Le marathon des festivals de l'été
N'attendez pas ici une reproduction exhaustive de tous les festivals de l'été, en France et en Europe. La tâche serait immense, et la liste presque sans fin. Ces dernières semaines, d'ailleurs, les suppléments "festivals" ont fleuri dans les kiosques auprès de nombreux quotidiens ou magazines.
Depuis plusieurs années maintenant, ces événements s'enchaînent et se montent en parallèle, dans une supposée bonne ambiance confraternelle. Mais ce serait oublier la concurrence féroce qui règne, obligeant la plupart des organisateurs à démarcher les artistes parfois avant même la fin d'une édition en cours, pour l'année suivante. C'est ainsi que chaque été, des groupes en "promo" ou en tournée peuvent très bien aligner près d'une dizaine de festivals différents.
Aujourd'hui démarrent trois rendez-vous traditionnels et "installés", en compagnie d'un petit jeune prêt à damer le pion à ses aînés.
_ Honneur aux Solidays, qui fêtent leurs dix ans cette année. Sis à l'hippodrome de Longchamp, à Paris, ce festival qui dure trois jours est voué à la lutte contre le sida. Les organisateurs attendent 150.000 personnes pour cette édition, qui viendront applaudir entre autres NTM, Raphaël, Thomas Dutronc ou Abd Al Malik.
Les Eurockéennes de Belfort se branchent comme d'habitude sur une veine pop-rock à forte inspiration anglo-saxonne. Près de 100.000 spectateurs viendront en Franche-Comté voir Moby, MGMT, Ben Harper, Massive Attack ou Camille.
Les Terre Neuvas de Bobital (Bretagne) mettent en avant une programmation très "british" avec The Pogues, The Verve, Boy George ou les Sex Pistols.
Arras, la sensation
Quant au Main Square Festival d'Arras, s'il n'est pas vraiment un nouveau venu (il s'agit de la quatrième édition), le millésime 2008 a fait couler de l'encre. Une affiche chic et rare (Mika, Radiohead, Chemical Brothers...) permise semble-t-il par des liens avec la multinationale d'événementiel Live Nation. Une démarche qui suscite interrogations, inquiétudes, critiques et jalousies tout à la fois parmi certains autres festivals. Des producteurs redoutent à terme une concentration des rendez-vous, et l'explosion conjointe du cachet des artistes et du prix des billets.
En plus de ces "grosses cylindrées", n'oublions pas les centaines de festivals de toutes sortes disséminés sur tout le territoire pendant l'été. Et les respectables légendes, comme le Festival d'Avignon dont la 62e édition débuta aujourd'hui, et fera comme tous les ans pendant trois semaines de la cité provençale des papes la capitale européenne
du spectacle vivant contemporain.
Matteu Maestracci
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.