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Justin Timberlake : 5 clés avant d'écouter "20/20 Experience"
Six ans après le torride "Future Sex/Love Sound", Justin Timberlake est de retour. Faire l'acteur n'a ni émoussé son désir d'en découdre en musique ni son savoir-faire de crooner lover : "20/20 Experience", album de pop sensuelle, en est la preuve. En voici les points saillants et les à-côtés.
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Temps de lecture : 8min
1. LA MUSIQUE
On ne change pas une équipe qui gagne, même après six ans d’absence. Timbaland, déjà en charge de la production de l’album précédent de Justin Timberlake, l’excellent « Future Sex/love Sounds », est une fois encore aux manettes. Et il fait à nouveau merveille en explorant différents recoins du R&B et de la soul, avec une prédilection pour la charnière sixties-seventies. On pense ainsi à Curtis Mayfield, à Marvin Gaye et aux Delfonics. On entend aussi des échos de Stevie Wonder sur certaines sonorités de claviers et même du guitariste légendaire de Funkadelic Eddie Hazel sur «Spaceship Coupe».
Sur ce disque de pop funky, le côté exotique affleure également – la tonalité Bollywood initiée par Timbaland chez Missy Elliott s’entend sur « Don’t Hold the Wall » et les rythmes afro-latinos pimentent « Let the Groove Get in », un titre fiévreux que n’aurait pas renié Michael Jackson. Les trouvailles de production abondent et les arrangements sont souvent splendides, mais il y a cependant un bémol : la longueur des morceaux, qui font rarement moins de 7 minutes et délaient le propos. Certes, les chansons ne tournent pas en rond et comportent différentes phases mais on perd parfois le fil, quand la voix de Justin ne s’y noie pas gentiment. Toutefois, la longueur immodérée des titres montre que les radios et les pistes de danse (qui aiment le court et l’efficacité) n’ont pas été odieusement ciblées. Prouvant du même coup la sincérité de ce disque fureteur qui ne se réduit pas à une collection de tubes ni de clichés. 2. LA VOIX ET LES PAROLES
A 32 ans, l’ancien mignon du Boys Band N’Sync reste l’une des plus belles voix du R&B. Une voix juvénile qui sait virevolter sans effort dans les aigus et tricoter des rimes souples comme un authentique rappeur. Une voix qui rappelle celle de Michael Jackson et de Prince et fait de Justin Timberlake l’un des crooners pop les plus convaincants de ce début de 21e siècle.
Côté paroles, l’ex de Britney Spears et de Cameron Diaz, marié en octobre 2012 à l’actrice Jessica Biel après des années de vie commune, se concentre cette fois un peu moins sur le sexe et davantage sur les sentiments, la drague et l’amour. Le romantisme envoûtant de « Blue Ocean », qui clôt l’album avec délicatesse, ou de « Mirrors », une belle chanson d’amour hélas plus conventionnelle musicalement, le dispute aux appels à la danse baratineurs de « Don’t Hold the Wall » et « Let the Groove Get In » et aux métaphores plus ou moins inspirées. Ainsi celle de « Pusher Love Girl », qui compare sa partenaire à un dealer d’amour auquel le chanteur est aussi accro qu’à une drogue, passe plutôt bien (And now I’m just a junkie for your love/My heroine, my cocaine, my plum wine, my MDMA). En revanche celle de «Strawberry Bubblegum» où ce chewing-gum à la fraise apparaît soudain dans toute sa nudité, celle d’une métaphore du vagin de sa partenaire, touche au grotesque. On ne peut pas toujours avoir la classe… 3. LA CHOREGRAPHIE
Justin Timberlake est plus qu’un chanteur. Il l’a encore prouvé tout récemment aux Grammys Awards et dans les shows télévisés américains qu’il a écumé ces dernières semaines : le blondinet est un entairtainer hors pair capable de rivaliser avec les géants du genre que sont Jay-Z et Kanye West. Mieux : il peut aussi rivaliser avec Beyoncé. Car l’ancien N'Sync sait ce qu’est une chorégraphie sensuelle et efficace. Regardez-le dans ce live chez Jimmy Fallon la semaine dernière (ci-dessous, la chorégraphie démarre à 3 :20). Le gars sait danser. Faute de Michael, il nous reste Timberlake. 4. LA COLLABORATION AVEC JAY-Z
Sur l’irrésistible premier single « Suit & Tie », Jay-Z fait une apparition remarquée au micro. La collaboration ne s’arrête pas là. D’abord, une tournée commune des deux stars, baptisée « Legends of the summer stadium Tour », est programmée cet été en Amérique du Nord. Ensuite, Justin a déclaré tout récemment (sur BET) qu’il avait enregistré « beaucoup de choses avec Jay-Z » et espérait « trouver le moyen de leur faire voir la lumière du jour ». Peut-être sur le modèle de “Watch the Throne”, ce projet de Jay-Z et Kanye West sorti à l’été 2011 ?
