Les Victoires du Jazz seront décernées les 12 et 13 juin au Parc Floral de Vincennes, dans le cadre du Paris Jazz Festival qui fête ses vingt ans. Trois récompenses seront remises : artiste ou formation de l'année, révélation, album. Comme l'an passé, une seule femme est nommée.
Artiste ou formation de l’année
Trois "soufflants" sont en lice : deux saxophonistes, Émile Parisien (soprano) et Jacques Schwarz-Bart (ténor) et un flûtiste, Malik Mezzadri alias Magic Malik.
- L'ardent Émile Parisien, sacré
prix Django Reinhardt en 2013 par l'Académie du Jazz, s'est imposé ces dernières années tant par son travail avec son quartet que par des collaborations marquantes, comme celle avec le batteur Daniel Humair. Cet hiver, il a marqué les esprits avec
"Belle Époque" (Act Records), un album enregistré avec Vincent Peirani. Les deux trentenaires forment le tandem musical le plus complice et attachant du jazz français.
-
Jacques Schwarz-Bart a sorti de son côté un album hautement inspiré, spirituel et humain,
"Jazz Racine Haïti" (Motena/Harmonia Mundi), un projet qui murissait en lui depuis longtemps, l'une des plus belles pages discographiques de ces derniers mois.
- Troisième nommé, Magic Malik s'est illustré cet automne avec l'album "Tranz Denied" (Bee Jazz) dans lequel, toujours flûtiste mais de plus en plus chanteur, il mêle l'univers du jazz à celui de l'électro et de la pop.
Révélation de l’année (Prix Frank Ténot)- C'est dans cette catégorie que l'on trouve la seule femme de ces nominations, en l'occurrence l'éblouissante
Cécile McLorin Salvant (ceux qui étaient présents lundi soir à La Cigale, à Paris, ne contesteront guère ce qualificatif). Révélée grâce à l'album "Gouache" du pianiste Jacky Terrasson, distinguée en janvier par
l'Académie du Jazz, elle confirme à 24 ans son statut de -déjà- très
grande dame du jazz, tant sur scène que sur son dernier album solo "Woman Child" (
Emarcy / Universal).
- Autre personnalité combinant virtuosité, magie, humour et émotion pure, l'accordéoniste
Vincent Peirani, dernier lauréat en date du
prix Django Reinhardt de l'Académie du Jazz. Après avoir idéalement accompagné Youn Sun Nah et Daniel Humair, dialogué musicalement avec l'éminent Michel Portal, donné un coup de jeune et d'impertinence à l'accordéon, sorti un excellent
"Thrill Box" et cosigné avec son ami Émile Parisien le lumineux
"Belle Époque", mentionné plus haut.
- Enfin, le percutant tromboniste
Daniel Zimmermann, fort d'une carrière déjà très dense lancée au début des années 2000 (dans le groupe de Claude Nougaro), a évolué entre jazz, jazz-rock et musiques du monde, participé à de nombreux ensembles de jazz grand format avant de sortir en 2013 un album brillant et original, "Bone Machine" (Gaya Music).
Album de l’année
- "Encore, live au Petit Faucheux" (Neuklang) : Grand ensemble de jazz fondé par Frédéric Maurin en 2005, Ping Machine fait enfin son apparition parmi les finalistes des Victoires du Jazz. Une nomination hautement méritée, tant l'album live “Encore", capté à Tours en 2013, d'une écriture et d'une créativité magistrales, emporte l'auditeur dans un puissant voyage sonore.
- “Play Sun Ra” (Quasart / Quark Records) : le saxophoniste et chanteur
Thomas de Pourquery a réuni des musiciens qu'il admire au sein d'un groupe baptisé Supersonic pour visiter quelques
joyaux du répertoire de Sun Ra, pianiste et extra-terrestre du jazz américain. Un très beau moment de musique et d'humanité.
- “Bleu” (Plus Loin Music) :
Thomas Savy, joueur de clarinette basse, a réuni pour la deuxième fois le groupe Archipel (huit ans après la sortie d'un premier disque), composé de brillants jazzmen (dont Pierre de Bethmann au piano ou Michael Felberbaum à la guitare), pour explorer le "bleu" du jazz, mais aussi du blues.
. Et dès le 13 juin sur Culturebox en "live".
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