Tony Paeleman, des paysages sonores entre jazz et pop
Fort de ses expériences de sideman, Tony Paeleman s’est lancé dans son propre projet, acoustique et en quartet. Il s’est entouré de Karl Jannuska (batterie), Nicolas Moreaux (contrebasse) et Julien Pontvianne (saxophone), avec le renfort de Pierre Perchaud (guitare) et Sonia et Lisa Cat-Berro (chœurs). Baptisé "Slow Motion" (du nom du titre qui clôt l’album), le premier recueil discographique du pianiste est sorti le 14 octobre 2013 sur le label de Paris Jazz Underground. Il renferme huit compositions personnelles, fresques sonores, inspirant des images, ponctuées de variations de climat, servies par des rythmiques pop et rock, et une reprise de Thelonious Monk. "Slow Motion" a reçu le soutien du pianiste Pierre de Bethmann ainsi que de Daniel Yvinec (ex-patron de l’ONJ). Cinq questions à Tony Paeleman
- À quel âge avez-vous commencé à composer ?
- Vers l’âge de 16 ans, quand j’ai commencé à avoir un peu d’indépendance en harmonie. Mais je composais seulement pour moi, à la maison. Je m’y suis mis plus sérieusement à 18 ans, au conservatoire. En vérité, je ne peux pas dire que je sois très prolifique. J’ai besoin d’une échéance pour composer, ou alors de savoir que j’écris pour le groupe ou pour un musicien, en vue d’un concert, d’un album…
- Racontez-nous l’écriture de "Slow Motion"…
- Je n’avais pas le projet d’exprimer un sentiment ou un message particulier. Le disque a été enregistré en septembre 2012. Je l’ai donc composé durant l’année 2012, à une époque où je jouais beaucoup avec des gens que j’aimais, comme Olivier Bogé, Sonia Cat-Berro… J’étais heureux. Mais même quand je suis heureux, j’aime bien qu’il y ait un côté "dark" (sombre, ndlr), un peu bizarre, dans la musique. Si je trouve que les choses sont trop proprettes, j’ai envie d’ajouter quelque chose d’organique, une distorsion, ça peut être toute sorte d’imperfection, une rythmique compliquée… Au départ, mes compositions partent d’improvisations au piano. Une fois que la base d’un morceau est créée, j’aime bien réfléchir sur la forme, trouver des formes à tiroir, plus inspirées de la pop ou de la musique classique. J’aime bien sortir des structures du jazz traditionnel.
- Qu’est-ce que la réalisation de ce premier disque vous a appris sur vous-même ?
- J’ai compris que j’avais vraiment ce truc en moi, cette envie de mener mon propre projet. Je me suis senti à ma place. C’est une véritable jubilation de former votre propre groupe, de choisir vos morceaux, l’ordre dans lesquels vous allez les enregistrer, et avec qui vous voulez les enregistrer. C’est génial, c’est ça que j’aime faire ! Il est vital pour moi de faire de la musique, de jouer mes morceaux, d’improviser. Faire cet album m’a apporté plus de confiance et m’a donné envie de continuer. Ça m’a procuré plein de bonheur et du courage pour la suite. Je puise dans l’énergie que me donne la musique pour continuer, parce que porter un projet en tant que leader comporte des difficultés qui dépassent le cadre de la musique.
- Quelles sont ces difficultés ?
- La musique et la production ne sont qu’une étape. J’ai été obligé d’apprendre sur le tas à être mon propre agent, mon propre tourneur, à démarcher les programmateurs, à me vendre, alors que je ne suis pas commercial, mais musicien… Ça prend un temps fou. J’espère trouver un agent afin de pouvoir consacrer plus de temps à la musique. J’ai commencé à écrire des petits trucs pour le prochain album. Je souhaite l’enregistrer au plus tard fin 2014, début 2015.
(Propos recueillis par A.Y.)
Tony Paeleman Quartet en concert à Paris
Lundi 27 janvier 2014, 20H et 22H
Au Duc des Lombards
Les infos ici
Tony Paeleman : piano
Julien Pontvianne : saxophone
Nicolas Moreaux : contrebasse
Karl Jannuska : batterie
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