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"Il n'y a plus d'après" pour Guy Béart mort à l'âge de 85 ans

Auteur-compositeur-interprète, il avait fait ses adieux à la scène en janvier dernier avec un dernier concert à l'Olympia. "La France perd un immense poète" a réagi son attaché de presse. Avant de raconter que c'est Georges Brassens qui avait encouragé Guy Béart à chanter.

franceinfo

Radio France

Publié le 16/09/2015 11:05 Mis à jour le 16/09/2015 12:35

Temps de lecture : 3min

(Guy Béart avec sa fille Emmanuelle lors de son concert d'adieu en janvier 2015 à l'Olympia © Edmond Sadaka/RFI)

Guy Béart, figure de la chanson française, est mort mercredi matin à Garches (Hauts-de-Seine) où il résidait, à l'âge de 85 ans. "Je viens d'avoir ses filles au téléphone, il est décédé ce matin en allant chez le coiffeur. Il est tombé sur le trottoir, il n'a pas pu être ranimé" a précisé Fabien Lecoeuvre.

Guy Béart est mort à 85 ans, confirme son attaché de presse sur France Info http://t.co/jrYv9iXF1L
— France Info (@franceinfo) September 16, 2015

Le chanteur, père de la commédienne Emmanuel Béart, avait marqué des générations d'enfants avec sa chanson "L'eau vive".

Il voulait changer les couleurs du temps, les couleurs du monde. Merci #guybéart et chapeau l'artiste ! Sentiment de tristesse
— Stéphane Bern (@bernstephane) September 16, 2015

La voix voilée, s'accompagnant à la guitare, Guy Béart chante des textes souvent poétiques, parfois mélancoliques. Né le 16 juillet 1930 au Caire, il passera son enfance dans le bassin méditérannéen avant d'arriver en France à l'âge de 17 ans. C'est à Paris, dans les cabarets Rive gauche, qu'il entame sa route artistique.

Après des études d'ingénieur, l' "amoureux du verbe" enchaîne alors divers métiers, comme professeur de mathématiques, tout en se dédiant à sa passion pour la chanson chaque fois qu'il le peut. Il se balade alors dans les ruelles de Saint-Germain-des-Prés, et écrira des chansons pour de nombreux interprètes, comme Juliette Greco, Maurice Chevalier, ou encore Yves Montand.

Une carrière de "doux poète" populaire

Dès 1957, il enregistre son premier disque et compose "L'eau vive" un an plus tard pour le film de François Villiers. C'est là que le succès commence : à 28 ans, il chante à l'Olympia. En janvier dernier, près de 60 ans plus tard, il y fera ses adieux à la scène. Artiste "gai sans amertume", il avouait être "de gauche" quand il méditait mais "de droite" quand il agissait, et plaidait pour la tolérance, "la seule chose capable de nous sauver".

"J'ai toujours voulu être un anonyme et que les oeuvres demeurent. C'est ce qui se passe d'ailleurs: beaucoup de gens connaissent mes chansons sans savoir que c'est moi qui les ai faites" (Guy Béart)

Découvreur de talents

20 albums, 3 livres, et des centaines de chansons. La patrimoine que laisse le chanteur derrière lui est inestimable. Dans la droite ligne de ses collaborations avec d'autres artistes, Guy Béart franchit les portes de l'ORTF, dès 1966. Il présente une émission qui deviendra rapidement culte : Bienvenue chez Guy Béart. Des stars internationales s'y succèdent, on se souvient par exemple d'une apparition de Simon and Garfunkel. Il met aussi en avant la jeune scène française, comme ici un certain Georges Moustaki.

Atteint d'un cancer dans les années 1980, il s'éclipse quelque temps avant de refaire surface au milieu des années 1990. A 85 ans, le chanteur populaire, qui avait ému avec des titres doux et mélancoliques comme "Il n'y a plus d'après", tire donc sa révérence.

Ce troubadour "rêveur", poète à ses heures, n'avait qu'un seul souhait: que ses chansons demeurent dans le folklore français.