Cet article date de plus de cinq ans.

Jazz à la Villette 2018 : Brad Mehldau, Salif Keita et Selah Sue à l'affiche d'une édition éclectique

Plus que jamais, Jazz à la Villette (30 août-9 septembre) joue l'éclectisme avec un voyage aux multiples escales: Afrique, pop, RnB, et même le classique avec lequel flirtera le pianiste Brad Mehldau. Côté jazz, on attend aussi Kenny Garrett, Rhoda Scott, Andy Emler, Henri Texier, Ping Machine... Côté voix, Selah Sue et Janelle Monáe sont à l'affiche. Enfin, José James rend hommage à Bill Withers.
Article rédigé par Annie Yanbekian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6 min
Brad Mehldau sur scène
 (David Bazemore)

Le festival Jazz à la Villette s'ouvre jeudi 30 août avec une soirée de prestige sous le sceau de l'Afrique à la Grande Halle de la Villette, pour s'achever dimanche 9 septembre à l'Atelier du Plateau avec le Velvet Jungle de Daniel Erdmann, une association prometteuse réunissant, autour du saxophoniste, Théo Ceccaldi (violon), Cyril Atef (batterie-percussions) et Jim Hart (vibraphone).

Culturebox diffusera certains concerts (voir encadré en bas de l'article) en partenariat avec la radio Fip.

Côté Afrique, en ouverture du festival, le 30 août à la Grande Halle, on attend le célèbre chanteur et musicien malien Salif Keita et le Nigerian Femi Kuti en invité de l'effervescent collectif sud-africain BCUC. Ils seront précédés sur scène par le duo parisien Tshegue dont la chanteuse Faty Sy Savanet et le percussionniste Nicolas Dacunha fusionnent de nombreuses influences musicales.
Le 2 septembre à la Grande Halle, le chanteur et oudiste tunisien Dhafer Youssef fera résonner sa voix connectée aux hautes sphères. Il présentera probablement des extraits de son nouvel album "Sounds of Mirrors" attendu début octobre.

Création mondiale : le concerto de Mehldau

Samedi 1er septembre à la Philharmonie, le pianiste de jazz Brad Mehldau propose une double performance à ne pas rater. En première partie, un set en solo, ce qui est loin d'être courant, puis en seconde partie, la première mondiale de son Concerto pour piano, accompagné par l'Orchestre national d'Île-de-France sous la direction de Clark Rundell. Cette création, qui verra se confronter les univers du jazz et du classique chers au pianiste américain, survient quelques mois après que Mehldau a sorti l'album "After Bach" dans lequel il alterne des pièces du maître allemand et ses propres compositions, inspirées par les précédentes.

Une affiche jazz de haute volée

Outre Brad Mehldau, plusieurs autres grands noms du jazz international se sont donné rendez-vous à la Villette. Le contrebassiste Avishai Cohen reforme le trio de l'album "Gently Disturbed" (2008), réunissant pour l'occasion Shai Maestro (piano) et Mark Guliana (batterie)... Un événement (31 août à la Philharmonie). Un autre Avishai Cohen, le merveilleux trompettiste, retrouve sa sœur Anat (clarinette) et son frère Yuval (saxophone) au sein de leur trio Three Cohens, avec le batteur Jeff Ballard et le pianiste Yonathan Avishai en renfort, lors d'un concert où ils partageront l'affiche, le 7 septembre à la Grande Halle, avec le Ladies All Star de la grande organiste Rhoda Scott. Belle soirée en vue.
Côté trompette encore, le Louisianais Christian Scott présentera son programme "Afro New Orleanian - Black Indian Music" le 4 septembre à la Grande Halle. Il sera précédé d'une formule élargie des bouillonnants Sons of Kemet du saxophoniste Shabaka Hutchings, la scène jazz britannique bien représentée cette année. Enfin, le jazzman suisse Erik Truffaz se produira en quartet le 7 septembre au Cabaret Sauvage.

