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Kamasi Washington : un concert envoûtant dans les étoiles de Nuits Sonores

Le saxophoniste Kamasi Washington a entamé à Lyon une série rare de trois concerts en France. Après son show revigorant proposé dans le cadre de Nuits Sonores, il est aussi attendu à Paris (Bataclan) avant un passage vendredi 10 à Jazz sous les pommiers (en direct à 19h sur Culturebox).
Article rédigé par Olivier Flandin
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Kamasi Washington à l'auditorium de Lyon le 8 mai 2018 pour Nuits Sonores
 (Brice Robert)

C’est souvent à l’intensité des applaudissements qui accompagnent l’arrivée des musiciens qu'on mesure l’attente du public. Kamasi Washington était visiblement très attendu à Lyon.

Précédé par ses musiciens, le saxophoniste américain a fait son apparition dans une de ses traditionnelles tuniques d'inspiration africaine, baskets dorées aux pieds, collier de grosses perles autour du cou, et sourire timide aux lèvres. Sept musiciens autour de lui, avant l’arrivée d’un "special guest" dont on parlera un peu plus tard.

  (Brice Robert)
Kamasi Washington a été dans le passé accompagné par trente musiciens sur scène. Cette nouvelle configuration peut donc paraître assez sobre mais la présence de deux batteurs (Tony Austin et Robert Miller) apporte une sacrée touche d'originalité dans le son. Chacun est installé sur une estrade et ils entourent ainsi le puissant contrebassiste Miles Mosley.

Avant le déferlement de savantes rythmiques ce sont quelques notes brutes de sax qui lancent le concert avec "Re Run" tiré du tripe album "The Epic" qui a propulsé Kamasi Washington tout en haut de l’affiche en 2015.

Une énergie envoûtante

Ici le morceau s’étend dans une version de plus de  vingt minutes, qui restera d’ailleurs le format réglementaire pour toute la soirée. On ne s’en plaindra pas. Les solos ne sont jamais trop bavards, jamais dans la démonstration inutile, chacun des musiciens répond avec dextérité et liberté mais dans le respect de la composition originale. Un peu à l’image de la musique de Kamasi Washington, d’une incroyable modernité et profondément ancrée dans les racines du jazz et qui dégage sur scène une énergie incroyable.
  (Brice Robert)

Bruce Lee 

Deux morceaux d’un futur nouvel album sont ensuite enchaînés : "Space Travelers" et "Fists of Fury".  On apprendra à cette occasion que ce dernier titre est aussi le nom d’un film de Bruce Lee : "My favourite !", reconnaît  le musicien qui en profite pour présenter "A very special guest... my dad !". Rickey Washington fait son apparition, timidement, avec sa flûte traversière et son sax soprano. Il paraît que ce dernier a tenté de dissuader son fils de jouer du saxophone comme lui. C’est aujourd'hui un vrai délice de les voir côte à côte, et surtout de les entendre, notamment quand le trombone de Ryan Porter se joint à eux.

Encore une nouveauté "Psalminist" avant que résonnent les notes du "tube" "Truth". Moment de grâce dans l’auditorium de Lyon. Le clavier de Brandon Coleman se reapproprie les notes de guitare du morceau initial à l’aide d’effets réalisés sur le fil, avec fragilité. Mais la prise de risque est payante et on donnerait cher pour que le morceau s’allonge ncore, subjugué par les envolées gracieuses et la gestuelle très personnelle de la chanteuse Patrice Quinn.
Le concert se termine sur un groovy "The Rhythm Changes" avec l’image forte d’un Kamasi Washington le poing levé vers le ciel. Signe de victoire d’un gosse des quartiers de Los Angeles qui s’est mis à travailler le sax pour qu’on le respecte dans la rue. Ou signe d’une inspiration céleste en direction des étoiles ? Qui sait ? Une jolie lumière en tout cas dans le ciel de Nuits Sonores qui se poursuivent jusqu’au 13 mai à Lyon.

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