Franck Tortiller tire de son vibraphone une cristalline "Leçon des jours"
Franck Tortiller sera en concert au Studio de l'Ermitage, à Paris, le 17 décembre. L'occasion de découvrir le premier album solo de ce vibraphoniste qui a dirigé pendant trois ans l'Orchestre National de Jazz. "La leçon des jours" est un album très personnel dont les sonorités cristallines nous plongent dans l'intime de Franck Tortiller. À déguster comme un grand cru de sa Bourgogne natale.
Et dire que Franck Tortiller pensait qu'il serait simple et rapide de faire un album solo ! Lui qui a dirigé l'Orchestre National de Jazz de 2005 à 2008, et qui a son propre orchestre, a voulu se recentrer sur son instrument : le vibraphone.
Mais ce "cheminement vers l'intime" lui aura demandé... quatre ans de travail. Il a enregistré, ré-enregistré dans une quête de perfection, à la recherche de la prise qui transcrirait exactement l'esprit qu'il souhaitait faire souffler sur cet opus.
Au final, l'album "La leçon des jours" est ce que Franck Tortiller qualifie de "carrotage de la vie quotidienne". Pour preuve ces titres : "12 juillet 10h", " 8 août 22h", "22 juillet 16h" ou "24 août 11h" qui se veulent la photographie exacte de l'ambiance dans le studio à l'instant T. Ils sont un peu comme des cailloux sur ce chemin de l'intime.
"La leçon des jours" est aussi un titre décliné en différentes parties que Franck Tortiller offre à entendre de la troisième, la plus riche, à la première, la plus épurée. Il mélange habilement vibraphone et marimba pour un vagabondage exotique.
Cet album solo est aussi pour Franck Tortiller l'occasion de rendre hommage à trois artistes qui l'ont marqué. Avec "Song for you far away" de James Taylor, qui ouvre l'album, il se rappelle qu'il a grandi bercé par les sonorités folk et blues.
À l'âge de 12 ans pour sa première communion, Franck Tortiller a reçu deux cadeaux : un cendrier (!!!) et, de son père vigneron-musicien, un disque de Max Roach et Clifford Brown (!!!) dont le 1er titre était "I can't get started with you" de Gershwin. L'interprétation de Clifford Brown, trompettiste trop tôt disparu de la génération de Miles Davis, a touché le jeune Franck au point que celui-ci a eu le sentiment que le musicien lui parlait. C'est de là qu'est née sa vocation musicale.
La troisième reprise, "Méprise", est une valse musette du compositeur italien Tony Murena. Un hommage au "musette" que Franck considère comme le "Blues" de la France. C'est aussi une manière de marquer son attachement à cette terre qui l'a vu naître. À l'instar de "Merry Child" (traditionnel bourguignon) qui sonne comme un hommage humble aux vignerons et à leur traditions, "Pour moi, dit-il, la différence entre le vin et le jazz , c'est que le vin ne s'improvise pas".
C'est cet univers que Franck Tortiller veut partager le 17 décembre au Studio de L'Ermitage, à Paris. Mais notre homme est bien entendu déjà sur de nouveaux projets :
- l'enregistrement ce mois-ci avec l'orchestre symphonique Pasdeloup d'un album comprenant une version personnelle du Concerto en Fa de Gershwin ainsi que trois valses de sa composition.
- une création en mars 2015 sur la scène nationale de Sceaux d'une oeuvre intitulée "Les 7 chemins" pour laquelle chacun des musiciens de son orchestre créera un morceau.
Franck Tortiller : "La leçon des jours" (Label MCO) - 15€ En concert au Studio de L'Ermitage, à Paris, mercredi 17 décembre à 21h
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