Ce n’est encore qu’une supposition mais cette lune de miel entre Jay-Z et Timberlake fait tache dans l’amitié privilégiée qu'entretenaient jusqu'ici Jay-Z et Kanye West. Au point que ce dernier en a pris semble-t-il ombrage. D’abord, sur scène à Londres en février, Kanye West a déclaré “I got love for Hov, but I ain’t fucking with that “suit & tie" shit. Référence au single de Justin ? Quelques semaines plus tard, Justin Timberlake a semblé lui répondre de façon voilée au Saturday Night Live en changeant une de ses rimes de “Suit & Tie” (“Shit so sick, got a hit and picked up a habit” devenant “My hit’s so sick, got rappers acting dramatic”). La semaine passée, questionné à ce sujet chez Jimmy Fallon, Timberlake a joué l’oubli et l’innocence “J’ai changé une phrase ? C’est live », a-t-il souligné. "Vous savez, il faut rester calme. Restez calmes. Il se trouve que j’adore Kanye. Alors voilà. Nous aimons Kanye, n’est-ce pas ?”. Rengainez vos revolvers. 5. LA SUITE POUR NOVEMBRE ?
“20/20 Experience” n’était pas encore sorti que les rumeurs d’un autre album de Justin Timberlake pour 2013 commençaient à faire le tour de la toile. C’est Questlove, batteur et tête pensante des Roots, qui a allumé la mèche. Samedi, rapporte le Billboard, il a écrit sur un forum : “20/20 Vol 2 sort en nov (10 chansons maintenant…10 chansons ensuite = 20 vision).
De fait, « 20/20 Experience » sorti lundi contient 10 titres. Et on peut compter sur Questlove pour avoir des infos de première main : il a passé de longues heures en compagnie de Timberlake, qui était l’invité toute la semaine passée du show télé "Late Night with Jimmy Fallon" dont les Roots constituent l’orchestre attitré. Les vidéos ci-dessus en témoignent. Mais le pot pourri de reprises hip-hop que Justin Timberlake et Jimmy Fallon ont offert en final est un must : Sugar Hill, Run DMC, Busta Rhymes et Leaders of the New School, Slick Rick, Cypress Hill, Snoop Dogg et Dr Dre, Notorious Big, 50 Cent, Eminem : ils sont tous convoqués. Vous pouvez ajouter ça à son crédit : Justin Timberlake connaît ses classiques.
On ne change pas une équipe qui gagne, même après six ans d’absence. Timbaland, déjà en charge de la production de l’album précédent de Justin Timberlake, l’excellent « Future Sex/love Sounds », est une fois encore aux manettes. Et il fait à nouveau merveille en explorant différents recoins du R&B et de la soul, avec une prédilection pour la charnière sixties-seventies. On pense ainsi à Curtis Mayfield, à Marvin Gaye et aux Delfonics. On entend aussi des échos de Stevie Wonder sur certaines sonorités de claviers et même du guitariste légendaire de Funkadelic Eddie Hazel sur «Spaceship Coupe».
Sur ce disque de pop funky, le côté exotique affleure également – la tonalité Bollywood initiée par Timbaland chez Missy Elliott s’entend sur « Don’t Hold the Wall » et les rythmes afro-latinos pimentent « Let the Groove Get in », un titre fiévreux que n’aurait pas renié Michael Jackson. Les trouvailles de production abondent et les arrangements sont souvent splendides, mais il y a cependant un bémol : la longueur des morceaux, qui font rarement moins de 7 minutes et délaient le propos. Certes, les chansons ne tournent pas en rond et comportent différentes phases mais on perd parfois le fil, quand la voix de Justin ne s’y noie pas gentiment. Toutefois, la longueur immodérée des titres montre que les radios et les pistes de danse (qui aiment le court et l’efficacité) n’ont pas été odieusement ciblées. Prouvant du même coup la sincérité de ce disque fureteur qui ne se réduit pas à une collection de tubes ni de clichés. 2. LA VOIX ET LES PAROLES
A 32 ans, l’ancien mignon du Boys Band N’Sync reste l’une des plus belles voix du R&B. Une voix juvénile qui sait virevolter sans effort dans les aigus et tricoter des rimes souples comme un authentique rappeur. Une voix qui rappelle celle de Michael Jackson et de Prince et fait de Justin Timberlake l’un des crooners pop les plus convaincants de ce début de 21e siècle.
