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Victoires du Jazz : les révélations Pierre Perchaud, Laurent Coulondre, Joce Mienniel

Le premier est guitariste, le deuxième pianiste-organiste, le troisième flûtiste. Ils sont jazzmen et se retrouvent en lice, cette année, aux Victoires du Jazz dans la catégorie Révélations (le Prix Frank Ténot). Petite présentation de ces trois artistes et de leur dernier projet - avec leurs propres mots - avant le verdict final qui sera livré au soir du 13 juillet sur Culturebox et France 3.
Article rédigé par Annie Yanbekian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Pierre Perchaud, Laurent Coulondre et Joce Mienniel le 13 juin 2016 à l'issue de la soirée spéciale Révélations des Victoires du Jazz, sur Fip, à la Maison de la Radio
 (Annie Yanbékian / Culturebox)

> La cérémonie est retransmise sur Culturebox mercredi soir à partir de 23h10

Laurent Coulondre

Né le 2 janvier 1989 à Nîmes, déjà bardé de distinctions, "Génération Spedidam", "Talent Adami 2015", révélé au public durant les festivals de l’été 2015, Laurent Coulondre a sorti en trio, fin septembre 2015, un album intitulé "Schizophrenia", son troisième en leader, dont le titre constitue un clin d'œil au va-et-vient incessant du jeune artiste entre ses deux facettes : pianiste et organiste. "On a eu la chance de faire beaucoup de festivals, ce qui a permis la diffusion de la musique, on est heureux de cette nomination", confie-t-il.

Le 13 juin dernier, lors de l’émission spéciale Club Jazz à Fip durant laquelle les nominations aux Victoires du Jazz ont été annoncées, Laurent Coulondre, tout en virtuosité survitaminée, a fait chavirer le public du studio 105 de la Maison de la Radio.

> À voirLe Laurent Coulondre Trio joue "Palma's Waltz" au Club Jazz à Fip et sur Culturebox (avec Jérémy Bruyère à la contrebasse)

Comment Laurent Coulondre présenterait-il son projet "Schizophrenia" ? "J'ai choisi ce titre parce que je joue de deux instruments. L'orgue, c'est un instrument assez dansant, groovy, excitant, chaleureux. Le piano, c'est plus cristallin, plus romantique. Ce projet, c'est la fusion des deux, un vrai mélange, constant, et ce qui est sûr, c'est que vous n'allez pas vous ennuyer en l'écoutant, en tout cas on essaye d'y veiller ! On a voulu faire une musique assez pêchue. Je pense que dans un futur proche, on aura quand même un peu plus de ballades..."

"Schizophrenia" (Soundsurveyor) a été enregistré avec Rémi Bouyssière (basse) et Martin Wangermée (batterie).


Joce Mienniel

Né le 21 décembre 1972 à Nantes, Joce Mienniel, ancien flûtiste de l’Orchestre national de Jazz (ONJ), multiplie les expériences et collaborations artistiques, de la chanson française à la musique de film. Passionné de rock progressif, vénérant autant un Robert Wyatt qu'un Chet Baker, il travaille régulièrement avec le saxophoniste Sylvain Rifflet (lui-même nommé dans la catégorie "Album de l'année" pour "Mechanics", auquel Mienniel a collaboré).

Fin janvier 2016, Joce Mienniel a lancé son deuxième album en leader, "Tilt", sur son propre label, Drugstore Malone, qu’il a fondé en 2012. Ce disque aux climats sombres, urbains, prophétisant des lendemains inquiétants, donne lieu à une première nomination aux Victoires du Jazz pour cet artiste qui a beaucoup étudié les musiques d'Ennio Morricone dans le passé. "Révélation Jazz, à mon âge, c'est extraordinaire !, sourit-il. C'est très gratifiant, vu qu'il y a tellement de travail derrière. Le 13 juillet, on va passer une belle soirée tous ensemble. Cette cérémonie constitue une fête pour la musique instrumentale. On en a besoin. Elle a complètement disparu de la sphère générale audiovisuelle."

