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Les cinq titres inoubliables d'Harry Belafonte, artiste engagé à la voix envoûtante

Premier dans l'histoire à vendre un album à plus d'un million d'exemplaires avec "Calypso" en 1956, Harry Belafonte a marqué l’industrie de la musique américaine avec ses chansons qui rendent hommage à ses origines jamaïcaines mais aussi grâce à sa voix douce et son timbre singulier.
Article rédigé par Yemcel Sadou, Marianne Leroux
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le chanteur américain Harry Belafonte à l'Olympia en 1979. (JAMES ANDANSON / SYGMA)

Né dans le berceau de la musique noire américaine à New York dans le quartier de Harlem en 1927, Harry Belafonte infuse toute sa musique de ses origines jamaïcaines. Harry suit sa mère lorsque celle-ci retourne vivre en Jamaïque de 1935 à 1940, il baigne dans le folklore antillais, véritable mélange culturel, où il puisera souvent l'inspiration exotique originale caractérisant sa carrière artistique.

Banana Boat 

Banana Boat (Day-O) est un mento folklorique populaire de la Jamaïque, enregistré par Edric Connor and The Carribeans en 1952 sous le titre Day Dah Light. Cette chanson raconte l'histoire de dockers chargeant de nuit des bananes sur un bateau. A l'aube, une fois leur travail terminé, ils demandent leurs salaires avant de rentrer chez eux.  Henry Belafonte reprend ce morceau pour son album Calypso de 1956.

Ce disque s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires et a été numéro un au Billboard Top Pop Albums. Il fait partie de ses succès internationaux les plus emblématiques de sa carrière. Banana Boat est utilisée en 1988 dans une des scènes les plus mémorables du film américain Beetlejuice de Tim Burton, lors d'un repas d'affaires où un envoûtement pousse les convives à chanter et danser autour de la table. Elle est aussi reprise dans la comédie musicale. 

Jump In The Line 

A l'origine, Jump in the Line est une chanson calypso des Caraïbes du musicien trinidadien Lord Kitchener , enregistrée en 1946. Mais son succès international est lié à la reprise d'Harry Belafonte, pour son album Jump Up Calypso, sorti en 1961. Comme Banana Boat, ce titre est utilisé dans le célèbre film Beetlejuice du réalisateur Tim Burton.

En 1998, la chanson a été reprise par le groupe de swing américain The Cherry Poppin' Daddies pour la bande originale du film comique BASEketball de David Zucker.

Island In The Sun 

Island In The Sun était l'une des deux chansons (l'autre titre étant Lead Man Holler) écrites par Harry Belafonte et Irving Burgie pour le film Island in the Sun sorti en 1957. Le morceau sert de générique d'ouverture. Le long-métrage Island In The Sun évoque la tension raciale et une romance interraciale. Harry Belafonte a interprété la chanson au The Ed Sullivan Show le 9 juin 1957 pour promouvoir le film. 

 En 2017, le chanteur américain a sorti l'album When Colors Come Together : The Legacy of Harry Belafonte pour son 90e anniversaire dans le but de favoriser l'harmonie raciale, qui comprenait une nouvelle version de Island in the Sun intitulée When Colors Come Together (Our Island in the Sun) interprétée par une chorale d'enfants multiethnique.   

Jamaica Farewell

Jamaica Farewell est une chanson folklorique au style jamaïcain traditionnel, le mento. Antérieur à la musique ska et reggae, le style mento les a grandement influencées. Le mento est souvent confondu avec le calypso démocratisé par Harry Belafonte. Bien que les deux partagent de nombreuses similitudes et s’imbriquent, elles restent des formes musicales distinctes. Comme dans le calypso, le mento utilise des paroles d'actualité avec une inclinaison humoristique, commentant la pauvreté et d'autres problèmes sociaux avec parfois, des insinuations sexuelles.

Les paroles de la chanson ont été écrites par Lord Burgess (Irving Burgie), un auteur-compositeur à moitié barbadien né aux États-Unis. La chanson est apparue sur l'album Calypso de Harry Belafonte en 1956 et a atteint le numéro 14 du classement Billboard Pop.

Matilda

Matilda est une pure chanson calypso. Ecrite par Harry Belafonte, elle raconte l’histoire d’un homme qui s’est fait séduire et dépouillé par Matilda qui n’en voulait finalement que pour son argent. La chanson remonte aux années 1930, lorsque le pionnier du calypso King Radio (le nom de scène de Norman Span) a enregistré la chanson.

Le premier enregistrement de la chanson par Harry Belafonte date du 27 avril 1953 et sort en single. Belafonte réenregistre Matilda pour son deuxième album chez RCA Victor, Belafonte, sorti en 1955. Entêtante grâce à cette phrase "Hé! Ma-til-da ; Ma-til-da ; Ma-til-da, elle me prend de l'argent et dirige le Venezuela", la chanson de Belafonte invite à la danse et incarne une époque. Reprise de multiples fois, Matilda a inspiré de nombreux artistes qui se sont approprié le tube. 

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