Côté paroles, l’ex de Britney Spears et de Cameron Diaz, marié en octobre 2012 à l’actrice Jessica Biel après des années de vie commune, se concentre cette fois un peu moins sur le sexe et davantage sur les sentiments, la drague et l’amour. Le romantisme envoûtant de « Blue Ocean », qui clôt l’album avec délicatesse, ou de « Mirrors », une belle chanson d’amour hélas plus conventionnelle musicalement, le dispute aux appels à la danse baratineurs de « Don’t Hold the Wall » et « Let the Groove Get In » et aux métaphores plus ou moins inspirées. Ainsi celle de « Pusher Love Girl », qui compare sa partenaire à un dealer d’amour auquel le chanteur est aussi accro qu’à une drogue, passe plutôt bien (And now I’m just a junkie for your love/My heroine, my cocaine, my plum wine, my MDMA). En revanche celle de «Strawberry Bubblegum» où ce chewing-gum à la fraise apparaît soudain dans toute sa nudité, celle d’une métaphore du vagin de sa partenaire, touche au grotesque. On ne peut pas toujours avoir la classe… 3. LA CHOREGRAPHIE
Justin Timberlake est plus qu’un chanteur. Il l’a encore prouvé tout récemment aux Grammys Awards et dans les shows télévisés américains qu’il a écumé ces dernières semaines : le blondinet est un entairtainer hors pair capable de rivaliser avec les géants du genre que sont Jay-Z et Kanye West. Mieux : il peut aussi rivaliser avec Beyoncé. Car l’ancien N'Sync sait ce qu’est une chorégraphie sensuelle et efficace. Regardez-le dans ce live chez Jimmy Fallon la semaine dernière (ci-dessous, la chorégraphie démarre à 3 :20). Le gars sait danser. Faute de Michael, il nous reste Timberlake. 4. LA COLLABORATION AVEC JAY-Z
Sur l’irrésistible premier single « Suit & Tie », Jay-Z fait une apparition remarquée au micro. La collaboration ne s’arrête pas là. D’abord, une tournée commune des deux stars, baptisée « Legends of the summer stadium Tour », est programmée cet été en Amérique du Nord. Ensuite, Justin a déclaré tout récemment (sur BET) qu’il avait enregistré « beaucoup de choses avec Jay-Z » et espérait « trouver le moyen de leur faire voir la lumière du jour ». Peut-être sur le modèle de “Watch the Throne”, ce projet de Jay-Z et Kanye West sorti à l’été 2011 ?
Ce n’est encore qu’une supposition mais cette lune de miel entre Jay-Z et Timberlake fait tache dans l’amitié privilégiée qu'entretenaient jusqu'ici Jay-Z et Kanye West. Au point que ce dernier en a pris semble-t-il ombrage. D’abord, sur scène à Londres en février, Kanye West a déclaré “I got love for Hov, but I ain’t fucking with that “suit & tie" shit. Référence au single de Justin ? Quelques semaines plus tard, Justin Timberlake a semblé lui répondre de façon voilée au Saturday Night Live en changeant une de ses rimes de “Suit & Tie” (“Shit so sick, got a hit and picked up a habit” devenant “My hit’s so sick, got rappers acting dramatic”). La semaine passée, questionné à ce sujet chez Jimmy Fallon, Timberlake a joué l’oubli et l’innocence “J’ai changé une phrase ? C’est live », a-t-il souligné. "Vous savez, il faut rester calme. Restez calmes. Il se trouve que j’adore Kanye. Alors voilà. Nous aimons Kanye, n’est-ce pas ?”. Rengainez vos revolvers. 5. LA SUITE POUR NOVEMBRE ?
“20/20 Experience” n’était pas encore sorti que les rumeurs d’un autre album de Justin Timberlake pour 2013 commençaient à faire le tour de la toile. C’est Questlove, batteur et tête pensante des Roots, qui a allumé la mèche. Samedi, rapporte le Billboard, il a écrit sur un forum : “20/20 Vol 2 sort en nov (10 chansons maintenant…10 chansons ensuite = 20 vision).
De fait, « 20/20 Experience » sorti lundi contient 10 titres. Et on peut compter sur Questlove pour avoir des infos de première main : il a passé de longues heures en compagnie de Timberlake, qui était l’invité toute la semaine passée du show télé "Late Night with Jimmy Fallon" dont les Roots constituent l’orchestre attitré. Les vidéos ci-dessus en témoignent. Mais le pot pourri de reprises hip-hop que Justin Timberlake et Jimmy Fallon ont offert en final est un must : Sugar Hill, Run DMC, Busta Rhymes et Leaders of the New School, Slick Rick, Cypress Hill, Snoop Dogg et Dr Dre, Notorious Big, 50 Cent, Eminem : ils sont tous convoqués. Vous pouvez ajouter ça à son crédit : Justin Timberlake connaît ses classiques.
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