Comment Joce Mienniel présenterait-il son album "Tilt" ? "C'est une musique très lente, proche du battement de cœur, du rythme cardiaque, et qui rentre dans la nuit. C'est une immersion dans un son, une ambiance. C'est une musique progressive, qui avance sans jamais revenir en arrière, qui explore des terrains parfois cinématographiques, parfois plus rock, parfois minimalistes. C'est surtout une musique qui laisse place à l'imagination. Elle ne prend pas en otage. Il faut avoir cette conscience que l'on peut aussi laisser les gens partir dans leur chemin intérieur, leur réflexion, leur imaginaire, que l'on n'est pas obligé de leur imposer quelque chose."

"Tilt" (Drugstore Malone) a été enregistré avec Guillaume Magne (guitare), Sébastien Brun (batterie, traitements électroniques) et Vincent Lafont (Fender Rhodes).

> À voir aussi : Joce Mienniel joue "Reaching the Shore" au Club Jazz à Fip et pour Culturebox


Pierre Perchaud

Né le 19 août 1981 à Saint-Michel, près d'Angoulême, le guitariste Pierre Perchaud a été remarqué au sein de l'ONJ alors dirigé par Daniel Yvinec. Pour son troisième disque en tant que leader, "Fox" (Jazz&People), il s'est associé à un ami, le contrebassiste Nicolas Moreaux, et au batteur espagnol Jorge Rossy, connu notamment pour avoir été membre du fameux trio de Brad Mehldau entre le début des années 90 et 2005. Au menu de cet album, des compositions originales, mais aussi une reprise des Beatles, "And I love her".


Pour Pierre Perchaud, "cette nomination, c'est comme quelque chose qui tombe du ciel ! Je suis content de voir que le travail qu'on fournit est suivi, écouté et soutenu par les gens, sachant que plus de 300 disques de jazz sont sortis cette année..."

> À voir aussi : Fox, le trio de Pierre Perchaud, joue le titre "Fox" au Club Jazz à Fip et sur Culturebox (avec Antoine Paganotti à la batterie)

Comment Pierre Perchaud présenterait-il Fox ? "J'ai monté tout le projet en collaboration avec Nicolas Moreaux. On avait envie de travailler ensemble depuis longtemps, on est assez fan, chacun, du travail de l'autre. On a des manières d'écrire qui, je pense, se complètent très bien. Si on a voulu faire un projet en trio, c'est pour cette osmose particulière que l'on se doit de rechercher dans l'interaction, pour la magie du son de groupe que l'on essaye de forger chaque jour un peu plus. On a choisi un répertoire, composé des morceaux très mélodiques, pas extrêmement complexes, afin de pouvoir rentrer dans cette patte sonore. L'autre grand aspect du projet, c'est la rencontre avec Jorge Rossy. Nico et moi, on l'adore depuis toujours et on a un peu réalisé un fantasme ! J'avais déjà eu l'occasion de jouer avec lui. C'est quelqu'un qui apporte une magie très forte. On voulait vivre cette expérience-là et se sentir en confiance au sein d'un groupe dénué de jugement, où on a juste à se laisser aller. La formule du trio s'y prête bien."

Le 13 juillet prochain, sur Culturebox et France 3, on connaîtra le nom du lauréat en catégorie Révélations Jazz, ainsi que le reste du palmarès des Victoires, révélé en ouverture du festival Jazz à Juan...
Laurent Coulondre, Pierre Perchaud et Joce Mienniel à la Maison de la Radio, à Paris (13 juin 2016)
 (Annie Yanbékian / Culturebox)

 

Les autres nominations

Artiste ou formation de l'année :
- Géraldine Laurent avec l'album "At Work"
- Cecile McLorin Salvant avec l'album "For One to Love"
- Anne Paceo avec l'album "Circles"

Album de l'année :
- "Love for Chet": Stéphane Belmondo
- "And the" de Pierrick Pedron
- "Mechanics" de Sylvain Rifflet

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