Wayne Standley qui sonne comme un traditionnel américain, et que sa fille chante d'une voix douce, aux accents soudain juvéniles.
Plus tard, un autre invité rejoint le groupe : le musicien malien Moriba Koïta, joueur de n'goni, un instrument à cordes d'Afrique de l'Ouest. Pour la première fois, le groupe et le griot étrennent sur scène "Rambling Man", un titre du futur album, dont la partie de basse évoque celle de "Song for my Father" du regretté Horace Silver.
Dernier invité, et pas des moindres, de la soirée, Wayne Standley en personne, muni de sa guitare et de son harmonica. "Pour nous, c'est une rencontre très ancienne", sourit Arthur B. Gillette, à la guitare et aux claviers, "mais c'est une rencontre encore plus ancienne pour Rosemary", plaisante-t-il. "Ça devient très métaphysique !", commente en anglais le père de la chanteuse. Deux titres suivent, "John Hardy", chanson traditionnelle, et "Pretty Boy Floyd" de Woody Guthrie.
En guise de rappel, Moriarty interprète "Isabella", extrait de l'album "The Missing Room", un disque sorti en 2011, auquel le futur opus fait écho. Avec une thématique dominante hantée par la mort et l'au-delà, l'album "Epitaph" est toujours en cours d'écriture de l'aveu même des musiciens, tout comme certaines chansons présentées durant la Nova Session. D'où l'impression touchante d'avoir pu suivre en direct une partie du processus de création d'une œuvre très intimiste.
>Play-list de la Nova Session (29 septembre 2014)
Candyman
When I ride
Buffalo Skinners
Diamonds never die
Long live the Devil
Sega Jacquot
The Man who looks like me
Dying Crapshooter Blues
History of Violence
Rambling Man
John Hardy
Pretty Boy Floyd
Private Lilly
Isabella (en rappel)
> Prochaine Nova Session : Baxter Dury, mardi 30 septembre 2014 à 19h27
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