La musique électronique perd son précurseur, Karlheinz Stockhausen
Il avait 79 ans. Karlheinz Stockhausen est mort mercredi à Kürten, à l'ouest de l'Allemagne. C'est là qu'il sera inhumé, jeudi prochain, dans cette petite commune de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Il laisse derrière lui une œuvre imposante : 362 compositions.
Elève d'Olivier Messian, ami de Pierre Boulez -- les références sont nombreuses -- il commence à écrire dans les années 1950.
Mais une œuvre le rend célèbre dans le monde entier : les géniales Klavierstücke, composées entre 1954 et 1960. C'est une série de pièces pour piano qui suit le principe de la musique aléatoire. Sur une feuille sont placées 19 cellules musicales de façon irrégulière ; l'interprète en choisi une au hasard, par laquelle il commence, et ainsi de suite, selon des indications précises de tempo, de nuance et d'attaque. De cette façon la pièce sera jouée d'une infinité de manières et tous les sons seront exploités.
C'est à cette époque qu'il compose d'autres oeuvres centrales de son art, Gruppen, Gesang der Junglinge, Mixture ou encore Mikrophonie.
L'artiste s'intéresse aussi au phénomène de la transe dans les musiques orientales.
_ En 1966, il compose "Hymnen", qui s'inspire d'hymnes nationaux du monde entier.
Musique aléatoire donc, et surtout musique électronique dès... 1953 !
_ D'ailleurs, pour les uns, il était l'archétype des défenseurs d'un art élitiste, tandis que les autres voient en lui un pionnier qui a influencé les artistes pop et rock, comme John Lennon, Franck Zappa ou David Bowie, et a inspiré l'essor de la musique techno.
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