Des grands formats de choc

Côté artistes français, sont à l'affiche l'illustre contrebassiste Henri Texier, avec son brillant cadet Stéphane Kerecki en première partie (9 septembre à la Cité de la musique), ainsi que des ensembles grand format à ne pas rater. Il y a Ping Machine pour peut-être l'ultime date de son histoire, son chef Frédéric Maurin s'apprêtant à prendre en main les destinées de l'ONJ (6 septembre à la Cité de la musique). Et il y a une autre soirée mémorable à prévoir, le 8 septembre à la Cité de la musique, avec le MegaOctet d'Andy Emler et le Sacre du Tympan de Fred Pallem - et deux invités de marque, "sacrés" aux dernières Victoires du Jazz, Thomas de Pourquery (saxophone) et Théo Ceccaldi (violon). Enfin, l'excellent Journal Intime joue en septet le 5 septembre au Studio de l'Ermitage.
Dans une formule plus resserrée, on est très tenté par le projet "Tigre d'eau douce" du saxophoniste Laurent Bardainne (Poni Hoax, Supersonic, Limousine) en quartet le 7 septembre à la Dynamo de Banlieues Bleues et par le projet solo du pianiste italien Roberto Negro le 4 septembre à l'Ermitage...

Kenny Garrett et Pete Rock, une rencontre entre jazz et hip-hop

Le saxophoniste Kenny Garrett, 57 ans, originaire de Detroit, et le rappeur et DJ Pete Rock, 48 ans, natif de New York, proposent de croiser leurs sensibilités artistiques à l'occasion d'une rencontre originale le 6 septembre à la Cité de la musique. Ils auront été précédés en première partie par le batteur Moses Boyd, du duo de jazz Binker et Moses, qui s'est lancé dans un projet solo, Exodus.

Autre partenariat entre jazz et hip-hop, celui du saxophoniste Fabrice Theuillon et de la chanteuse américaine Asha Griffith (le 6 septembre au Studio de l'Ermitage).

Les voix de Selah Sue, Robin McKelle, Janelle Monáe, Laura Perrudin, Malika Tirolien (Bokanté)

Selah Sue, song-writer belge de 29 ans au timbre singulier, navigant entre pop et soul, est l'une des têtes d'affiche de l'édition 2018. Samedi 1er septembre à la Grande Halle, elle présente un répertoire en version acoustique. En première partie de ce triple plateau, son aînée Robin McKelle, chanteuse originaire de l'État de New York, qui s'est exprimée ces dernières années dans un registre très soul, revient au jazz en trio, suivie en deuxième partie par le chanteur et guitariste californien Son Little, également un artiste à suivre.
Avec Janelle Monáe, chanteuse native du Kansas, les nostalgiques de Prince se retrouveront en terrain (très) familier. L'artiste trentenaire, qui propose des chansons pop et groove dans un univers sonore et visuel sophistiqué à l'extrême, se produit mercredi 5 septembre à la Grande Halle.

Parmi les autres voix à suivre ou découvrir cette année à la Villette, figure celle de la chanteuse-harpiste Laura Perrudin qui présentera le répertoire de son album "Poisons & Antidotes" sorti à l'automne 2017 (5 septembre à la Cité de la musique). Il y a aussi, au sein de l'étonnant collectif Bokanté, la voix de la Guadeloupéenne Malika Tirolien qui forme la charnière du projet avec le musicien Michael League, fondateur du big band américain Snarky Puppy (9 septembre au Cabaret Sauvage).

L'hommage de José James à Bill Withers

Chanteur américain éminemment doué et attachant, José James présente à Jazz à la Villette son album hommage à Bill Withers (qui a fêté ses 80 ans en juillet), un soulman et un immense songwriter que le monde entier reprend sans forcément savoir qu'il est l'auteur-compositeur de "Lean on Me", "Ain't no Sunshine" ou "Just the two of Us" (9 septembre à la Grande Halle)...
Comme chaque année, chaque soir, deux ou trois concerts se produisent en même temps sur différentes scènes de Paris, et parfois à Pantin. En résumé, il va falloir faire des choix, et ils s'annoncent cornéliens.

À suivre sur Culturebox...

Soirée du 30 août (Grande Halle)
Tshegue (replay)
BCUC feat. Femi Kuti (direct + replay)
Salif Keita (direct + replay)

Soirée du 31 août (Philharmonie)
Avishai Cohen Trio "Gently Disturbed" 10e Anniversaire (direct + replay)

Soirée du 7 septembre (Grande Halle)
Rhoda Scott - Ladies All Star (direct + replay)
3 Cohens Sextet (modalités bientôt précisées)

Soirée du 8 septembre (Grande Halle)
Knower (direct + replay)
Portico Quartet (modalités bientôt précisées)

> Le programme complet du festival

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.