"Lulu's Back In Town" : Lucy Dixon et son swing manouche enchanteur
Lucy Dixon est ce que l'on appelle une touche-à-tout géniale qui s'est donnée comme maxime : "La vie d’artiste, c’est un peu comme une pièce de théâtre dont on apprendrait à jouer tous les rôles !"
Et tous les rôles, la brune Anglaise a appris à les tenir. D'abord Bluebell Girl au Lido, on la retrouve à Londres à l'affiche de "Cats", "Metropolis" (mis en scène par Jérôme Savary) ou encore dans le costume de la Sally Bowles de "Cabaret". Puis ce sera pendant 10 ans la folle aventure Stomp avec son lot de claquettes et de percussions.
Et entre deux spectacles très physiques, à quoi rêve Lucy ? De chansons, qu'elle couche sur le papier au fil du temps jusqu'à un premier album jazzy "Me Is You Now" en 2011. Un opus à redécouvrir et qui porte l'empreinte de Stomp mais pas seulement.
C'est ce que l'on appelle annoncer la couleur
La pochette en noir et blanc de "Lulu's Back In Town" est sans équivoque. Avec ses cheveux ramenés en chignon à l'arrière, son corsage, sa jupe pied-de-poule, sa valise à la main et son carton à chapeau sous le bras, Lucy Dixon nous emmène avec elle pour un beau voyage dans les années 30/40.Un voyage pour lequel elle s'est entourée d'un trio venu tout droit du jazz manouche : Sammy Daussat à la guitare, David Gastine lui aussi à la guitare et son frère Sébastien à la basse sans oublier Steve Argüelles à la réalisation.
"I wake up every morning with a smile on my face.Everything in it's place where it should be". Les premiers mots de "No Strings" qui ouvre l'album donnent le ton et sont du genre, sur un tempo déjà très enlevé, à vous donner "la banane" pour la journée. Lucy a choisi de reprendre des standards des années 20, 30 et 40. Résultat : "Undecided", "Get Happy" ", "Fascinating Rythm", "Nagasaki", "After You’ve Gone", "It don’t Mean a Thing" s''enchaînent avec bonheur.
Lucy et sa bande s'approprient ces références avec un maximum de sobriété et de légèreté. Laurent de Wilde vient même mettre sa patte de pianiste sur le titre "Lulu's Back In Town" et sur "I'm living In A Great Big Way" et ses claquettes-clin d'oeil à Stomp. "Darling je vous aime beaucoup" nous offre une pause romantique. Lucy nous rappelle en français avec son délicieux accent british qu'elle a choisi de s'installer à Montmartre depuis quelques années.
Puis, comme nous parlions de voyage, on ferme les yeux en entendant "Running Wild" qui nous embarque dans le wagon en folie du cultissime "Some Like It Hot" de Wilder quand Marilyn Monroe émoustillait Tony Curtis et Jack Lemmon. La brune Lucy remplace la blonde Marilyn.
Voilà un album que votre serviteur vous conseille de mettre sur votre platine dès votre réveil. Il vous mettra en joie et vous fera partir du bon pied même en cas de blues. Et vous ne pourrez que vous dire, comme Lucy en refermant son album, "When I get Low, I Get High".
Lucy Dixon fait une musique qui s'écoute mais qui se regarde aussi sur scène où elle ne ménage pas ses tours de claquettes.
Lucy Dixon en tournée :
Paris au Sunset le 15 Novembre 2016 / 20H30
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