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Jazz à Vienne : un concert magique de Stevie Wonder en extra night

Après 4 ans d’absence sur les scènes françaises, le concert événement de Stevie Wonder à Jazz à Vienne n’a pas déçu, et loin de là. Le pape de la soul et ses 13 musiciens ont fait vibrer un théâtre antique archi-comble pour l’une de ses deux seules dates en France cette année avec Jazz à Juan le 18 juillet et le Montreux Jazz Festival le 16.
Article rédigé par Olivier Flandin
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La chanson "Signed, Sealed, Delivered"  de Stevie Wonder est la chanson qui rend heureux Ban Ki-Moo, le Secrétaire général de l'ONU 
 (Olivier Flandin)

“Cela fait 34 ans que l’on attendait cette soirée ! ” C’est ainsi que Stéphane Kochoyan, le directeur de Jazz à Vienne a lancé les festivités. Après une première partie idéale du « hippie soul » Allen Stone (à l’énergie positive très communicative), le public a pu accueillir comme il se doit la star tant attendue.

Stevie Wonder apparaît en fond de scène, en chemise africaine et cheveux tressés (comme sur la célébrissime pochette de l’album  « Hotter than july » mais sans les perles). Il s’approche en marchant seul, doucement, le  clavier en bandoulière, sous les acclamations de 7500 spectateurs bien décidés à vivre un grand moment.

Stevie Wonder arrive sur scène
 (Olivier Flandin)
Premières notes et première  surprise, l’homme au répertoire gigantesque (il a signé 23 albums studios !) démarre son show par une reprise de Marvin Gaye "How sweet it is (To be loved by you)"  avant de continuer avec un autre hommage, à Bob Marley cette fois, et l'irrésistible « Master blaster » (Jammin’).  Le rythme est lancé, les tubes et les surprises vont s’enchaîner avec grâce et énergie au fil d’un concert marathon de 2 heures 20 qui va nous emmener  dans tous les courants de la black music, voir un peu plus.

Car Stevie Wonder, à l’image de sa carrière phénoménale, s’amuse aussi à nous balader sur le terrain de la pop, avec une superbe version extra longue de « Day Tripper » des Beatles, mais aussi celui du jazz, avec des relectures sensibles et ludiques de standards, n’hésitant pas à casser certaines envolées virtuoses d’une toux exagérée ou d’un éclat de rire.

Tout ensemble !

Dès le cinquième titre, et  après quelques notes d’harmonica sur  « As if you’re my mind », Stevie Wonder poursuit avec un très bluesy « Maybe your’re baby », et commence à jouer les chefs d’orchestre, à s'amuser à lancer les solos de guitare, de basse, et impliquer chaleureusement  le public qui va être de plus en plus sollicité par le maître et ses 13 musiciens, pour son plus grand bonheur. Outre une imposante section rythmique composée d’un batteur et de deux percussionnistes (quand Stevie Wonder lui-même ne se met pas à jouer sur une sorte de Cajon) , l’orchestre, très lié et complice, est composé de  deux claviers, deux guitaristes,  deux cuivres très proches du public  et de quatre magnifiques choristes  dont, la propre fille de Stevie, Aisha Morris.
Les choristes de Stevie Wonder avec Aisha Morris, sa fille, en premier plan
 (Olivier Flandin)
Un concert unique

Les concerts de Stevie Wonder sont uniques, au vrai sens du terme. La setlist n’est jamais connue des organisateurs car le groupe se laisse une entière liberté d’action dans l’ordre des morceaux, chaque concert est donc différent. C’est peut-être pour cette raison, par cette place laissée à l'improvisation, que Stevie et les siens parviennent à partager avec autant de générosité le plaisir visible qu’ils ont à jouer ensemble, comme quand le choriste invite le clavier Ed Brown à chanter (magnifiquement) au devant de la scène à côté du patron.

The voice

Multi-instrumentiste de génie (il joue aussi de l’"Harpejji", un étrange instrument entre le piano et la guitare) , Stevie Wonder a gardé une voix incroyable. A 64 ans, il semble interpréter ses tubes des années 70 avec la même facilité et le même mélange de force et de douceur. Même après deux heures de show intense, il se joue des octaves avec gourmandise  quand il entonne l’immense « Pastime paradise » et le renversant « Part time lover » . Les très rares spectateurs qui étaient encore assis sont debouts, et ondulent avec les autres jusqu’à l’éblouissant final de « Superstistion » et ses choristes déchaînés.
Stevie Wonder à Jazz à Vienne 2014
 (Olivier Flandin)
En totale communion

Au-delà de l’événement musical, Stevie Wonder a réussi à créer une véritable osmose entre lui et un public de tous âges, avec des enfants admiratifs du premier rang et des fans absolus qui entonnent toutes les paroles par cœur. Et quand il prend la parole, tel un prédicateur pour faire l’éloge de la différence, il est entendu au delà des mots. Car le public, au centre du concert, se retrouve, de fait, totalement lié par la magie des tubes et la fascinante personnalité d'un très grand artiste.

Stevie Wonder en concert ,
Le 16 juillet au Montreux Jazz Festival
Le 18 juillet à Jazz à Juan

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