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Le public siffle une Carmen blonde à l'Opéra national de Paris

La première de Carmen à l'Opéra national de Paris n'a pas été un succès mardi soir. Le plus célèbre opéra de Bizet a été très fraîchement accueilli par le public. Au centre des critiques : une mise en scène décalée et une Carmen...blonde !
Article rédigé par Rémi Ink
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Copie d'écran du site de l'Opéra National de Paris)

Un accueil glacial. L'Opéra
National de Paris
a tremblé mardi soir des huées du premier rang, à peine couvertes par de
rares applaudissements. L'œuvre n'a pas convaincu.

Pourtant, l'opéra français le
plus joué au monde (avec Faust) était très attendu : aucune représentation depuis dix ans à Bastille et le rôle titre tenu par une Carmen de
rêve, la brûlante et charnelle Anna Caterina Antonacci. Mais le public a
montré son mécontentement dès la première. Quelles sont les raisons de
la colère ?

Une mise en scène
moderne

Le metteur en scène Yves
Beaumesne avait décidé de transposer l'opéra à l'époque de la
"movida " espagnole, cette explosion de liberté qui a suivi le
franquisme en Espagne dans la fin des années 70.

"Il faut éviter
d'être coincé entre le respect béat et la subversion bébête. Il faut évacuer la
couleur pittoresque (...) sans que la composante méditerranéenne soit sacrifiée."
(Yves Beaumesne)

Mais le pari difficile n'a
pas fait l'unanimité. L'homme de théâtre a offert une movida pas assez méditerranéenne pour les critiques. Même
la grande scène de fête des bohémiens et contrebandiers n'a pas tenu ses
promesses. Les critiques ont plu quasi en direct, sur Twitter notamment.

L'homme d'affaire et
mécène français Pierre Bergé n'y va pas de main morte. 

Une Carmen blonde

Paradoxalement, le
personnage de Carmen a choqué, là même où Yves Beaumesne a semblé s'engager à
fond dans la modernité. Sa Carmen est...blonde !

Pour les spectateurs, la
belle cigarière de Bizet ne peut avoir des cheveux blond platine, entre Marylin
Monroe et Marlène Dietrich.

Des critiques qui font bondir le pianiste français Alexandre Tharaud. 

Critiques vocales

Enfin, les critiques se
sont portées sur le cœur de l'opéra, la performance vocale. Les chanteurs ont
semblé perdus dans un vaste décor. Nikolai Schukoff a offert un Don José peu
consistant, face à une Anna Caterina Antonacci vaillante mais dont la voix se
projetait mal dans l'immensité du lieu.

Une chose a en revanche remporté tous les suffrages : la direction
musicale de Philippe Jordan, troisième star du casting, a été jugée brillante. Il reste encore neuf représentations de "Carmen" à l'Opéra national de Paris. 

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